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Conservation et transport des vaccins : le Luxembourg en pointe


Le Grand-Duc héritier Guillaume et le ministre Franz Fayot, accompagnés par Luc Provost, le directeur général de B Medical Systems, ont visité la chaîne de production. (photos Alain Rischard)

Le Luxembourg se positionne dans le secteur du transport de vaccins en aidant B Medical Systems, leader mondial de la chaîne du froid pour les vaccins, à doubler sa production.

Elle fait partie des entreprises d’importance mondiale dont le grand public ignore qu’elles sont basées au Luxembourg : B Medical Systems est le leader mondial en matière de chaîne du froid pour les vaccins. Une entreprise à la pointe de l’innovation dont les travaux de recherche et de développement ainsi que la réactivité trouvent tout leur sens en cette période de pandémie. Si 350 millions de vaccins ont pu être distribués depuis sa création aux enfants à travers le monde, l’entreprise projette, grâce aux appareils de congélation servant au stockage et au transport de vaccins, de vacciner la moitié de la population mondiale contre le Covid-19. Pour y parvenir, l’entreprise, qui s’appelait Dometic Medical Systems jusqu’en 2015 – année où l’unité médicale de Dometic (Electrolux) a été reprise par Navis Capital Partners pour devenir B Medical Systems – va devoir se développer davantage.

Jeudi après-midi, le Grand-Duc héritier Guillaume et le ministre de l’Économie, de la Coopération et de l’Action humanitaire, Franz Fayot, ont donné le premier coup de pelle du chantier d’extension du site de production de l’entreprise à Hosingen. Elle permettra à l’entreprise de pouvoir répondre rapidement à la demande accrue par la pandémie de Covid-19 de congélateurs ultra-basses températures nécessaires à la conservation du vaccin et à son transport. Mais ce n’est pas tout : l’entreprise, qui a revu sa stratégie grâce au programme Fit 4 Resilience de Luxinnovation, s’est implantée aux États-Unis et envisage de le faire en Inde où 60% des vaccins sont fabriqués. «Nous avons déjà déployé 400 000 appareils à travers le monde. Je pense que nous sommes dans la bonne direction pour réussir cette vision, a indiqué Luc Provost, le directeur général de B Medical Systems. Nous avons également entrepris la mise en place d’une usine en Inde.»

 

À Hosingen, l’entreprise développe des produits permettant de congeler plusieurs types de vaccins. «Notre congélateur à -80°C est le seul appareil au monde capable de stocker le vaccin Pfizer et le vaccin Moderna à -20°C. Il s’agit d’un exploit réalisé par notre unité de recherche et développement ici au Luxembourg, notre Luc Provost. Nous avons réussi à développer également un produit capable de faire congélateur et réfrigérateur. Nos produits sont très flexibles et permettent aux gouvernements d’acheter du matériel dès aujourd’hui sans être certains du type de vaccin disponible.» Grâce à l’aide financière du gouvernement luxembourgeois, l’entreprise va pouvoir «doubler ses capacités de production d’ici le mois de juin». La production de congélateurs à -80°C va, quant à elle, être multipliée par cinq. Pour cela, l’entreprise a créé 150 emplois.

Un atout et un exemple

L’investissement pour y parvenir est de 12 millions d’euros, dont près de la moitié seront pris en charge par le gouvernement dans le cadre des mesures d’aide aux entreprises qui réalisent des produits aidant à combattre la crise sanitaire. L’accord a été signé jeudi. «Vous participez à accroître la crédibilité du Luxembourg en tant que plateforme logistique intercontinentale et intermodale pour les produits spécialisés, a indiqué le ministre Franz Fayot. Le Luxembourg se positionne depuis quelques années déjà dans le secteur spécifique de la chaîne du froid et cherche à se positionner au niveau international pour le transport des vaccins. Des chaînes de livraison sûres et européennes sont un enjeu important pour l’Union européenne.»

Le rôle de B Medical Systems pour mener ces ambitions à bien est crucial. «Elle est un bon exemple de l’interrelation et de la complémentarité des différents instruments mis en place pour soutenir les entreprises , note fièrement le ministre. Elle est également un bel exemple qui montre que le Luxembourg abrite un secteur des technologies de la santé dynamique, avec des activités et des capacités de production à la pointe du progrès technologique.»

Les premières phases du projet d’extension prévoient la construction d’un nouveau hall de production qui devrait être opérationnel au deuxième semestre de cette année. Il est également prévu d’installer des lignes de rotomoulage et d’assemblage ainsi que des stations de test pour valider le fonctionnement des différents équipements produits.

Sophie Kieffer

«Des produits innovants et fiables»

Les appareils produits par B Medical Systems ne sont pas de simples réfrigérateurs, mais des exemples de technologie de pointe.

BMedical Systems produit plus d’une centaine de produits distribués dans 130 pays. Ils sont répartis dans trois segments : la chaîne du froid des vaccins, la réfrigération et la congélation médicale et pharmaceutique, ainsi que les solutions de réfrigération et de congélation du sang et de ses dérivés. Les congélateurs -80°C, par exemple, sont conçus de A à Z au Luxembourg. «C’est bien plus qu’un frigo, note Marco Treinen, le directeur de l’exploitation de B Medical Systems. Il doit pouvoir atteindre des températures très précises. Les règles pour cela sont très étroites. Cela fait la différence entre un frigo lambda et un appareil médical.»

Un tel appareil peut contenir jusqu’à 280 000 doses de vaccin. Une version plus petite va entrer en production d’ici un mois. Ils pourront être utilisés de manière décentralisée selon les stratégies de vaccination développées par les pays ainsi qu’en fonction de leur géographie. Comme son grand frère, sa température peut être ramenée à -20°C pour conserver les vaccins Moderna ou à -5°C.

L’entreprise a également développé une gamme plus robuste et tout-terrain, notamment destinée au transport. Équipées de batteries, ces «boîtes» ont une autonomie de onze jours. Certaines peuvent aussi fonctionner à l’énergie solaire et ont une autonomie d’une semaine.

«Il s’agit de garantir la survie du vaccin, précise Marco Treinen. Nos produits doivent être innovants, mais aussi fiables.» Pour augmenter cette fiabilité sur tous les produits de ses différentes gammes, l’entreprise a développé un traceur. «Il nous permet de contrôler à distance l’état de nos appareils, explique le directeur de l’exploitation. Des alarmes s’activent quand les portes sont ouvertes, par exemple. C’est très utile pour les appareils qui se trouvent dans des endroits reculés où un contrôle n’est pas effectué systématiquement. Nous pouvons vérifier leurs données et nous assurer de leur bon fonctionnement.» Un service après-vente qui permet de sauver des vaccins et des vies.

S.K

Un commentaire

  1. Je me ferai vacciner lorsque le vaccin russe, le Spoutnik V sera disponible.Il se transporte sous forme lyophilisée à température ordinaire (en dessous de 10°).
    Pas besoin de tous ces bazars réfrigérants.

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