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« La crise a fait des dégâts » alerte la Croix-Rouge luxembourgeoise


C’est un constat formel : la crise a été terrible pour les plus précaires, signalent les services sociaux de la Croix-Rouge.

Loin du cliché du cadre supérieur heureux de pouvoir faire une séance de sport avant de commencer le télétravail tandis que ses enfants privés d’école s’ébaudissent dans le jardin, « la crise sanitaire a fait des dégâts » chez les plus précaires, déjà «fragiles » avant la crise, alerte Raymond Schmit, chef du service Familljenhëllef de la Croix-Rouge.

« Pour une certaine catégorie sociale, la crise a été plutôt bien vécue : beaucoup de familles étaient contentes de pouvoir passer plus de temps chez elles, avec leurs enfants. Mais quand on vit dans un deux-pièces, sans jardin, avec cinq enfants, les uns sur les autres, sans tablette ou ordinateur, qu’on a perdu son travail, qu’on n’a plus accès aux aides, car les bureaux sont fermés, c’est une tout autre histoire », résume-t-il.

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Raymond Schmit explique qu’avec son équipe, il a emmené aussi souvent que possible les enfants dehors, même pour une simple balade en forêt lorsque c’était la seule activité autorisée, afin « offrir un peu de répit aux parents ». « En temps normal, on essaie de trouver des activités, des clubs. Mais là tout était fermé évidemment. » Il leur est aussi arrivé de faire les courses pour certains ménages. « Avec la fermeture des maisons relais, comment une femme seule avec trois enfants en bas âge pouvait-elle faire la queue pour faire ses courses chez Aldi? »

Sans surprise, il y a donc eu des « retours en arrière » pour certaines familles, des situations qui se sont aggravées. Surtout, les difficultés ne sont pas près d’être résolues. Entre la digitalisation qui a fait un bond en avant, laissant sur le carreau toute une frange de la population, les difficultés à retrouver un emploi et la crise du logement qui persiste, les éducateurs sociaux ont encore du travail devant eux.

Sans parler du retard éducatif accumulé par les enfants : « Tous les élèves sont concernés, mais les parents qui en ont les moyens pourront payer des cours particuliers à leurs enfants…  , souligne Raymond Schmit.

Tatiana Salvan

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