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Dudelange : un service «jeunesse et famille» pour un suivi sur la durée


La 3e échevine de la commune de Dudelange, Josiane Di Bartolomeo-Ries (à d.), entre autres compétente pour les ressorts de la Famille et de la Jeunesse, ici aux côtés de Tess Malano de la Maison des jeunes de la ville (Photo : Julien Garroy).

La Forge du Sud va lancer un projet pilote en créant un service «jeunesse et famille», une première au Luxembourg, afin d’assurer le lien entre les services de l’enfance et ceux dédiés à jeunesse.

Avec une moyenne d’âge de sa population de 42 ans, la ville de Dudelange, 4e du pays, peut aisément être qualifiée de «ville dynamique», ou tout simplement de «ville à la mentalité jeune». Et ce n’est certainement pas son bourgmestre, Dan Biancalana, 42 ans, soit exactement l’âge moyen des habitants de Dudelange (!), qui pourrait dire le contraire, lui qui a par ailleurs été élu à ce poste à l’âge de tout juste 37 ans.

Un projet pilote historique sur deux ans

Cela étant dit, la majorité politique communale de la ville où «on dirait le Sud» a estimé que le trait d’union, entre ses services d’encadrement destinés aux enfants et ceux ciblant les adolescents, n’était pas forcément toujours tiré. «La commune souhaite mettre en place une approche transversale entre les services des deux domaines, de l’enfance et de la jeunesse, afin de garantir une coordination et une communication efficientes entre tous ces services. Il faut décongestionner les deux domaines, en créant un réseau commun, pour que l’ensemble des structures des deux domaines en question n’aient plus à travailler chacun de leur côté», a notamment souligné Dan Biancalana hier matin, lors de la présentation du projet pilote qui courra sur deux ans, avant que son impact concret ne fasse l’objet d’un bilan. Car Dudelange entend optimiser la prise en charge de sa jeunesse, au sens large du terme, cette prise en charge rencontrant jusqu’à présent certains obstacles.

Concrètement, depuis 2001, la commune de Dudelange dispose d’un service éducation et accueil qui permet l’accueil des enfants de la ville âgés de 0 à 12 ans. Pour les adolescents, c’est la Maison des jeunes qui leur propose un encadrement. Mais aux yeux du collège des bourgmestre et échevins et des professionnels du secteur, ces structures ne doivent pas seulement proposer un accompagnement aux jeunes, elles doivent aussi pouvoir les soutenir et leur apporter de l’aide en cas de besoin ou de problème.
Par ailleurs, les professionnels de l’encadrement des jeunes, qui sont le plus souvent des éducateurs, ont constaté que les années passant, les troubles du comportement sont de plus en plus fréquents, quelles que soient les étapes de développement des enfants.

Manque d’information et de coordination

Dans la majorité des cas, ces troubles réclament une prise en charge par des professionnels du domaine psychopédagogique, voire psychiatrique. «C’est dans ces situations que le personnel éducatif encadrant se retrouve à la fois confronté aux limites de son accès à l’information sur l’existence même des structures de prise en charge des jeunes en souffrance et de leurs parents, aux limites aussi d’une vue d’ensemble et d’une coordination entre services visant l’optimisation de la prise en charge, en un mot aux limites de ses propres moyens d’agir», a, de son côté, expliqué l’échevine entre compétente de la Famille et de la Jeunesse pour la commune, Josiane Di Bartolomeo-Ries.
De plus, une autre difficulté à laquelle est confronté le personnel encadrant, est le manque de temps et de disponibilité. La Maison des jeunes, par exemple, dispose certes du «Jugendinfo» qui est le point d’information sur les services liés à la jeunesse, mais il manque le temps d’opérer un suivi étroit des jeunes qui montrent des difficultés, a encore détaillé l’échevine Di Bartolomeo-Ries.
Face à cette situation problématique, la commune de Dudelange a donc pris la décision de créer un service qui mettra des synergies en place, afin «d’améliorer la communication et donc la coordination entre l’ensemble des services dédiés à la jeunesse. Et par conséquent d’optimiser la prise en charge des jeunes», a déclaré Dan Biancalana.
Par extension, les autorités communales dudelangeoises sont en outre d’avis qu’il faut effectuer un suivi très étroit.

«Une solution pour éviter le double emploi»

En effet, l’un des objectifs est de «documenter avec précision le suivi de l’enfant ou de l’adolescent, de l’orienter avec plus de pertinence vers les services adéquats et d’éviter aussi le double emploi dans la prise en charge, qui a pu fréquemment avoir lieu justement en raison d’un manque de communication et de coordination. De plus, le service « jeunesse et famille » permettra un suivi sur la durée, et non pas, comme c’est souvent le cas, de subir les conséquences d’une limite théorique et obsolète de 12 ans entre l’enfance et l’adolescence comme elle a longtemps été fixée», dixit le député-maire de Dudelange. Enfin, Josiane Di Bartolomeo-Ries a tenu à remercier tous les membres des groupes de travail qui se sont penchés sur cette «réforme», dont ceux du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, qui ont soutenu et encouragé ce projet pilote.
En guise de conclusion, Dan Biancalana y est allé de son petit autosatisfecit, en martelant que «ce projet est le premier du genre au Grand-Duché» et donc un projet historique. La remarque est tout à son honneur, car il est notoirement connu que la commune de Dudelange est à l’avant-garde sur nombre d’initiatives et de projets politiques et sociaux, et ce projet pilote en constitue une preuve supplémentaire.

Claude Damiani

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