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Esch : la Kannerschlass au service des familles


L'association est bien installée dans ses locaux d'Esch-sur-Alzette au 1 rue Pasteur (illustration : dr)

Bien connue à Sanem, où elle a vu le jour dans l’après-guerre pour accueillir les orphelins, la Fondation Kannerschlass a inauguré hier ses services à Esch-sur-Alzette. Dans cette institution, les parents et leurs enfants reçoivent une aide psychique, sociale et éducative. Petite visite guidée.

«Vous savez, les enfants ont plus de ressources qu’on ne le croit. Certains ont vécu des choses terribles, mais ils arrivent pourtant à les exprimer, à trouver des stratégies pour s’en sortir. Ces enfants m’impressionnent! Les enfants sont parfois plus forts que les adultes, qui se laissent plus facilement entraîner par les choses négatives», nous confie Philip Groff.
Ce jeune homme a débarqué il y a près de deux ans à la Fondation Kannerschlass d’Esch, entamant par la même occasion sa carrière de thérapeute pour enfants et adolescents. Une vocation, assurément : «C’est un métier enrichissant, chaque cas est différent, donc il faut trouver à chaque fois un nouveau chemin vers le bien-être des familles.»
Pour mieux comprendre le rôle de cette «institution d’éducation et de thérapie pour enfants, jeunes, adultes et familles» inaugurée mercredi, rien ne vaut le témoignage des professionnels qui y œuvrent. Philip Groff, lui, se trouve au service aux consultations psychologiques : «On propose une thérapie pour les parents, les enfants ou les familles entières. Les parents sont importants, c’est pourquoi on essaie de les associer à la consultation des enfants. Car ce sont eux, finalement, les vrais experts de leurs enfants. Nous, on ne les voit que quelquefois par mois!» Des jeunes qui ont parfois «des vécus traumatiques graves, de type abus sexuel, violences… Ici, on essaie de faire en sorte qu’ils retrouvent des repères, une écoute et la force pour se reconstruire.»
Un suivi qui peut prendre des années, comme l’explique Marie Giefer, assistante sociale. «Je travaille à la fondation depuis novembre 2011. J’étais d’abord à Sanem, avant d’arriver à Esch en juin 2016. Le rôle d’assistante sociale est un rôle de coordinateur, en quelque sorte. On offre une prise en charge globale, éducative, sociale.»

Pauvres ou riches, tous ont besoin d’aide
Certaines familles, en proie à des difficultés comme un divorce, des problèmes financiers, de santé, viennent de leur plein gré. Mais d’autres sont ici par décision judiciaire. «Dans tous les cas, notre rôle est de soulager leur détresse, en les orientant vers les bons services sociaux…» Cette aide prend du temps : «On accompagne parfois des familles pendant quatre, cinq ans! Ce n’est jamais du temps perdu.»

Marie Giefer veut aussi tordre le coup à une idée reçue : «Il n’y a pas que les pauvres qui viennent voir une assistante sociale. On a des familles aisées, des gens qui bossent pour les institutions européennes ou autres, mais qui connaissent des accidents de la vie, un divorce, une crise d’un enfant, une fugue, un échec scolaire…»
Ces familles en détresse trouvent généralement une aide appropriée : «Au Luxembourg, on peut dire qu’on a de la chance, ce ne sont pas les moyens qui manquent pour les aider.»
Pour se faire une idée sur cette fondation, il existe une solution toute simple : le Café des parents. Situé au rez-de-chaussée du bâtiment, ce café ouvert du mardi au jeudi, en journée, organise aussi de nombreuses soirées à thème. «Comme le dit toujours Jean-Claude Zeimet (NDLR : un des responsables), le Café des parents est un peu « e Jugendhaus fir Elteren », une Maison des jeunes pour parents», sourit Marielle Dostert, une autre responsable. «On est le seul café de ce type à Esch. Les parents viennent ici pour échanger, parler de leurs enfants, de leurs problèmes de scolarité, de difficultés financières ou autres, mais aussi pour proposer des solutions, des astuces, des conseils… Tout ça autour d’un café, d’un atelier thématique, etc. On crée vraiment des liens ici.»
Et c’est gratuit, alors pourquoi s’en priver?

Romain Van Dyck

Contact : www.kannerschlass.lu

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