Accueil | Luxembourg | Détenus : les outils pour préserver sa santé

Détenus : les outils pour préserver sa santé


Laurent Knocks est psychologue, psychothérapeute et coordinateur du programme TOX. (Photo : Sarah Melis)

Laurent Kocks a présenté le nouveau manuel distribué aux détenus de Givenich « Ma santé en toute liberté », qui contient de nombreux conseils pour lutter contre les addictions et préserver sa santé.

Ma santé en toute liberté est un manuel composé de fiches thématiques distribué aux détenus de Givenich. À l’intérieur sont condensés des informations, des conseils pratiques, pour aider les lecteurs à mieux vivre leurs dépendances, à les comprendre et, à terme, les combattre.

Comprendre, analyser, et ne surtout pas juger», ce sont les maîtres-mots de Laurent Kocks, psychologue, psychothérapeute et coordinateur du programme TOX. Lui, qui a participé à l’élaboration du nouveau manuel Ma santé en toute liberté, n’en démord pas : «Ce manuel n’est que le reflet de notre travail quotidien ici à Givenich», dit-il. Et pour cause, le nouveau support, distribué depuis le 23 juillet dernier au sein de l’établissement, vise à donner aux détenus de Givenich des conseils, des informations et des outils pratiques pour mieux prendre soin de leur santé. Mais qu’a donc de particulier ce manuel?

Identifier les causes

Au fil des quelque 200 pages, des fiches thématiques éclairent le lecteur sur les bons réflexes à adopter en cas de dépendance aux drogues, mais aussi à l’alcool, ou même à la nourriture. Mais le manuel, sur lequel a travaillé une équipe de psychologues, de psychiatres, d’une infirmière, d’un éducateur, et même d’une diététicienne ne s’arrête pas à la seule fiche explicative. Il entre en profondeur, parle au lecteur, qui à la lecture se dit «je ne suis pas seul». Ce dernier s’identifie à des petits personnages (créés par le graphiste Mathieu Gillet) que l’on retrouve au fil des pages et qui sont mis en scène dans des situations que le lecteur peut avoir connues dans sa vie. Tous et toutes ont un point commun : ils ressentent un mal-être qui les rend dépendants à une substance. Et c’est là que le manuel va plus loin : il aide le lecteur à identifier la cause de sa dépendance pour l’appréhender. Mieux, il ne juge pas, même quand il aborde «la chute», ou la «rechute» dans l’addiction, après une période d’abstinence.

On peut lire dans ses pages des phrases comme : «On a tous une histoire» ou encore «une rechute n’est pas une fatalité», qui plutôt de culpabiliser le lecteur, l’accompagnent, même quand ça va mal.

Des tests, quiz et tableaux

Dans ce manuel, la lecture n’est pas passive. Le lecteur peut répondre à des questionnaires d’auto-évaluation, mesurer sur une échelle de 0 à 10 les différentes situations à risques de retomber dans l’addiction et il peut également raconter sa journée, ou encore s’inspirer de tableaux pour adopter des stratégies de gestion de son «envie».

Dans Ma santé en toute liberté, on trouve aussi des informations relatives à l’hygiène, les infections et maladies sexuellement transmissibles, la gestion du stress et du sommeil, l’hygiène alimentaire et la pratique du sport ou encore des informations concernant les précautions à prendre avant de se faire tatouer ou percer. Il y a même des petites fiches avec des exercices à faire chez soi ou dans sa cellule et des recettes de cuisine. Finalement, ce manuel, bien que destiné aux détenus de Givenich, pourrait tout aussi bien être très utile dans la maison de monsieur et madame Tout-le-monde.

Le programme TOX, c’est quoi?

C’est un service du Centre hospitalier neuro-psychiatrique d’Ettelbruck, spécialisé dans la prévention de la santé physique et mentale, qui prend en charge les personnes qui présentent un problème de dépendance et incarcérées aux centres pénitentiaires de Givenich et Schrassig. Il propose un programme thérapeutique de réhabilitation individuel, spécifique et non limité dans le temps. Tout au long de l’année sont organisées des séances de prévention en groupes, des campagnes de prévention, un forum santé avec l’intervention de services externes, un groupe de parole spécifique aux femmes, ainsi que des soirées de prévention. Le manuel est donc un outil complémentaire au programme TOX.

Sarah Melis

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.