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Cavalcade : Schifflange dans ses habits de fête


Une cavalcade sans défilé serait une contradiction dans les termes. Par conséquent, les Schifflangeois ont fait de leur mieux pour épater le public. (Photo Fabrizio Pizzolante)

Dimanche, la commune de Schifflange était tout entière placée sous le signe de la cavalcade.

Schifflange, voisine d’Esch-sur-Alzette au passé sidérurgique non moins glorieux, se présente d’habitude comme une ville calme, peu spectaculaire où la population avec une indolence charmante se laisse aller au courant de la vie.

Mais Schifflange est également, avec Pétange, Remich, Wasserbillig et Diekirch, l’une des quatre villes au Luxembourg où sont célébrées chaque année les traditionnelles cavalcades, ces défilés de carnaval qui intègrent dans le quotidien de ces fières localités ouvrières une douce anarchie ou, pour le moins, une envie de laisser de côté, le temps d’une journée, les contraintes de la vie de tous les jours.

En cela, les cavalcades sont les dignes successeurs des carnavals et fêtes purificatrices d’autrefois. Les Romains n’avaient-ils pas coutume en début d’année de fêter le renouveau du printemps par des festins opulents où le maître et son esclave échangeaient leurs rôles habituels ?

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Après la maîtrise, la déprise

Ces rites anciens, dont les cavalcades d’aujourd’hui sont comme un lointain souvenir, servaient en premier lieu d’échappatoires, d’occasions pour se libérer de ce qui pèse sur nous : des obligations de la vie professionnelle, des rapports de force qui fondent la société, etc. et qui, bien souvent, tiennent prisonniers, en nous, nos rêves, nos possibilités et nos désirs.

La vie en société exige de nous de maîtriser ce qui autrement nous ferait entrer en conflit avec les intérêts des autres. Le carnaval annule pour un court moment ce qui fonde toute société en nous permettant de nous déprendre de cette pression. Or même s’il s’adresse à tous et qu’autrefois il permettait à tout homme, aristocrate ou simple paysan de vivre pleinement la nudité de son existence sur Terre, il est intéressant d’observer que la tradition des cavalcades est plus que jamais un passe-temps populaire. Comme si la pression sociale et le besoin de s’en défaire pour un court instant ne concernaient que les uns et pas les autres…

Le Quotidien

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