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Il va courir contre le racisme : Eric Wagner, homme de fer et de cœur


En 2018, Eric Wagner s’est classé 90e sur 2 500 aux championnats du monde de triathlon Ironman à Hawaï. (photo DR/Eric Wagner)

Samedi, le triathlète luxembourgeois Eric Wagner va courir l’Ironman, une course multidisciplinaire de 226 km, afin de récolter des fonds pour lutter contre le racisme.

C’est la distance reine des triathlètes, celle qui demande tous les sacrifices et les surpassements possibles : l’Ironman, ou l’Homme de fer. Une course qui combine 3 800 mètres de nage, 180 kilomètres de vélo et un marathon, soit 42 kilomètres de course à pied, à réaliser le plus rapidement possible, évidemment. Samedi, à Grevenmacher, l’athlète luxembourgeois Eric Wagner, 35 ans, va relever cet incroyable défi aux côtés de son entraîneur, Stéphane Rit, dans le but de récolter des fonds pour l’antiracisme.

Départ aux alentours de 7h à la piscine de Grevenmacher. « Normalement, on ne nage pas en piscine, mais il fait un peu froid ! », reconnaît le sportif. Tout de suite après, c’est parti pour un parcours à vélo de quatre fois 45 kilomètres le long de la Moselle, avant d’enchaîner avec huit tours d’environ cinq kilomètres de course à pied. Tous ceux qui le souhaitent sont les bienvenus pour accompagner Eric Wagner et son entraîneur sur une partie du parcours, dans le respect des règles sanitaires.

section1_page10_article11_1À l’origine, c’est sous le soleil du Portugal qu’Eric Wagner aurait dû accomplir cet exploit, mais la situation sanitaire a changé la donne. « Je voulais terminer ma carrière sportive l’année prochaine aux championnats du monde à Hawaï, la Mecque de l’Ironman. Pour y aller, il faut se qualifier à l’un des Ironman, n’importe où. J’avais choisi le Portugal, vu que ce n’est pas trop loin. Mais en raison du Covid, tout a été annulé », regrette le sportif.

Pied de nez au Covid

Pas question pour Eric Wagner de s’être entraîné dix mois pour rien, lui qui est pilote chez Air Rescue et consacre absolument tout son temps libre et sa vie sociale au sport. Une pratique assidue et intensive qui lui demande beaucoup de sacrifices. « Je pose mes vacances en fonction de mes temps de récupération sportive et tout mon temps libre, tous mes week-ends sont consacrés au sport. Je m’entraîne en général entre 15h et 20h par semaine, selon un planning établi par mon entraîneur. »

Une discipline de fer, qui passe aussi bien sûr par un régime alimentaire adéquat. Si le triathlète adopte au quotidien une alimentation variée et équilibrée, il ressert la vis deux mois avant la compétition : fini les matières grasses, le sucre, « le chocolat ! », place aux légumes et aux protéines.

Qu’à cela ne tienne ! Histoire de vérifier qu’il est cette fois encore au niveau mais aussi pour faire un pied de nez au Covid, Eric Wagner a donc décidé de courir malgré tout l’Ironman au Luxembourg. Pour booster sa motivation et s’assurer d’aller jusqu’au bout de ce challenge, il a en outre choisi de se dépasser pour la bonne cause, l’antiracisme en l’occurrence. « C’est regrettable, mais le racisme est toujours présent. Malgré ce que pensent certains, le racisme existe partout, même ici, dans notre petit Luxembourg. Et il faut combattre cela. Ce n’est pas la couleur ni la religion qui font la différence. On est tous humains, tous égaux. Dans le sport, justement, il n’y a pas de frontières, on court tous vers le même but : franchir la ligne d’arrivée le plus vite possible. »

Eric Wagner reversera intégralement les dons reçus à parts égales entre deux associations antiracistes : Ally Book Club, qui met gratuitement à disposition du public des livres pour s’éduquer à l’antiracisme, et Finkapé, réseau afrodescendant au Luxembourg qui a pour objectif de mettre le focus sur la présence de la population d’origine africaine ainsi que sur ses descendants.

Alors bien sûr, cette course, personnelle et non officielle, ne lui permettra pas de se qualifier pour Hawaï, mais elle lui garantira de ne pas perdre le rythme jusqu’aux prochains championnats du monde, la dernière course de sa carrière de sport à haut niveau. Une retraite qu’il a reportée d’un an. « À chaque course, et durant toute sa durée, je me dis « mais pourquoi tu fais ça ? ». Au final, pendant qu’on court, on ne pense qu’à manger et on souhaite que ça se termine le plus vite possible ! Par contre, au moment de franchir la ligne d’arrivée, la joie et la satisfaction sont immenses et c’est ce qui me fait recommencer à chaque fois. J’aurais toutefois normalement dû arrêter l’année prochaine. Ce sera finalement dans deux ans, du fait de la crise. Mais je n’arrêterai jamais le sport, je vais juste ralentir. »

Tatiana Salvan

Les personnes désireuses de faire un don peuvent faire un virement sur le compte IBAN LU12 0029 1194 8074 3400 (Eric Wagner) ou via Digicash au 661164456.

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