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Chiens policiers : «Le pire pour un maître-chien : changer de partenaire»


Un chien-policier doit être très actif, aimer jouer et avoir un instinct protecteur et un peu d’agressivité.  (photos : julien garroy)

Tout comme pour les humains, il y a beaucoup d’appelés chiens et peu d’élus dans le groupe canin. Les critères de sélection sont pointus et le résultat se voit sur le terrain.

Les chiens du groupe canin de la police sont de magnifiques spécimens vifs et intelligents, on l’a vu. Ils sont surtout issus d’un processus de sélection sévère et parfois dur pour les policiers et les chiens qu’ils sont amenés à former. Les chiens ont un an au moins quand ils intègrent la brigade.

«Notre premier réflexe est de contacter les refuges pour animaux quand nous avons besoin d’un nouveau chien. Ils savent quels types de chiens nous recherchons. Le chien doit être très actif, aimer jouer et avoir un instinct protecteur et un peu d’agressivité», explique le commissaire en chef, Christian van Wissen, chef adjoint du groupe. «Nous contactons aussi des vendeurs spécialisés. Mais la tendance est de plus en plus à récupérer des chiens de familles qui ne s’en sortent pas. Ces chiens ont besoin d’être stimulés en permanence.»

Un solide examen médical

Certains maîtres-chiens adoptent des chiots et les forment. «C’est un risque», poursuit-il. «Car les critères de sélection sont énormes et s’il n’est pas en parfaite santé, nous avons travaillé pour rien.»

En effet, les chiens sont soumis à un solide examen médical qui détermine s’ils sont aptes au service. Il suffit parfois d’une vertèbre mal alignée. «De plus en plus de chiens ratent l’examen médical. Il n’est pas question qu’un animal soit pensionné pour raisons médicales au bout de trois ans. C’est trop cher et trop dommage», souligne Ivo, maître-chien et formateur. Les attentes sont très élevées et, ces derniers temps, beaucoup de chiens n’ont pas convenu.

La plupart des chiens-policiers sont des malinois ou bergers belges. Ils sont choisis pour leurs aptitudes exceptionnelles.

Un partenaire plus qu’un outil

Les maîtres-chiens forment leur nouveau chien tandis que leur chien vit ses dernières missions. Il arrive également que des policiers demandent de nouvelles affectations après le départ à la retraite de leur chien, n’envisageant pas de travailler avec un autre chien qu’avec leur binôme d’origine. Être membre du groupe canin, c’est aimer les chiens, son chien en particulier, et créer un lien indéfectible. C’est la raison pour laquelle en changer est si difficile pour les policiers, que ce soit parce que le chien part à la retraite ou parce qu’il ne convient pas.

Jean-Marie a testé onze chiens avant de trouver le bon, son chien Cash, et sept pour le chien qu’il forme actuellement. «On sait en général avant un mois si un chien est fait pour ce métier ou pas. On est obligé d’en changer. C’est très dur pour le maître qui a déjà créé une relation avec l’animal», indique Ivo. «C’est un des points négatifs de notre métier», confirment Chris puis Jean-Marie. «C’est le pire dans la carrière du maître-chien. Tu as le chien chez toi, tu crées un lien et puis, tu dois t’en séparer parce qu’il ne convient pas.»

Une fois le bon chien trouvé, le maître-chien continue d’investir du temps dans sa formation pour le rendre opérationnel et le plus efficace possible. Tout en gardant à l’esprit que si le chien est un formidable outil de travail, il est un être vivant, un partenaire, qui mérite respect et protection, même s’il est rare qu’un chien soit blessé en service.

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