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Manternach : plongée en ruralité


Wiewesch accueille les randonneurs et les amoureux de la nature toute l'année. (Photo : Centre nature et forêt Wiewesch)

Allons-nous pouvoir voyager cet été ? Pourquoi ne pas découvrir les endroits insolites en pleine nature luxembourgeoise comme la réserve naturelle Manternacher Fiels ?

VakanzDoheem. L’an dernier, c’était un hashtag pour lancer une action de promotion du secteur touristique luxembourgeois. Cette année, face à la pandémie de Covid-19, c’est devenu un mot d’ordre. Le bon exemple à suivre. Le Luxembourg n’est peut-être pas une destination exotique, mais il regorge d’endroits qui valent le détour le temps d’un week-end ou d’une journée. Suivez le guide !

Non loin de Grevenmacher et de Mertert, dans un paysage qui fait davantage penser aux Ardennes qu’aux rives de la Moselle se trouvent Manternach et sa réserve naturelle Manternacher Fiels (lire ci-dessous). Le village intègre depuis 2004 un des cinq centres de l’administration de la Nature et des Forêts dont le but est de sensibiliser à la conservation de la nature et de ses ressources. A Wiewesch est plus particulièrement dédié à la biodiversité et la durabilité. Toutes les activités proposées par le centre suivent ce fil rouge.

A Wiewesch, une ancienne ferme de 1887, héberge depuis l’an passé une exposition didactique sur la nature et l’agriculture. «La protection de la nature et l’agriculture sont interdépendantes, c’est ce que montre l’exposition, explique Luc Roeder, préposé au centre. Nous voulons faire comprendre aux visiteurs que la nature n’est faite que d’interdépendances.» Dans un premier espace, le visiteur peut composer son paysage idéal comme un puzzle. «Les paysages sont la résultante d’actions humaines et naturelles. Nous voulons montrer ici que malgré des points communs, l’agriculture ou l’action de l’homme ne sont pas toujours en harmonie avec la nature», indique Luc Roeder. Prenons un verger par exemple : il s’agit d’un bout de nature recréé plus ou moins efficacement par l’homme.

Faire rimer nature et agriculture

Un certain type d’agriculture est un des principaux responsables de la perte de biodiversité. Une étape de l’exposition le montre. «Les pesticides dangereux pour l’eau, l’épandage de purin sur les champs, la déforestation pour étendre des cultures sont des problématiques qui concernent les pays pratiquant une agriculture intensive et entraînent la disparition d’habitats pour la faune et la flore ou leur changement», poursuit notre guide. Sur des tableaux, on voit par exemple le nombre de sangliers augmenter en raison de la culture du maïs et celui des lièvres ou des insectes diminuer en raison de l’utilisation des pesticides et de la structure même des champs.

La partie suivante de l’exposition propose des réponses aux problématiques évoquées, comme l’agriculture extensive et solidaire soutenue par la politique ou tout simplement laisser faire la nature. «Le monde animal est un soutien important pour les agriculteurs. Prenons les insectes pollinisateurs, ils apportent du rendement aux agriculteurs. D’autres insectes mangent les nuisibles et remplacent les pesticides, poursuit Luc Roeder. Au final, tout repose entre les mains du consommateur. Il décide de ce qui est produit, c’est à lui de faire le bon choix pour la santé de la nature et de l’homme. C’est une question de priorité.»

Pas question pour autant d’être moralisateur. «Nous donnons des pistes de réflexion sur un sujet au public et nous serions contents que des agriculteurs nous rendent visite. Le but n’est pas qu’ils deviennent tous des agriculteurs bios, mais qu’ils comprennent que, si nous travaillons ensemble, nous pouvons faire du bien à la nature», note Luc Roeder.

«Faire le travail à la place des abeilles a un coût», indique Marieke Kremers, pédagogue de la nature, en soulevant un sac de sable indiquant le montant. Pour le connaître et apprendre plein d’autres choses sur l’importance de la biodiversité et comment la préserver, il suffit de visiter l’exposition du centre A Wiewesch. «Un jeu-concours va être lancé prochainement pour encourager le public à faire le tour de nos cinq centres, ajoute Luc Roeder. Nous allons éditer un genre de passeport et à chaque passage dans un centre le visiteur recevra un tampon.» Cinq tampons collectés donneront le droit de tenter sa chance au jeu-concours.

