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Luxembourg : «Un morceau de la réalité» de la guerre en Ukraine


L’état du véhicule illustre la dangerosité du travail des secouristes en zone de guerre. (Photo : tetiana popyk/lukraine asbl)

Un camion de pompiers ukrainien détruit par une mine russe est actuellement installé au Kirchberg. Pour interpeller l’opinion publique.

Ce n’est plus qu’un tas de tôles rouillées, disloquées et calcinées. Depuis vendredi, jusqu’au 28 décembre, un camion de pompiers ukrainien détruit est exposé sur la place de l’Europe au Kirchberg. Une initiative portée par l’association luxembourgeoise LUkraine, qui avait déjà installé une ambulance criblée de balles à Belval, en octobre, au pied des Hauts-Fourneaux.

En mars dernier, ce véhicule d’intervention a explosé sur une mine terrestre dans une banlieue résidentielle, à une vingtaine de kilomètres de Kiev, alors que les secours en train d’éteindre un incendie. Une véritable tragédie, rapporte LUkraine, puisque, outre deux camions de pompiers détruits, huit soldats du feu ont été grièvement blessés dont l’un a dû être amputé d’une jambe.

Un des camions a été ramené d’Ukraine par des volontaires de l’association dans le cadre de sa campagne mondiale de collecte de fonds «Ukraine is calling» lancée en octobre. Elle vise à collecter dix millions d’euros pour l’achat de 112 véhicules de secours (camions et ambulances). Le premier convoi, composé de 18 véhicules, devrait partir pour l’Ukraine le 21 décembre. Huit de ces véhicules seront mis à disposition à titre gracieux par le ministère luxembourgeois de l’Intérieur. Tous les véhicules seront transférés au ministère de la Santé et au service d’urgence ukrainiens.

Des mines dans les infrastructures civiles

Le pays attaqué par la Russie depuis février est aujourd’hui l’un des plus minés au monde, selon le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Le service d’urgence ukrainien rapporte qu’au 18 novembre, 30 % du territoire était miné. En se retirant des villes et villages occupés, les troupes russes placent systématiquement des mines dans les infrastructures civiles, ce qui rend le travail des secouristes encore plus dangereux. D’autant plus que les pompiers et le personnel médical ukrainiens travaillent sur la ligne de front, sous les attaques de missiles dans les cités résidentielles.

49 secouristes morts en Ukraine

En novembre, le service d’urgence de l’État ukrainien a recensé la mort de 49 secouristes. Plus de 172 ont été grièvement blessés et 6 sont par ailleurs retenus prisonniers en Russie. Auparavant, le ministère de la Santé avait, de son côté, annoncé que 24 travailleurs médicaux avaient été tués et 61 avaient été blessés depuis février. En outre, des milliers de camions de pompiers et d’ambulances ont été détruits ou lourdement endommagés par les bombardements.

Au moins 2 000, depuis le début de la guerre. «Nous avons amené ce camion de pompiers ici au Luxembourg pour rappeler à tous que la guerre continue. C’est un petit morceau de la réalité à laquelle les Ukrainiens sont confrontés chaque jour. Cette installation perturbe la beauté et la tranquillité environnantes», souligne l’ASBL LUkraine qui espère ainsi (r)éveiller les consciences en marquant les esprits. Les véhicules détruits sont amenés à voyager par la suite à travers l’Europe, notamment à Bruxelles prochainement devant le Parlement européen.

Renseignements relatifs à la campagne de collecte de fonds sur le site ukraineiscalling.com.

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