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Mondorf : c’est l’effervescence dans les ateliers protégés


La boulangerie est connue pour ses excellents pâtés au riesling. Mais elle est loin d’être le seul lieu accueillant les travailleurs handicapés : Yolande Coop compte 7 ateliers d'inclusion professionnelle répartis sur 3 sites. (photo Claude Lenert)

Les ateliers protégés de Yolande Coop connaissent un joli succès. Les clients sont fidèles et le marketing paie. Les travailleurs handicapés, atteints d’une déficience mentale, sont fiers de leur savoir-faire.

Lundi matin, 9 h, ici tout le monde est déjà à pied d’œuvre. Les ateliers regroupés au sein de Yolande Coop sur le site de Mondorf-les-Bains s’animent sans doute encore plus en cette période de fin d’année. Les travailleurs handicapés et la poignée de professionnels qui les encadrent s’activent autour des produits de saison.

Les ateliers protégés intégrés au groupe Élisabeth répondent à la demande de leurs clients et, pour les satisfaire, ils ont emballé depuis novembre dernier près de 24 000 sachets à l’occasion de la Saint-Nicolas. Bien évidemment, ils ne font pas que cela. Yolande Coop compte sept ateliers d’inclusion professionnelle répartis sur trois sites : Mondorf-les-Bains, Betzdorf et Grevenmacher. Visite-entretien avec la directrice Maud Hansen sur le site de Mondorf-les-Bains.

On voit des cartons pliés entassés au bout du couloir sur des chariots. Pour le recyclage? Pas du tout. «Nous travaillons pour la société Grosbusch, située à cinq minutes en voiture d’ici. Nous assemblons les cartons pour le transport de leurs produits, mais nous avons aussi une équipe qui travaille une fois par semaine chez Grosbusch pour conditionner les fruits secs. Les travailleurs handicapés s’appliquent. Il s’agit d’un travail répétitif qui leur convient parfaitement. Nous pouvons bien séparer les différentes tâches. Depuis trois ou quatre ans, nous assemblons les cartons pour Grosbusch et ils nous ont demandé il y a un an si nous avions d’autres capacités. Dans un premier temps, on a emballé les fruits secs dans notre cuisine, mais en termes de place ce n’était pas fameux. On leur a proposé d’envoyer une équipe chez eux sur place. Ils sont contents de notre service et la collaboration se passe très bien.»

Une boulangerie réputée

Il y a une une bonne odeur de croissant chaud, on s’approche de la boulangerie, celle qui est réputée pour ses excellents pâtés au riesling. Ici, Jean-Claude Riva est maître boulanger à bord avec son équipe de travailleurs handicapés, une quinzaine au milieu des cinq professionnels. «Les travailleurs handicapés salariés qui viennent ici n’ont aucun lien avec le métier du boulanger à la base. Ils font d’abord des stages et nous voyons leurs affinités, leur motricité. Ce sont des choses qui se développent quand ils travaillent ici», nous explique Maud Hansen.

Le chef de l’atelier boulangerie, Jean-Claude Riva, avait sa propre boulangerie avant d’aller user de son talent chez un traiteur pendant 15 ans. En 2016, il relève un dernier défi avant de compter le nombre de bûches qu’il doit encore confectionner avant sa retraite. «C’est une belle expérience, un petit défi avant la retraite et je ne regrette pas. J’ai appris qu’ils peuvent travailler comme les autres et nous formons une grande famille. C’est presque plus agréable de travailler avec eux parce que si nous donnons, nous recevons beaucoup en échange», nous glisse-t-il.

Gros efforts de marketing

La petite boulangerie produit les pâtés au riesling qui font sa renommée. Quelque 300 pièces par semaine, ce qui n’est pas mal pour cette petite unité. Qui sont les clients de la boulangerie? «On travaille beaucoup avec l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse-Charlotte, les ministères, des personnes privées pour les anniversaires, les mariages. Nous sommes toujours sollicités pour l’une ou l’autre fête de famille. On a un site internet et on a également notre page Facebook où on montre de plus en plus ce que l’on fait, des photos de nos produits. En ce moment, ce sont les bûches de Noël : les clients peuvent passer leur commande directement. On informe nos clients, on fait de gros efforts marketing», explique Maud Hansen en dévoilant le catalogue des réalisations.

Des ateliers protégés qui évoluent

Yolande Coop propose aussi à Mondorf un atelier cuisine et fournit les repas sur roues de la commune. Cet employeur passe souvent des annonces pour trouver des travailleurs handicapés pour ses différents ateliers qui emploient quelque 75 d’entre eux.

«Nous sommes soutenus par le ministère du Travail grâce à une convention qui permet de payer en partie les rémunérations des encadrants et de l’administration alors que les salaires des personnes handicapées sont à 100 % payés par l’Adem. On a un double objet : on encadre avec le soutien de l’État, mais on a aussi un objet commercial», explique notre guide. Yolande Coop se développe et évolue en fonction des besoins des clients.

Pas de concurrence déloyale : la coopérative s’adapte aux prix du marché. «Notre objectif est que les clients viennent chez nous parce que la qualité et le service sont bons et que nos produits leur plaisent. Nos clients en boulangerie sont fidèles depuis des années. Pareil pour la cuisine avec des clients qui font souvent appel à nous.»

Dans les différents ateliers, les petites mains s’activent et quelques sourires s’affichent. Les handicapés sont fiers de voir leur travail valorisé et les clients affluer.

Geneviève Montaigu

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