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Luxembourg-Kirchberg : le château d’eau démarre sa construction


Le château d’eau va coûter un peu plus de 11 millions d’euros. Il doit être terminé en novembre 2023.  (photo Fabrizio Pizzolante)

La première pierre du château d’eau du Kirchberg a été déposée ce mercredi 2 février. Le projet doit permettre d’assurer l’approvisionnement en eau d’un quartier qui grandit.

Un château d’eau vert, écolo, au design très original et semblant se fondre dans le paysage. La bourgmestre de la capitale, Lydie Polfer, a posé la première pierre du château d’eau du Kirchberg hier. La construction de cet aménagement était devenue nécessaire pour sécuriser la distribution d’eau potable à un grand nombre d’institutions européennes et à l’hôpital Kirchberg avec la clinique Bohler ainsi que pour garantir l’approvisionnement en eau potable dans ce quartier qui connaît une démographie croissante et va voir la création de nombreux emplois dans les prochaines années.

Le prix de ce château d’eau : 11 148 000 euros. Le devis initial de 8,47 millions d’euros avait dû être ajusté par les élus de la capitale en juillet 2021. Il devrait être terminé en novembre 2023.

C’est en octobre 2015 qu’un concours d’architecture a été lancé en vue d’obtenir des propositions sous forme d’avant-projets sommaires pour la conception d’un château d’eau à Luxembourg-Kirchberg. Étant donné que le terrain de construction se trouve dans une zone protégée d’intérêt communautaire Natura 2000 du Gréngewald, une étude a été élaborée par le bureau Biomonitor (conseil et expertise en environnement) afin d’évaluer les incidences sur l’environnement naturel.

Une synthèse des exigences environnementales, formulées notamment par l’administration de la Nature et des Forêts et le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable (département de l’environnement), a été établie et intégrée dans les prescriptions techniques du concours.

Le 7 juin 2016, le jury de désignation a décidé l’attribution du 1er prix au groupement Temperaturas Extremas Arquitectos et Simon-Christiansen & Associées. L’adaptation au contexte forestier du bâtiment et le travail sur l’enveloppe en bois qui pourra offrir un hébergement aux espèces d’oiseaux et chauves-souris a fait son petit effet sur le jury.

Il est vrai que sur les images de synthèse, le bâtiment est magnifique et très original. Il semble émerger de la nature alentour. Le contrat d’ingénieur avec la société d’ingénieurs-conseils Simon-Christiansen & Associées a ensuite été signé le 29 décembre 2016, et, en date du 13 janvier 2017, le collège des bourgmestre et échevins a mandaté le bureau d’architectes Temperaturas Extremas Arquitectos pour qu’il élabore le projet selon les recommandations du jury de désignation.

Le château d’eau sera construit à la pointe nord-est du Kirchberg. Le lieu a été choisi pour deux raisons : il s’agit de la partie la plus élevée d’un point de vue topographique et une adduction de l’eau potable du Sebes (Syndicat des eaux du barrage d’Esch-sur-Sûre) y est déjà existante.

Un effort a été effectué par les architectes pour intégrer le château d’eau dans son environnement. Il sera construit dans une zone protégée Natura 2000. lllustration : Temperaturas Extremas Arquitectos

Des nids de béton

Comme nous l’avons dit, le nouveau château d’eau du Kirchberg se distinguera par son insertion dans l’espace environnant et par la multiplication des textures et couleurs de la façade. Les réservoirs et les colonnes de support seront entourés de différentes peaux de bois et créeront une apparence dynamique, vivante et en harmonie avec l’environnement naturel.

Des nids de béton préfabriqués pour les oiseaux, les chauves-souris et les martinets seront encastrés dans la façade. Un espace pour la nidification pour les faucons pèlerins est aussi prévu à l’arrière du bâtiment. Du bois local sera utilisé pour cette façade (sapins de Douglas, mélèze et chêne).

Le château d’eau se composera de deux cuves (600 m3 et 400 m3) avec une capacité totale de 1 000 m3.  Au total, 260 mètres de conduites en acier inoxydable seront posées. 4 700 m3 de béton ainsi que 290 tonnes de ferraillage seront utilisés pour construire le château d’eau.

Le château d’eau sera alimenté par les sources de Glaasburen, par le biais de la station de pompage Glaasburen, ainsi que par le Sebes à partir de la chambre à vannes située sur le boulevard Pierre-Frieden, la conduite d’eau de refoulement de la station de pompage vers Kirchberg étant déjà en place.

Actuellement, la partie supérieure du quartier du Kirchberg est alimentée à partir du réservoir Senningerberg qui reçoit son eau du Sebes d’Esch-sur-Sûre. La distribution du réservoir Senningerberg (4 000 m3) vers le Kirchberg se fait par une seule conduite de diamètre 500 mm, longeant sur une grande partie l’autoroute A1. Une alimentation de secours est actuellement possible à partir de la conduite Sebes en passant par le regard Sebes, équipé d’un réducteur de pression, située sur le boulevard Pierre-Frieden.

Cette alimentation de secours ne peut être mise en service qu’avec l’accord préalable du Sebes et seulement pour une courte durée. En cas de rupture de la conduite principale entre le réservoir Senningerberg et le rond-point Serra, l’alimentation ne pourra plus être garantie.

Avec le château d’eau, tout va changer. Étant donné que le réservoir Senningerberg et le nouveau château d’eau se trouvent sur la même cote de 406 m, un approvisionnement d’une zone vers l’autre peut se faire à tout moment, et sur différents points dans le réseau, ce qui augmente considérablement la sécurisation de la distribution d’eau potable à Luxembourg-Kirchberg.

L’aménagement pourra ainsi accompagner le développement du Kirchberg.

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