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Dépenses record à Kayl : les explications du bourgmestre


Le bourgmestre de Kayl estime qu'il faut décentraliser les écoles. (photo Alain Rischard)

La commune de Kayl sort le chéquier comme jamais : onze millions d’euros d’investissement. Un record dû aux dépenses dans le secteur scolaire, pour «corriger» les décisions de l’ancienne équipe communale.

Kayl investit généralement autour de 7 millions d’euros par an. Pas en 2017 : le poids des investissements dans le secteur scolaire y est pour beaucoup.

C’est une année d’investissements record à Kayl. La commune, qui englobe la localité de Tétange, prévoit 11  millions d’euros de dépenses «extraordinaires». Comprendre, des projets d’avenir. Loin de la moyenne des autres années, qui tournait aux environs de 7  millions d’euros. L’occasion d’une rencontre avec le bourgmestre, John Lorent, pour y voir plus clair.

Vie scolaire, que d’investissements!

Une large partie des investissements ira aux écoles, avec trois pôles de dépenses principaux. Tout d’abord, une nouvelle école va émerger dans le quartier Faubourg, à l’ancienne place de l’usine à gaz, fermée depuis les années 60. « Des opérations de dépollution ont eu lieu , explique John Lorent. L’ensemble scolaire, qui inclura une piscine d’apprentissage, se chiffre à 7  millions d’euros. Nous échelonnons les dépenses. Pour cette année, ça sera donc 2 millions d’euros. »

Les travaux ont commencé. Rayon scolaire toujours, la commune agrandit et rénove la maison relais du quartier Widdem. La facture? 1,9  million d’euros. « Il s’agit de faire de la place pour accueillir des enfants en cycle 1 (110  places en tout) », précise le bourgmestre. Dernier investissement de taille pour les enfants  : le réaménagement de l’ancienne école des filles, pour 1  million d’euros, également située dans le quartier Widdem.

La future école du quartier Faubourg devrait coûter 7 millions d'euros au final. Dont deux millions en 2017. (photo Alain Rischard)

La future école du quartier Faubourg devrait coûter 7 millions d’euros au final. Dont deux millions en 2017. (photo Alain Rischard)

Pourquoi tous ces changements maintenant?

John Lorent (LSAP) n’y va pas par quatre chemins  : « Pour corriger les erreurs du passé, tout simplement .» On sent une certaine tension avec les prédécesseurs du CSV. « Ils ont concentré la petite enfance dans l’école près de la Schungfabrik. D’un point de vue circulation, c’est désastreux. Aujourd’hui, il s’agit de redistribuer l’offre scolaire sur tout le périmètre de la commune. » De quoi faire plaisir aux parents des quartiers Faubourg et Widdem.

Au final, est-ce bien raisonnable?

« Oui , répond le bourgmestre John Lorent. Bien sûr, nous devons emprunter. Mais on parle d’investir pour les générations futures, donc ce n’est pas tant un problème de répartir la dette. » Dans le discours, pourquoi pas. Mais sur le papier, Kayl fait déjà partie des villes bien endettées du sud du pays. Bientôt 1  500  euros par habitant, contre 930  euros par habitant à Dudelange, 1  000  euros par habitant à Käerjeng, ou encore, 1  100  euros par habitant à Bettembourg.

On peut donc se poser la question  : alors que la population augmente faiblement (600  habitants gagnés en dix ans, pour 8  800  habitants aujourd’hui), qu’il n’y a donc pas besoin de nouvelles infrastructures scolaires, est-ce raisonnable d’investir autant d’argent dans ce secteur par pure visée de confort (moins de bouchons)?

Les autres investissements de l’année

Tout le budget ne va pas dans les écoles, évidemment. Citons un bel investissement au centre culturel de la Schungfabrik (mise aux normes pour 1  million d’euros). Le centre propose une vraie programmation, mais désormais aussi des salles de répétition pour treize groupes luxembourgeois. Citons enfin des opérations lourdes de voiries, notamment dans les rues de l’Eau et de l’Industrie. Ce dernier axe est primordial pour dévier le flux des camions.

Hubert Gamelon

Futur Kayl-Nord : une histoire de gros sous

Le futur quartier de Kayl-Nord, qui doit faire gagner 2  000  habitants à la commune d’ici dix ans, est encore dans les cartons. Quelque 63 réclamations ont été déposées contre le plan d’aménagement général (PAG) voté.

Une chose est sûre  : la commune n’entend pas négocier au coup par coup avec les propriétaires de terrains. « On n’est pas aux enchères », sourit John Lorent, qui n’admettra que quelques variations minimes. Quelle pourrait être la plus-value après les aménagements publics (route, trottoir)? De 500  euros l’are (terrain nu) à 80  000  euros l’are (terrain en état d’être bâti)! Certaines petites parcelles pourraient monter jusqu’à 90  000  euros l’are.

Reste que pour l’instant, des propriétaires ont déposé des recours et n’entendent pas vendre à ce prix-là. Peut-être que certains agriculteurs veulent garder leur exploitation, ce qui est courageux  : le grignotage des terres agricoles est malheureusement considérable au Grand-Duché.

 

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