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Ces réfugiés s’intègrent par la menuiserie


Ahmad (28 ans), Chadi (41 ans) et Ihab (24 ans), ici dans leur atelier au Hariko, «s'expriment» en fabriquant des meubles en palettes recyclées. (photo LQ)

Arrivés il y a quelques mois de Syrie, Chadi, Ahmad, Ihab et Ramy sont devenus amis au Grand-Duché et se sont lancés dans la menuiserie. Rencontre.

Le danger, la peur, un avenir plus qu’incertain… » Comme la plupart des Syriens, Chadi (41 ans, Damas), Ahmad (28 ans, Latakia), Ihab (24 ans, Alep) et Ramy (35 ans) ont fui leur pays pour rallier l’Europe. « Au départ, je ne savais pas quel pays européen j’allais rejoindre , raconte Chadi. Sur le trajet, on rencontre beaucoup de personnes et 70% d’entre elles sont dans le même cas. Quand je suis arrivé en Slovénie, puis en Autriche, des amis m’ont appelé et m’ont parlé du Luxembourg. C’est donc un peu par hasard que je suis arrivé ici il y a cinq mois. »

Il fait la connaissance de Ramy, Ihab et Ahmad au hall  6 de Luxexpo. Depuis, les quatre hommes ne se quittent plus. Après un passage dans l’ancien centre de logopédie de Strassen, ils vivent ensemble à Sanem. Ils deviennent amis et travaillent ensemble.

« Quand nous étions au centre de logopédie, Marianne (NDLR  : Donven, la responsable du projet Hariko) est venue nous présenter le projet , explique Chadi. J’avais fait un peu de menuiserie quand j’étais au Liban et j’ai convaincu mes amis qu’on pouvait se lancer là-dedans. C’est une manière simple de nous exprimer, de nous raconter, de montrer ce qu’on sait faire. D’avoir quelque chose à faire de constructif durant la journée et de rencontrer des gens aussi. »

Se sentant « en sécurité au Luxembourg », les quatre menuisiers syriens s’installent dans l’ancien bâtiment Sogel, situé au 1 Dernier-Sol et qui abrite le projet Hariko depuis septembre dernier. Ils y ont construit leur propre atelier (en bois évidemment) dans la cour.

Des objets utiles à partir de palettes

Ils viennent tous les jours pour travailler et confectionner des meubles et autres objets en palettes. « On en récupère toutes les deux ou trois semaines dans les entreprises alentour , explique Chadi. Et puis, on les recycle en les retravaillant pour en faire des meubles ou des objets utiles pour le quotidien des gens. » « Et plutôt design et artistiques », estime Marianne Donven, la responsable du projet Hariko.

Lire aussi : Hariko en quête de « fidélité »

 

Désormais réunis sous le collectif Salam Pallets Luxembourg, Chadi, Ahmad, Ihab et Ramy prennent du plaisir en réalisant leurs chaises, tables, fauteuils… « On aimerait bien en faire notre métier , avance Chadi, mais nous savons que nous devons encore nous perfectionner en suivant une formation de menuiserie ou de design. » L’envie est là en tout cas.

Guillaume Chassaing

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