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Le don de moelle osseuse encore trop peu connu


Monique, Jean-Paul, Monique et Nadine font partie des 60 membres que compte l’ASBL Plooschter Projet. (photo Alain Rischard)

Les bénévoles de l’association Plooschter Projet font preuve de pédagogie pour trouver des donneurs potentiels et combattre les idées reçues sur le don de moelle osseuse.

Dans le hall de la Zithaklinik à Luxembourg, ils sont quatre bénévoles présents ce vendredi dans le cadre d’une des journées de sensibilisation au don de moelle osseuse organisées par les Hôpitaux Robert-Schuman. Debout derrière leur stand et revêtus de t-shirts orange siglés Plooschter Projet, Monique, Nadine, Monique et Jean-Paul ont le sourire contagieux et en fin pédagogues, ils expliquent la raison de leur présence.

Certains malades ayant contracté un cancer du sang, comme une leucémie ou un lymphome, ne peuvent guérir par un traitement médicamenteux et reportent tous leurs espoirs sur une transplantation de cellules souches saines. Oui mais voilà, trouver un donneur compatible tient du miracle, puisqu’une personne sur un million l’est. Et même en cherchant parmi les membres de la famille d’un patient, dans 25 % des cas seulement, il y aura correspondance.

C’est pourquoi les bénévoles de Plooschter Projet se rendent dans les lycées et diverses manifestations organisées dans tout le pays pour informer inlassablement et trouver des donneurs potentiels afin de les enregistrer dans une base de données mondiale. Les personnes intéressées doivent alors répondre à un questionnaire médical et se faire prélever un peu de sang par l’une des infirmières de l’association. Toutefois, la probabilité d’être un jour sollicité pour donner ses cellules souches est de plus ou moins 5 %, explique l’ASBL. Au Luxembourg, par exemple, explique Jean-Paul, «en 2022, une dizaine de personnes sur les 2 500 que nous avions enregistrées ont été appelées».

Le don de cellules souches reste encore largement méconnu et se coltine en plus la réputation d’être douloureux. Une idée reçue battue en brèche de façon véhémente par ces bénévoles. En effet, avant que la médecine ne fasse de considérables progrès en la matière, il était fréquent de prélever cette moelle osseuse par une ponction. Mais cela ne concerne plus que 5 % des cas et le prélèvement dans la crête iliaque se fait sous anesthésie générale. Dans 95 % des cas, les cellules souches sont prélevées par le sang, par aphérèse, explique encore l’association. «Ce n’est guère plus désagréable pour le donneur qu’un don de sang normal. Le sang passe d’un bras à l’autre à travers un séparateur de cellules; les cellules souches sont filtrées du sang.»

L’un des autres freins repérés par les bénévoles reste sans conteste l’obligation pour le donneur d’être soit luxembourgeois ou allemand, soit résident luxembourgeois ou allemand. Le don de moelle osseuse est en effet pratiqué dans 17 cliniques en Allemagne et, pour des questions d’agrément ministériel, explique Jean-Paul, il faut que le patient puisse être suivi par un médecin qui parle la même langue que lui. Une aberration, selon ces bénévoles, qui ont prévu d’évoquer ce problème avec la nouvelle ministre de la Santé, Martine Deprez, et de lui demander pourquoi un service hospitalier ne s’occuperait-il pas de faire des greffes et des prélèvements au Luxembourg.

Qui peut donner sa moelle osseuse?

Pour devenir donneur potentiel, il faut avoir entre 18 et 40 ans, n’avoir pas eu plus de deux grossesses, peser plus de 50 kg, être en bonne santé et avoir la nationalité luxembourgeoise ou allemande ou encore être résident au Grand-Duché ou en Allemagne.

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