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La gare d’Ettelbruck poursuit sa mue jusqu’en 2030


Vue aérienne sur la gare routière et les quais ferroviaires de la nouvelle gare d’Ettelbruck.

Un pôle d’échange multimodal doit voir le jour d’ici huit ans dans le nord du pays. Le ministère de la Mobilité a fait le point sur l’avancement du projet.

Elle fait partie des gares les plus fréquentées du pays et se classe comme la plus ancienne du Luxembourg : depuis quelques années déjà, la gare d’Ettelbruck, dans le nord du pays, a entamé sa mue. Pour faciliter le quotidien des usagers et évoluer, diront certains, au détriment du patrimoine luxembourgeois, pour d’autres.

Des travaux d’envergure au niveau de l’infrastructure ferroviaire et routière ont en effet été entamés en 2018. Un projet d’une «importance cruciale», selon le ministère de la Mobilité, pour faciliter la connexion de la Nordstad au transport public en général et à l’offre ferroviaire en particulier.

Un projet surtout très complexe, qui prévoit des travaux aussi bien en surface qu’en souterrain et en hauteur. De l’avis même du directeur Gestion infrastructure des CFL, Henri Werdel, «l’exiguïté des lieux» n’avait pas été vraiment anticipée et a donné du fil à retordre aux administrations, qui devaient également assurer le maintien de l’offre actuelle de transports pour les clients de la gare.

Où en sont les travaux ?

Pour l’heure, les travaux concernant la partie ferroviaire sont sur le point d’être terminés. Ils devraient être finalisés pour la fin de cette année. Un quai supplémentaire a été aménagé, avec de nouvelles voies et des souterrains sont également mis en place et en partie en service. Deux autres voies sont en train d’être créées et plusieurs caténaires, pour assurer la partie haute tension, ont été installées.

La gare bénéficiera non seulement d’un quai supplémentaire, mais également de quais rallongés. Grâce à une longueur de 340 mètres, ces nouveaux quais permettront d’accueillir des trains plus longs. La capacité en matière de clients transportés pourra alors augmenter en conséquence. Les quais seront d’ailleurs portés à une largeur finale de 11 mètres.

La construction d’un quai et de deux voies supplémentaires permettra d’augmenter les capacités de cette gare particulièrement importante dans le nord du pays, surtout à cet endroit crucial où convergent l’antenne en direction de Diekirch et les voies en direction de Troisvierges.

Mise en souterrain de la N7

La prochaine étape va certainement faire grincer des dents, notamment celles des membres de l’association «Luxemburg under destruction». Les CFL informent en effet que la démolition du bâtiment voyageurs existant va être entamée afin de construire le souterrain de la route nationale N7, qui est prévu pour 2023.

Un tunnel sera ainsi construit du sud au nord, en plusieurs phases, entre le carrefour de la Wark et le monument Patton. La démolition du bâtiment voyageurs actuel est «nécessaire à la réalisation de l’ensemble du projet», selon le ministère de la Mobilité, puisqu’il se trouve sur le tracé du tunnel à réaliser en tranchée couverte.

«Cette démolition était prévue dans le projet de loi et approuvée par la Chambre des députés, tout simplement parce que ce que nous allons mettre en place est plus utile pour les clients des Chemins de fer luxembourgeois», renchérit Henri Werdel.

Des travaux au moins jusqu’en 2030

Les CFL prévoient en effet d’ici 2026 la construction d’un nouveau bâtiment voyageurs, qui correspondra aux «besoins actuels des clients des transports en commun (trains, bus, mobilité active)». Mais sa construction et celle du nouveau P&R qui se fera en surface, et plus précisément au-dessus de la dalle qui couvrira la N7 mise en souterrain, ne pourront avoir lieu qu’après la réalisation de la tranchée couverte et des travaux de fondation de la route nationale.

«Ces travaux doivent se succéder dans un certain ordre et vont donc s’échelonner jusqu’en 2030», souligne Henri Werdel. Avant cela, plusieurs bâtiments viendront compléter l’offre de ce pôle d’échange multimodal : une auberge de jeunesse, un complexe administratif et une nouvelle gare routière. Celle-ci devrait permettre d’optimiser la circulation dans la ville d’Ettelbruck.

Pourquoi une auberge de jeunesse ?

Une nouvelle auberge de jeunesse devrait donc voir le jour, avec des travaux qui commenceront mi-2025. «On voulait utiliser cet espace pour des activités qui intéressent les gens qui voyagent avec les transports publics et qui donne aussi de la vie à ce quartier, jour et nuit», souligne le directeur Gestion infrastructure des CFL.

Quelque 120 lits permettront ainsi d’attirer «davantage de jeunes touristes au nord du pays et de promouvoir le cyclotourisme dans la région, en relation avec le réseau de pistes cyclables transfrontalières». Les espaces communs seront accessibles non seulement aux utilisateurs du complexe, mais également au public. Parmi eux, le restaurant, la bibliothèque, les salles multifonctionnelles et la plateforme du 9e étage, qui offre un point de vue sur la ville et ses alentours.

Le complexe administratif de quelque 1 200 m2 comportera un espace de conférence avec salles de réunion ainsi que trois étages de bureaux.

Présentation du projet d’aménagement de la nouvelle gare d’Ettelbruck. Photo : ministère de la Mobilité

Des préfabriqués livrés en train

Afin de garantir l’exploitation des trains et bus tout au long du projet de construction du pôle d’échange et de réduire l’impact des travaux sur le réseau routier dans un milieu urbain à espace réduit, une approche logistique toute particulière sera adoptée.

Ainsi, les éléments préfabriqués des bâtiments à construire pourront être livrés directement depuis l’usine vers le chantier via le chemin de fer. Cela aura l’avantage de délester le réseau routier et de réduire la surface d’installation de chantier au droit des zones de travail.

Un budget à 196,6 millions d’euros

Ce pôle d’échange multimodal devait initialement coûter 156,5 millions d’euros : il faudra y ajouter 39 millions, si l’on en croit un projet de loi déposé juste avant Noël, qui prévoit quelques surcoûts par rapport au projet voté en 2014.

Un dépassement qu’Henri Werdel nous explique : «On a entrevu un besoin d’augmentation, qu’on va clarifier fin 2023-début 2024. Il a fallu ajouter un certain nombre de choses, des fonctionnalités liées à de nouveaux besoins ou à l’évolution d’un standard d’équipement par exemple. Nous avons également dû ajouter un étage supplémentaire à un bâtiment pour mieux l’intégrer dans la silhouette urbanistique. La complexité des lieux nous a également forcés à revoir le budget à la hausse.»

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Un commentaire

  1. Pour les toitures des quais … à espérér que les vagues fantaisistes seront munies de cellules fotovoltaïques.

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