La visite de l’exposition peut être accompagnée d’une des quatre randonnées à proximité, d’une des diverses activités proposées par le centre comme des démonstrations d’apiculture avec Jörg, ou d’un moment convivial autour d’un verre de jus de pomme maison dans la cour ou dans l’ancienne étable transformée en bar pour randonneurs de passage. Le centre est ouvert du lundi au vendredi de 8 h à 17 h, ainsi que les week-ends en été uniquement au 12, Syrdallstrooss à Manternach.

Sophie Kieffer

Échantillon d’activités proposées cet été

Un bain de forêt

Cette activité pour les familles et les adultes permet de réduire les tensions du quotidien à travers la découverte de la forêt et de l’atmosphère particulière qui y règne. Elle propose de retrouver l’enfant en soi et la légèreté. Les bains de forêt pour adultes auront lieu les 27 juillet, ainsi que les 3 et 10 août de 10 h à 13 h, le 13 août de 18 h 30 à 20 h 30 et le 14 août de 14 h à 17 h.

Hatha Yoga dans les bois

Ces séances de yoga d’une heure trente à destination des adultes sont proposées au prix de 10 euros par personne. Les prochaines auront lieu les 23 et 30 juillet, et le 27 août de 9 h à 10 h 30 et de 19 h à 20 h 30.

Promenade de nuit

Le garde forestier propose de l’accompagner lors d’une de ses sorties nocturnes en forêt. Un excellent moyen d’en apprendre plus sur la faune et la flore. Des animaux nyctalopes comme des sangliers, des blaireaux ou des chouettes se montreront peut-être… Il est conseillé de porter des vêtements et des chaussures appropriés à la randonnée pour participer à cette promenade de près de trois heures.

La prochaine édition aura lieu le 24 juillet à partir de 21 h 30. Pour plus d’informations sur les activités du centre nature et forêt A Wiewesch, contactez l’équipe au 247-56501 et par e-mail à l’adresse awiewesch@anf.etat.lu ou consultez les sites internet natur.lu ou environnement.public.lu.

Manternacher Fiels : à gorge déployée

Mant OK

L’ancienne écluse le long de la Syre fait partie intégrante de la réserve naturelle. (Photo : Sophie Kieffer)

Pour qui aime sortir des sentiers battus et rebattus par les guides touristiques, la zone naturelle a de nombreux charmes à découvrir.

La zone naturelle protégée du Manternacher Fiels se découvre à pied. Le randonneur s’enfonce le long d’une étroite piste qui bruisse de la vie de la campagne et de la forêt. L’endroit est particulièrement intéressant, car il concentre une grande variété de biotopes différents sur un petit espace de part et d’autre d’une vallée. «Le flanc sud est composé de calcaire et de rochers recouverts de chênes. On y trouve des murs en pierres sèches vestiges de la viticulture qui y était pratiquée depuis le XVIIIe siècle jusqu’à la fin des années 1950, précise Luc Roeder, préposé au centre. Le flanc opposé bénéficie d’un climat différent et présente donc des essences différentes sur un sol plus riche. Dans les gorges poussent entre autres des érables sycomores, des frênes, des tilleuls ou des ormes de montagne.» Au printemps, le sol est parsemé de scilles d’un bleu pâle et tapissé de mousse fraîche. Les scolopendres poussent tranquillement sous les grands arbres de la forêt qui recouvre les gorges. Présentée comme le cœur de ce territoire classé zone naturelle protégée en 2012 et faisant partie du réseau Natura 2000, elle représente à elle seule, avec ses 57 hectares, 24 % de l’ensemble des forêts poussant dans des gorges au Luxembourg. «La forêt est intacte depuis un demi-siècle, note Luc Roeder. Nous dégageons uniquement les chemins de randonnée.»

Manternach et sa réserve naturelle se trouvent en effet sur la route de nombreux chemins de randonnée quand ils n’en sont pas le point de départ. Un chemin didactique intitulé «Plongée dans la forêt primaire de demain» part du centre A Wiewesch et traverse toute la réserve et ses différents paysages. Sur six kilomètres, on découvre, entre autres, les vergers, une ancienne écluse et un aqueduc ou encore d’anciennes cultures viticoles en terrasse qui donnent chaque année du vin. Une activité didactique, sportive et durable à réaliser seul ou à plusieurs tous les jours de l’année.

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