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Du Luxembourg à la Côte d’Ivoire à moto, pour une bonne cause


Avant de rejoindre l'Afrique, Max Wax traversera le Luxembourg et la France jusqu'à Sète pour prendre le ferry le 26 novembre. (photo Isabella Finzi)

Max Wax enfourche à nouveau sa moto pour traverser une partie de l’Afrique jusqu’en Côte d’Ivoire. Il passera par l’Atlas pour soutenir une association qui vient en aide aux enfants démunis.

Oetrange-Côte d’Ivoire à moto, c’est le projet de Max Wax (à suivre sur sa page Facebook), un habitué des périples du genre. L’homme part seul en passant par des pays qui ne sont pas connus pour être les plus sûrs.

Cette fois le projet est né grâce à une rencontre : «Cette année, j’ai hébergé un stagiaire ivoirien qui travaillait pour le Parlement européen au Luxembourg pendant environ cinq mois. J’ai sympathisé avec ce jeune étudiant en ingénierie de l’eau et il m’a expliqué que dans son pays il y avait beaucoup de problèmes de scolarisation.» Or lors de ses voyages en Afrique, Max Wax s’engage systématiquement pour aider les enfants.

«J’ai eu du mal à m’en remettre»

S’il ne peut résister à l’envie de retourner en Afrique, l’expérience qu’il a vécue fin 2018 l’a profondément marqué. Les achats de première nécessité qu’il avait faits pour les enfants les plus démunis d’un village de Mauritanie ont suscité les convoitises. Il avait été amené sous escorte militaire chez le gouverneur, accusé d’ingérence et trafic de denrées alimentaires : «J’ai eu du mal à m’en remettre, il m’a fallu plus d’un mois. Quand vous être braqué dans la nuit noire par plusieurs mitraillettes, ça fait peur. Puis passer devant un tribunal en Afrique, c’est bizarre… Heureusement, j’ai réussi à démontrer qu’une cabale avait été montée contre moi. Avec des mots, j’ai pu sortir de cette situation. Il y a tout de même un sentiment d’écœurement qui reste, car c’est en voulant venir en aide à des gens qui avaient faim que je me suis retrouvé dans une telle situation.»

Alors pourquoi y retourner ? «J’ai une attirance indescriptible pour ce continent. Il y a cette magie africaine. C’est un territoire compliqué et en même temps tellement beau et riche et envoûtant. On y fait des rencontres extraordinaires.» Des rencontres rendues possibles par le fait qu’il est toujours en totale immersion avec la population : fuyant les hôtels, il dort soit chez les habitants ou, plus rarement, dans des gîtes, loin du tourisme et des sentiers battus «Quand je pars le matin, je ne sais jamais où je vais dormir le soir.» Il est également toujours seul, pour être sûr d’aller à la rencontre des gens. «Quand je débarque avec ma moto et mon attirail, je passe pour un extraterrestre» et forcément, il attire l’attention. «Il faut savoir quitter sa zone de confort afin d’enrichir son esprit.»

Pour se rendre en Côte d’Ivoire, il va à nouveau devoir traverser des pays «compliqués», à commencer par la Mauritanie. Malheureusement, il ne passera plus par le village où il a créé des liens depuis plus de quatre ans : «J’ai réussi à obtenir un visa de transit pour le pays, faire bref en deux, trois jours, sans m’arrêter dans la région dans laquelle j’ai eu des problèmes. Je vais aussi traverser la Guinée» connue pour les coupeurs de route cachés dans les montagnes du Fouta-Djalon. Des coupeurs de route qu’il avait déjà croisés, armés de machettes et de vieux fusils. Selon lui, ils ont été tellement interloqués de voir passer un motard qu’ils n’ont pas réagi assez vite, lui laissant le temps de poursuivre sa route. Aux dangers pour sa sécurité s’ajoutent la chaleur et les tempêtes de sable.

Une association en laquelle il a confiance

Une autre fois en Mauritanie, il s’en est tiré avec un tube de vitamines C : «Un prétendu militaire à un checkpoint avec le visage couvert m’a braqué pour des médicaments. Il m’a dit qu’il avait mal au dos, je lui ai répondu : »je vais te donner quelque chose, mais après tu me laisses partir ». On ne sait jamais réellement à qui on a affaire, si c’est un policier, un militaire ou un simple braqueur.»

«Malheureusement toute cette partie africaine est particulièrement instable et je prends le côté le plus simple (en suivant les pays de la côte Ouest), car plus à l’est il y a le Mali, le Niger ou l’Algérie… Et même dans les pays qui paraissent stables comme le Sénégal, on rencontre des problèmes.»

Il a également décidé de ne plus œuvrer seul en faveur des enfants et de passer par des associations déjà existantes. Cette année, c’est pour une association basée dans l’Atlas marocain, Ayadi-Alkhaire Gourrama, qu’il récolte des fonds. Cette association en laquelle il a toute confiance a été créée par des instituteurs que Max Wax connaît déjà pour les avoir rencontrés lors de la course 4L qu’il avait effectuée avec son fils il y a plusieurs années. «Certains instituteurs mettent parfois une partie de leur salaire pour aider les orphelins en difficulté et les familles pauvres.»

«Je ne donne aucun bakchich»

La moto fait près de 300 kilos, environ 200 kg à nu, mais Max Wax ajoute des protections, la bagagerie, des outils, un pneu de rechange, un extincteur, des rations de survie, un peu d’eau, mais surtout un bidon d’essence, car sans essence pas d’eau ni de nourriture. Par contre, pas de GPS sur son engin, un choix délibéré pour que l’aventure soit totale.

Pour la préparation du voyage, l’aventurier est déjà rodé, la boîte de médicaments est prête. Il lui faut surtout étudier les pistes, les endroits par lesquels il peut passer même si cet itinéraire doit être flexible en cas d’imprévu.

À moto, Max Wax va tout d’abord rejoindre Sète le 26 novembre où il embarquera avec son engin sur le ferry qui le mènera à Nador au Maroc. Il n’a pas de billet retour pour le ferry, puisque, comme à chaque fois, il ne connaît encore ni la date ni l’itinéraire retour. Il estime qu’il devrait revenir au Luxembourg d’ici janvier 2020. En attendant, il espère collecter un maximum de fonds qui lui permettront d’acheter des fournitures scolaires sur place pour les enfants : «L’argent donné est dépensé intégralement pour l’association, précise-t-il. Je ne donne aucun bakchich, c’est bien pour cela que j’ai eu des problèmes l’année dernière.»

Audrey Libiez

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