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Les secrets du Palais grand-ducal révélés par une guide de prestige


La Grande Duchesse Maria Teresa a pris son rôle de guide très à cœur. Au grand bonheur des visiteurs. (Photo Julien Garroy)

La Grande-Duchesse Maria Teresa a ouvert les portes du Palais mercredi après-midi, dans le cadre de l’initiative «Guide for one day». Elle avait préparé une surprise : le public a pu découvrir les appartements réservés aux chefs d’État en visite.

Quand le drapeau luxembourgeois flotte au-dessus du Palais grand-ducal à Luxembourg, c’est le signe que le chef d’État est présent. «Nous habitons à Berg et ici au Palais à Luxembourg nous travaillons.» La visite débute dans la salle d’armes au rez-de-chaussée où plusieurs fauteuils sont réunis autour d’une table. La Grande-Duchesse Maria Teresa se lance dans le vif du sujet : «Avant de sortir lors d’une visite officielle par exemple, on s’assied ici.» Elle fait la démonstration : «A mir waarden. (Et nous attendons.) Pour être tout à fait à l’heure.»

Difficile de rater les immenses bouquets de fleurs qui ornaient par-ci par-là les différentes pièces et le mobilier provenant en majorité de la famille Nassau. Ce sont des bouquets d’hortensias bleus assortis d’autres fleurs que la Grande-Duchesse a spécialement fait placer pour la visite. Elle ne tardera pas à s’expliquer : «Je tiens beaucoup aux fleurs, à la décoration. J’ai la chance d’avoir des merveilleux jardiniers qui m’aident.»

«Ma mère et ma grand-mère comme ma belle-mère aimaient recevoir. J’ai eu la chance de connaître ces grandes dames et d’apprendre d’elles», poursuit-elle.

Le petit groupe d’une quinzaine de personnes s’apprête à rejoindre le premier étage par l’escalier d’honneur orné d’un tapis rouge. Quand la Grande-Duchesse s’arrête à mi-chemin devant deux vases verts. «Ce sont des splendeurs !» Pour la petite histoire, le Grand-Duc Adolphe s’était marié à une nièce du tsar de Russie Nicolas Ier. Elle mourut en couches à Wiesbaden. «L’épouse avait apporté une dot. À sa mort, Adolphe a demandé au tsar s’il devait lui retourner. Ce dernier a dit qu’il n’était pas question qu’il reprenne quoi que ce soit.» De cette époque, la famille grand-ducaletient aussi une partie de son argenterie.

L’ascenseur caché dans le décor

À l’entrée de la grande salle de réception, la Grande-Duchesse s’adresse aux trois enfants dans le public : «Vous voyez la petite porte ?» Elle l’ouvre : «À l’intérieur, c’est un cagibi. Mais de l’autre côté, il y a une porte vous voyez.» C’est le cadre pour l’anecdote qui va suivre : «Quand nous étions jeunes mariés mon mari et moi, notre maison n’était pas prête. On habitait donc au palais. Pendant une visite que le LCTO organisait pour les touristes, on s’est cachés là-dedans et on a écouté ce que racontait le guide aux touristes.»

La Grande-Duchesse n’a pas laissé les visiteurs sur leur faim en leur faisant découvrir les appartements réservés aux chefs d’État que le couple grand-ducal reçoit. À la disposition de ses hôtes se trouvent entre autres deux chambres et deux salles de bains : une chambre et une salle de bains pour Monsieur et une chambre et une salle de bains pour Madame. «Par exemple quand on doit se préparer pour le même horaire, la deuxième salle de bains est bien utile !», sourit la Grande-Duchesse.

Si le premier étage est principalement réservé aux réceptions, c’est au deuxième étage que le couple grand-ducal travaille et a ses appartements. «Au troisième, il y a encore d’autres chambres pour les invités.» La Grande-Duchesse ouvre une porte derrière laquelle se cache un ascenseur. Le public très discret jusqu’à présent s’exclame : «Waouh!» Maria Teresa ne peut s’empêcher de raconter une autre anecdote : «Malheureusement, il est difficile de gérer la fermeture des portes de l’ascenseur. Une fois, quelqu’un était en train de nous saluer. Quand les portes se sont refermées. Elles ont failli se refermer sur lui. À l’intérieur, on a attrapé un fou rire… Heureusement que les portes étaient fermées!»

Nous passons dans la salle à manger. Toute l’argenterie est sortie. Et les menus aussi. «Je ne sais pas ce que nous avons sur le menu, mais c’est toujours très bon», rigole la Grande-Duchesse.

Direction maintenant le bureau officiel du Grand-Duc. «Ne pensez pas que son bureau est toujours aussi bien rangé. Il en a un autre au deuxième étage. Mais c’est ici qu’il reçoit notamment le Premier ministre.»

«Non, personne ne va sortir sur le balcon»

À côté du bureau, une porte permet au chef d’État de se rendre directement à la Chambre des députés. Cette porte reste toutefois toujours fermée. «Nous ne traversons jamais cette porte sans autorisation et vice-versa. C’est la séparation des pouvoirs !», rappelle la Grande-Duchesse. «La dernière fois qu’elle s’est ouverte, c’était à l’occasion du mariage du Prince Guillaume et de la Princesse Stéphanie. À l’occasion du dîner dans la Chambre.»

Dernière étape dans le grand salon de réception. «C’est un endroit que j’aime beaucoup. Vous voyez la lumière.» C’est également par cette pièce que la famille grand-ducale accède au balcon lors de la fête nationale. Pour mieux le montrer, la Grande-Duchesse demande au lieutenant-colonel d’ouvrir la porte d’une des deux tourelles. «Non, personne ne va sortir sur le balcon !», le rassure-t-elle. Grand fou rire.

La visite se termine. «Cela a été une grande joie de vous mener à travers le palais», remercie Maria Teresa, avant de saluer chaque visiteur l’un après l’autre. Les enfants recevront même un bisou : «Merci dat’s du komm bass !» Une visite qu’ils n’oublieront pas de sitôt.

Fabienne Armborst

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