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À Esch, la culture, ça se discute !


Le festival d'art de rue eschois, en 2017 (Photo : Anne Lommel).

La commune lance un processus participatif pour redessiner la politique culturelle locale. Des groupes de discussion sont en préparation. Les habitants ont la parole.

Un théâtre, plusieurs salles de concert, des cafés-débats, plusieurs bibliothèques, du cinéma… Esch est une ville de culture et le sera encore plus à partir de 2022! En attendant l’année européenne de la Culture, et indépendamment des actions menées par l’équipe d’Esch 2022, les citoyens vont pouvoir s’exprimer grâce à des rencontres organisées par la commune. Les inscriptions ont démarré le 17 janvier via le site internet de la ville. Il est encore possible de tenter sa chance jusqu’à vendredi. Chacun donnera son avis sur la culture à Esch et les travaux seront pris en compte dans les actions futures.
Habitants et frontaliers de la Métropole du fer peuvent donner leur point de vue et faire leurs remarques concernant le domaine culturel de la ville. Cette étude résulte d’une «volonté politique», explique Céline Schall, chargée d’études et de formation au service culture d’Esch. «C’est une demande de la ville, proposée dans le plan de stratégie culturelle de 2017» et qui vise à «développer une étude avec et sur les citoyens» concernant la culture dans la capitale du Sud.
Sous forme de «focus group» (comprendre groupe de discussion, une technique d’étude venant du champ des sciences humaines et sociales), les participants se réuniront autour d’une table ronde, accompagnés de deux interviewers de l’université d’Avignon qui collaborent à l’étude et d’un observateur qui prendra des notes, pour discuter de quatre thèmes. Des questions seront posées, mais la forme ressemblera à un échange : «Ce ne sera pas un format questions-réponses», d’après Céline Schall.
Les rencontres dureront environ deux heures dans des lieux encore à définir. La ville met en avant l’opportunité de partager un moment de convivialité et de rencontre où les différents interlocuteurs s’exprimeront librement pour discuter de leurs opinions, avec la possibilité d’échanger sur les points de désaccord.

«Surpris par l’engouement»

Depuis le 17 janvier, le service culture de la ville a reçu une «centaine de messages» et Céline Schall nous a confié être «agréablement surprise», avec notamment des «messages d’encouragement ou très positifs». Si le délai d’une semaine pour s’inscrire peut sembler court, cela s’explique par le fait qu’«une date limite était nécessaire afin de pouvoir organiser les réunions».
Un gros travail attend le service culture d’Esch après ces réunions : «C’est un travail à moyen terme. Les réunions seront retranscrites mot à mot et un petit rapport sera ensuite rédigé.»
Il faudra attendre environ quatre mois pour que les résultats et un rapport soient présentés aux institutions culturelles et à la Rockhal. Sur son site, la ville rappelle que les participants seront entendus et que leur point de vue sera pris en compte dans ses actions futures. Cependant, il est «difficile» de dire à l’avance comment cela sera appliqué. «Il n’y a aucune attente sur les réunions. L’objectif est de trouver des idées, d’avoir des retours et d’en faire part aux institutions culturelles, qui elles mettront en place les actions.»

Une volonté répétée

Auparavant, la ville avait déjà organisé des participations citoyennes, notamment sur le thème de l’intégration sociale.
Dans le domaine de l’urbanisme également, une participation citoyenne avait été organisée début 2019 à propos de la conversion de la friche industrielle de la Lentille Terres Rouges (futur quartier «Rout Lëns», à la frontière avec Audun-le-Tiche).
La consultation avait été un succès, selon la commune, pour plusieurs raisons : c’est une étude qualitative (elle se rapporte aux pratiques des personnes), en opposition à une étude quantitative (qui relève de données chiffrables), couplée à un partenariat entre un laboratoire et les institutions culturelles. Cette étude a été une grande première, «du jamais vu au Luxembourg», estime carrément Céline Schall.

Aurélien Annecca

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