Les socialistes, principal parti d’opposition, ont approuvé un budget qui va «dans la continuité de ce que nous avions fait», explique Erny Muller.
Le changement de majorité qui a vu les socialistes expulsés d’une coalition où il ne reste plus que deux partis (déi gréng et le CSV) n’a pas eu comme conséquence une réorientation spectaculaire de la politique communale.
«Pratiquement 90 % des projets présentés par la nouvelle équipe ont été lancés lorsque nous étions encore dans la majorité», souligne Erny Muller.
Et les 10 % qui restent ne sont pas de nature à provoquer une opposition rédhibitoire.
«Tom Ulveling (NDLR : premier échevin CSV) veut revoir le projet du parking Contournement pour l’installer sur l’ancien site des hauts-fourneaux d’ArcelorMittal, mais moi je pense qu’il faut garder le projet tel qu’il est. D’une part, parce qu’il faut que le projet avance rapidement et, d’autre part, parce qu’il s’agit d’un projet urbanistique. Il ne s’agit pas que d’un parking, mais aussi d’un lien entre les quartiers avec plusieurs nouvelles jonctions avec le centre-ville.»
La pierre d’achoppement aurait pu prendre la forme du futur commissariat. Lorsqu’il était premier échevin avec les bâtisses en ressort, Erny Muller, avait beaucoup travaillé le sujet.
L’idée était que l’actuel lieu de résidence de la police (rue Pasteur) soit cédé à la commune et que celle-ci préfinance le nouveau. La différence serait réglée ensuite entre les deux parties. L’avantage? Le temps. C’est par exemple le procédé retenu pour la construction de l’école internationale.
«Nous avons été surpris de ce revirement»
«Nous avons été surpris de voir que rien n’avait été prévu dans le budget pour lancer les travaux, explique Erny Muller. J’avais travaillé quatre ans dessus, obtenu les accords de la police, du ministre de la Sécurité intérieure (NDLR : Étienne Schneider) et là, plus rien… Pour nous, ce projet revêt une fonction stratégique, cruciale même!»
Devant les arguments avancés par le socialiste, qui a ressorti son dossier de l’époque, le collège échevinal a convenu qu’il était préférable de maintenir l’idée du préfinancement plutôt que de donner la maîtrise d’ouvrage aux Bâtiments publics, une solution qui aurait nécessairement rallongé les délais.
«Nous avons été surpris de ce revirement de situation, mais il faut dire que nous avions des arguments, sourit Erny Muller. Désormais, nous espérons que tout cela sera clarifié noir sur blanc au plus vite.»
Le coût de l’opération est d’environ 9 millions d’euros. Une enveloppe qui intègre l’augmentation de la capacité de l’immeuble réclamée en début d’année dernière, lorsque la police a décidé de passer de 60 à 85 agents dans la commune.
Se félicitant de ce retournement de situation, le LSAP a décidé de voter le budget, offrant ainsi au bourgmestre Roberto Traversini une écrasante majorité. «Il n’est pas question d’être contre pour être contre, nous allons mener une opposition constructive», promet l’ancien premier échevin.
Décidément, les temps changent à Differdange : si même les réunions du conseil communal deviennent apaisées!
- Un bourgmestre heureux
Concernant le commissariat, le bourgmestre précise sa démarche : «Le problème est que les ministères ne se sont pas encore mis d’accord entre eux sur le principe du préfinancement. Tant qu’ils n’auront pas communiqué ensemble, nous ne nous lancerons pas.»
Le collège échevinal est donc partant pour préfinancer le commissariat, mais il veut des garanties avant.
Et puis, Roberto Traversini regrette tout de même un peu que ce système devienne une norme : «L’Édiff, l’école internationale… nous préfinançons déjà beaucoup et cela mobilise beaucoup de ressources au niveau du personnel communal, car ce sont des dossiers complexes à suivre.»
Erwan Nonet