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La Ville au chevet des commerces


La Ville souhaite mettre en place une aide en plusieurs étapes. À commencer par le rachat aux commerçants de bons d'achats pour un budget total de 1,5 million d'euros (Photo d'archives : LQ).

Le confinement a été ce qui pouvait arriver de pire aux commerces. Le déconfinement ne résout pas tout. La Ville de Luxembourg vient à leur rescousse pour ne pas perdre son âme.

Une ville sans commerces est une ville morte, sans âme, aux rues vides comme ce fut le cas au tout début de la pandémie à Luxembourg. Alors que la capitale sort doucement de la torpeur dans laquelle le Covid-19 l’avait plongée, les dégâts de ces deux mois de fermeture des commerces commencent à se faire sentir. La crise a été comme un coup de grâce pour les commerces déjà en difficulté. Loyers trop élevés, clients adeptes du confort des centres commerciaux ou des places de stationnement à proximité, travaux… Autant de raisons évoquées par les commerçants de la capitale qui se sentent pris à la gorge et ne voient pas l’avenir d’un très bon œil.
Les commerces ont certes rouvert, mais les clients ne s’y bousculeraient pas encore. Beaucoup de personnes seraient encore chez elles en télétravail ou en congé pour raison familiale et ne contribueraient pas à faire vivre la ville, d’autres auraient tout simplement peur. La reprise se fait encore attendre. Selon Lex Delles, ministre du Tourisme et des Classes moyennes, les restaurants auraient été occupés à un peu plus de 30 % de leurs capacités – déjà diminuées – lors du week-end de Pentecôte.

La Ville de Luxembourg a décidé de «tout mettre en œuvre pour aider les commerces sur son territoire à traverser cette époque difficile», a déclaré le premier échevin Serge Wilmes mercredi matin, lors d’une séance un brin inhabituelle du traditionnel City Breakfast entre les édiles de la capitale et les représentants de la presse. Et elle n’a pas attendu la fin du confinement pour agir. Durant cette période, les loyers des immeubles dont la Ville est propriétaire et qui abritent des commerces, cafés ou restaurants ont été annulés. De même, la Ville a renoncé à percevoir la taxe sur les terrasses, et ce, jusqu’à la fin de l’année. Elle permet même aux commerçants d’étendre leurs terrasses au-delà de l’espace qui leur est réservé habituellement. «Sur demande», précise Serge Wilmes. Les services de la Ville doivent déterminer si ces agrandissements n’obstruent pas le passage pour les secours entre autres. Jusqu’à présent, 82 demandes sont parvenues à l’administration communale; 26 d’entre elles étaient issues de cafés et de restaurants qui n’avaient pas de terrasses auparavant.

Mille euros de bons d’achats par commerce

Mais la Ville ne compte pas s’arrêter là. Elle souhaite mettre en place une aide en plusieurs étapes. À commencer par le rachat aux commerçants de bons d’achats pour un budget total de 1,5 million d’euros. Chaque commerçant de la capitale aura la possibilité de recevoir une aide directe de 1 000 euros, soit l’équivalent de 20 bons de 50 euros. L’administration communale mettra ces bons en jeu auprès de ses citoyens en fonction de critères sociaux ou les leur offrira. L’opération courra jusqu’à la fin de l’année, ce qui permettra aux commerçants de bénéficier de publicité supplémentaire. Ces derniers ont reçu un courrier les invitant à se rendre à partir du 15 juin au Hall Victor-Hugo pour transformer leurs bons d’achats en aide directe.

Un autre projet d’aide à l’attention des commerçants serait en cours d’élaboration. Son coût pour l’administration communale serait largement plus important que celui des bons d’achats. Il doit encore être approuvé par le conseil communal. En attendant, un autre projet de promotion des commerces est en cours de préparation : chaque commerce disposera d’une page sur le site cityshopping.lu. La Ville fait également réaliser une étude sur les habitudes d’achat des personnes venant faire du shopping à Luxembourg depuis la fin du confinement. Il s’agira d’en comparer les résultats avec ceux d’une étude réalisée avant le confinement.
Enfin, la Ville lance un appel à candidatures pour ses deux pop-up stores de la rue Philippe-II. Elle lancera également prochainement un appel à candidatures pour le local de la rue de Chimay qui abritait le restaurant À la soupe qui n’a pas survécu à la crise sanitaire.

Le Covid-19 et ses conséquences sont venus affaiblir un secteur qui a besoin de présence humaine et duquel dépendent beaucoup d’autres prestataires et producteurs. Des évènements comme la Braderie ou la Schueberfouer, toutes deux annulées cette année, auraient permis au secteur de renflouer ses caisses. C’est la raison pour laquelle, la Ville de Luxembourg l’avait déjà annoncé, elle réfléchit à un moyen d’organiser une braderie en respectant les recommandations sanitaires en vigueur. Idem en ce qui concerne la Schueberfouer. Pour faire travailler les forains, la Ville avait proposé d’organiser des animations dans les différents quartiers de la Ville. Il serait pour le moment trop tôt pour en dévoiler davantage.

Sophie Kieffer