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Luxembourg : «comme si c’était la première rentrée des classes»


Une classe à Dudelange, lundi, pour la rentrée (Photo : Alain Rischard).

L’école a repris au Luxembourg, lundi, après dix semaines de cours à la maison. La menace du Covid-19 plane toujours, ce qui rend cette rentrée scolaire particulière.

Jamais rentrée des classes n’aura autant attiré l’attention. D’indéfectible «marronnier» aux rites immuables, sauf pour les bouts de chou pour qui c’est une première, elle est devenue cette fois un évènement scruté et discuté, voire remis en question. Et en tout cas, suffisamment extraordinaire pour que le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, y assiste.

Lundi matin, près de 52 000 écoliers luxembourgeois ont repris le chemin de l’école un masque sur le visage cachant de grands sourires et des consignes plein la tête. À Dudelange, où s’est rendu le ministre, tout s’est passé dans la joie et la bonne humeur. L’équipe pédagogique de l’école Ribeschpont et les autorités communales l’ont préparé jusqu’à la dernière minute. L’équipe a même joué elle-même tous les scénarios possibles pour que rien ne soit oublié et que la sécurité des écoliers soit garantie. Le but était clairement de faire vivre aux enfants une rentrée aussi normale que possible.

Le ministre a adopté le bandana dédié aux écoliers ! (Photo : Alain Rischard).

Le ministre a adopté le bandana dédié aux écoliers ! (Photo : Alain Rischard).

À l’école Ribeschpont, la présence même du ministre suivi par une horde de journalistes et de photographes, ainsi que des édiles de la commune, a un peu faussé la donne de la normalité. De quoi impressionner les petits écoliers parfaitement disciplinés qui ont répondu timidement aux questions que le ministre leur a très gentiment posées sur cette rentrée des classes très spéciale. Ils étaient 1 914 à retrouver leurs camarades dans un des deux groupes.
Impossible de chahuter avec son voisin ou de copier sur lui, il est trop loin. Les bancs ont été espacés des fameux deux mètres. Impossible également d’emprunter une gomme, un feutre ou un tube de colle à un camarade. Le Covid-19 est passé par là et ce n’est pas parce que la vie reprend petit à petit qu’elle reprend comme avant l’apparition du virus. La vigilance est toujours de mise et la distanciation sociale et l’hygiène sont des priorités absolues jusque dans la cour de récréation où un groupe de gamins joue à cache-cache dans la joie et l’insouciance mais sans se frôler.

«Les enfants sont heureux de pouvoir revenir en classe», indique Josiane Di Bartolomeo-Ries, échevine en charge de l’Enseignement, alors que le groupe visite le gymnase de l’école transformé en salle de classe. «Pour les parents, c’est un peu comme s’ils amenaient leurs enfants à l’école pour la première fois. Beaucoup sont venus en couple. Tout s’est très bien passé dans les six écoles que compte la commune.»

«Le modèle choisi a fonctionné»

Une belle récompense pour les efforts déployés par les édiles et les enseignants ces dernières semaines. «Nous avons également dû préparer un certain nombre d’activités pour les occuper dans les maisons relais, même s’ils resteront dans leur classe», poursuit l’échevine. «Et puis, nous devons encore prévoir l’encadrement des enfants durant les vacances de Pentecôte qui ont lieu la semaine prochaine.»

La répartition des enfants dans les classes n’a pas été évidente. Josiane Di Bartolomeo-Ries se souvient : «Il avait été dit par le ministère que les enfants devaient être répartis dans les groupes de sorte à créer une certaine mixité et de regrouper les fratries, mais cela n’a pas du tout été simple. Nous avons donc établi les groupes en fonction des élèves qui fréquentaient les maisons relais ou pas. Grâce à cela, nous n’avons pas besoin d’éducateurs pour encadrer le groupe A les après-midi.» L’administration communale avait au préalable contacté toutes les familles pour connaître leurs intentions en matière de garde des enfants plutôt que de se référer aux réponses du sondage effectué auprès d’elles par le gouvernement. «Les réponses de certaines familles n’étaient pas très claires», explique Josiane Di Bartolomeo-Ries.

(Photo : Alain Rischard).

(Photo : Alain Rischard).

Pour Claude Meisch, «le modèle choisi par le gouvernement est ambitieux et placé sous le signe de la sécurité dans le but de garantir les mêmes chances d’enseignement pour tous les élèves. En très peu de temps, il a fallu mettre en place un tout nouveau système. Aujourd’hui, en ce jour de rentrée, nous pouvons constater que ce modèle a fonctionné et que les buts ont pu être atteints.»

Les écoliers vont pouvoir s’habituer à la nouvelle manière d’aller à l’école pendant une semaine avant les vacances de Pentecôte. Ensuite, il leur faudra rattraper au mieux les retards éventuels pris lors du confinement avant les grandes vacances. Des contenus essentiels ont été définis : Ils devront être enseignés avant la fin de l’année scolaire pour permettre aux enfants de ne pas prendre de retard et commencer au mieux l’année scolaire à venir. Le ministère de l’Éducation nationale se décarcasse pour que l’impact du coronavirus ne se répercute pas sur les années de scolarité à venir et que le rythme normal puisse reprendre à la rentrée de septembre.

Sophie Kieffer

Les chiffres de la rentrée des classes

Cinquante-deux pour cent des 52 000 écoliers sont uniquement inscrits aux cours du matin. Quarante-deux pour cent des écoliers sont également inscrits aux études surveillées et 30 % bénéficient d’un accompagnement durant l’après-midi.
Le ministère de l’Éducation nationale a recruté 1 300 personnes pour venir renforcer le personnel scolaire afin de pouvoir garantir le modèle en alternance. Mille personnes sont chargées des études surveillées et 300 ont été affectées dans les communes et les structures d’accompagnement.
Enfin, 392 000 foulards ont été distribués ainsi que 1,75 million de masques chirurgicaux et 8 000 visières. Vingt-huit mille distributeurs de gel désinfectant ont été installés dans les établissements scolaires et 9 000 vitres en plexiglas. Deux cent trente-six kilomètres de papier adhésif ont été utilisés pour le marquage au sol et 216 kilomètres de bande pour délimiter les zones et les accès au sein des établissements scolaires.

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