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Alzette-Belval : le défi de créer une nouvelle agglomération


Le projet d'Alzette-Belval doit passer du mirage au concret, sous la houlette du Groupement européen de coopération territoriale. (photo archives LQ / Isabella Finzi)

À Alzette-Belval, les reconversions des friches, côté français comme luxembourgeois, n’auront de sens que si une nouvelle agglomération naît. C’est le rôle du Groupement européen de coopération territoriale (GECT), une entité politique encore jeune mais appelée à jouer un rôle clé ces prochaines années.

On ne va pas se mentir : GECT n’est pas un sigle qui fait rêver. Pourtant, dans le sud du Grand-Duché, il est autrement plus important que PSG ou même NBA! Car le Groupement européen de coopération territoriale (on vous avait prévenus) est l’un des socles de la future agglomération transfrontalière de Belval. Alors que le site prend de l’ampleur, avec l’arrivée de 2 000 étudiants pour la rentrée, un tour d’horizon s’impose.

• Qui ?

Fondé en 2013, le GECT regroupe quatre communes du Luxembourg (Esch-sur-Alzette, Mondercange, Sanem et Schifflange) et quatre entités politiques françaises (l’intercommunalité du Pays-Haut Val d’Alzette, la Région Lorraine et les conseils départementaux de Moselle et de Meurthe-et-Moselle). Les deux États sont également parties prenantes. La présidence du GECT est tournante. C’est Lucien Piovano, maire d’Audun-le-Tiche, qui assure la mandature 2015-2017.

• Quelle zone d’action ?

Dans l’idée, il s’agit d’apporter une cohérence à toutes les reconversions des friches industrielles, peu importe la frontière. Le cœur de la zone est entre Esch, Sanem, Villerupt et Audun-le-Tiche.

• Quel but ?

Dorothée Habay-Lê, la directrice du GECT, résume très bien l’enjeu : « Les frontières sont devenues virtuelles et pourtant, la communication entre élus reste assez minimale .» En bref, chacun garde la tête dans son guidon! Le GECT a donc un premier rôle de modem. Il récolte des informations et s’assure que tous les acteurs ont une vision globale du territoire Alzette-Belval : éviter les doublons dans l’équipement public, pointer un problème de jonction dans les transports, favoriser les liens scolaires, selon les besoins de chacun, etc. Le GECT est également une force de proposition. Il agit alors à une échelle humaine de façon concrète : concours sportif, échange entre écoles…

• Quelques réalisations

Le GECT a favorisé des accords sur l’alternance professionnelle, constatant qu’étudiants et employeurs des filières manuelles avaient du mal à se trouver de part et d’autre de la frontière. Il a aussi rendu possible une exposition d’art contemporain à destination du jeune public, le fameux musée itinérant Mumo. Le GECT participe actuellement à des travaux sur l’élaboration de pistes cyclables transfrontalières, notamment pour rejoindre l’université du Luxembourg.

• Pour prendre de la hauteur…

Le GECT coordonne finalement des politiques décidées à haute échelle. Côté français, c’est le travail de l’Établissement public d’aménagement (EPA) avec des projets tels que : création d’une écocité sur 80 hectares de friches industrielles à Villerupt (dont 50 logements étudiants, à partir de 2016), création d’un pôle culturel cinématographique à Villerupt pour 2018, cohérence urbanistique avec les cités industrielles, etc. Du côté luxembourgeois, c’est le travail du Fonds Belval, essentiellement concentré sur la reconversion des friches d’Esch avec l’université, les start-up, la Maison du savoir… Au final, l’agglomération transfrontalière doit rassembler 120 000 habitants d’ici 2035, contre 90 000 aujourd’hui.

• Une entité, des regards

Marie-Josée Vidal, responsable luxembourgeoise du GECT : « Il s’agit d’une structure qui a sa propre identité juridique, ce qui permet d’associer un maximum de partenaires à tous les niveaux. » André Parthenay, président de l’intercommunalité du Pays-HautVal d’Alzette (zone Audun/Villerupt) : « Le GECT est synonyme de cohérence par-delà les frontières, je pense notamment à la concertation sur les plans d’urbanisation. » Lucien Piovano, président du GECT et maire d’Audun : « Le GECT ce n’est pas moins de pouvoir pour les maires, mais de la complémentarité dans des domaines aussi importants que le transport, le sport ou la culture. »

Hubert Gamelon

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