Differdange et ses «sauveteurs» de fruits 

Depuis juillet, des bénévoles cueillent et ramassent les fruits des vergers publics et privés qui sont sur le point d’être jetés à la poubelle. Contre le gaspillage alimentaire et pour la bonne cause.

Le projet concerne aussi bien les cueillettes et récoltes dans les vergers et terrains publics que privés.

Après avoir été primée par le ministère de l’Agriculture, l’année dernière (lire encadré), la Ville de Differdange a pris la décision de relancer ce même projet, à l’initiative de sa commission consultative «sociale», présidée par Gérard Hartung. «Cette année, nous nous sommes tout d’abord attachés à localiser les arbres fruitiers sur le terrain de la commune, grâce à l’aide de notre commission de l’environnement. Les appels aux bénévoles («Déifferdenger Pléckerten») ont été faits via le site internet et le magazine mensuel de la Ville, et de la promotion a également été réalisée par le biais de Facebook. Cela dit, les bénévoles impliqués dans le projet ne sont pas que des résidents de Differdange; ces derniers ont été informés par voie de presse. Mais les cueillettes et récoltes sur les terrains privés n’ont été menées que par des bénévoles de la commune», précise Carole Hesse, secrétaire de la commission sociale de la 3^e ville du pays. Au départ, ils étaient une trentaine de bénévoles inscrits. Dorénavant, ils sont environ quarante-cinq et sortent accomplir leur tâche par groupes de dix à douze bénévoles.

Pas de légumes récoltés cette année

Si la cueillette de fruits a été à l’honneur cette année, la récolte de légumes n’a pu se faire, à cause des conditions climatiques qui ont fait que leur culture a été rendue très compliquée, comme l’explique Carole Hesse : «Tout a commencé au mois de juillet avec la récolte de cerises et, jusqu’à maintenant, (la cueillette de dimanche dernier a été annulée à cause du mauvais temps), les bénévoles ont aussi amassé des pommes, des prunes, des mirabelles et des poires, à l’occasion de six différentes actions de récoltes. Et bien que le total des récoltes n’a pas été pesé, il est grand en tout cas. Et l’action, de même que la saison, sont loin d’être finies : il reste encore les marrons et les noix à récolter.»

La prime financière encaissée grâce à l’appel à projets du ministère de l’Agriculture a en effet porté ses fruits. Car grâce à cette aide, des échelles ont pu être achetées afin de faciliter les cueillettes. Par ailleurs, la Ville met une camionnette à disposition pour le transport, tandis que les bénévoles sont encadrés par du personnel, afin d’éviter tout potentiel accident, du type mauvaise chute.

Projet social et antigaspillage

Le projet, clairement mis sur pied pour éviter toute forme de gaspillage alimentaire, présente également une vocation sociale. En effet, si les bénévoles peuvent se servir et fabriquer de la confiture à la mirabelle par exemple, le surplus des récoltes est distribué à des institutions et associations à caractère social, comme l’indique encore Carole Hesse : «Les bénéficiaires sont aussi bien les maisons des jeunes de la Ville (qui confectionnent tartes et gâteaux) que la Naturschoul de Lasauvage (qui fabrique du jus de pomme).»

Et le fait de pouvoir s’associer à la campagne lancée en juillet par le ministère de l’Agriculture et le Syvicol, «Ruban jaune – Ici, la cueillette est autorisée !», laquelle vise aussi à éviter le gaspillage alimentaire («si un ruban jaune est attaché sur un arbre fruitier, la cueillette pour l’usage personnel est autorisée – voire même souhaitée – et gratuite», indique le ministère), constitue une valeur ajoutée. En conclusion, Carole Hesse se réjouit du succès de ce projet, qui sera reconduit l’année prochaine.

Claude Damiani