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Waves Actisud : mais où est passé Kinepolis ?


Normalement, le cinéma Kinepolis devrait déjà s'élever ici, à proximité des restaurants de Waves Actisud. (photo RL / Maury Golini)

Annoncée au démarrage du centre commercial Waves il y a un an, la construction d’un cinéma Kinepolis au sud de Metz n’est, à ce jour, toujours pas lancée. Des recours contre le projet du complexe de cinémas ralentissent le projet. Pourquoi? Parce que…

C’est un peu comme un film dont les scénaristes peineraient à écrire la fin. Depuis un an, le projet d’implantation d’un cinéma au centre de Waves Actisud rame. Sa construction par le concepteur du centre commercial n’est toujours pas entamée. Elle accuse un retard d’un an, presque jour pour jour, puisque Waves était inauguré au mois d’octobre 2014.

Un an, et ce n’est pas fini. Lors du premier anniversaire de Waves, Philippe Journo, le tourbillonnant patron de la Compagnie de Phalsbourg, principal investisseur du mégacentre, l’a laissé entendre : « On va laisser faire la justice, il y en a pour un an, un an et demi .» Le temps, en fait, de purger différents recours déposés contre l’opération Kinepolis par trois plaignants.

Trois contre trois

Le premier est la société Cofinance dirigée par Arnaud Le Mintier. Le Parisien s’était allié au Rochelais CGR pour porter une opération concurrente à celle de Kinepolis dans la zone de la Rotonde, aujourd’hui en déshérence à la suite de la fermeture des magasins Atlas et Fly. Propriétaire de locaux commerciaux dans ce secteur, Cofinance voulait un projet susceptible de réanimer ses investissements.

Le deuxième est l’homme d’affaires messin Francis Michel qui, lui aussi, s’oppose aux ambitions de Philippe Journo et Kinepolis, via son association Imagine l’agglomération demain avec Saint-Julien-lès-Metz. Francis Michel défend ses intérêts et ceux de ses locataires de la zone de loisirs de Saint-Julien-lès-Metz, où le multiplexe Kinepolis sert de locomotive.

Enfin, le troisième requérant est le cinéma Union d’Ars-sur-Moselle dont Philippe Journo dit qu’il mène un « combat » différent des autres. Lui, « c’est culturel, idéologique. Mais ils se trompent. S’il y a des défenseurs de la culture en France, j’en fais partie. Mais pas de la culture pour cultureux ».

Le deal

En somme, ils sont trois contre trois. Car Kinepolis a dans son camp la Ville de Metz, avec laquelle il a passé un deal important en 2014, lors de son second passage en Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC).

Sa nature? Obtenir l’appui de la délégation messine en CDAC, moyennant un engagement global pour le cinéma de centre-ville : ouverture d’un cinéma dans le futur complexe commercial Muse, derrière la gare de Metz, et reprise du cinéma Palace, place Saint-Jacques. Bref, à Waves, tout le monde, clients comme commerçants, attend avec impatience l’arrivée de Kinepolis. « Surtout les restaurateurs… », souligne Philippe Halhoutte, directeur général de Kinepolis France.

L’impatience

Le cinéma de six salles et 892 fauteuils devraient, en effet, leur assurer un supplément de chiffre en nocturne, une fois les magasins fermés. C’était la promesse qui leur avait été faite par la Compagnie de Phalsbourg au moment de signer les baux. Leurs affaires vont encore languir un certain temps. « Tout dépend de la rapidité avec laquelle la justice va examiner les recours , indique Philippe Halhoutte. Mais nous ne renonçons pas, au contraire. Nous aussi nous sommes pressés d’ouvrir. Nous avons perdu beaucoup trop de temps.»

Sur le timing, le dirigeant de Kinepolis reste toutefois prudent : « On peut dire fin de l’année prochaine, début 2017. » Large!

Cannibalisme

À Muse (ouverture en octobre 2017) : huit salles, 1 200 fauteuils, même élasticité dans le calendrier. « Nous n’avons pas encore déposé de demande d’exploitation en CDAC. Mais on reste inscrit dans cette vision… » Vision d’expansion. Kinepolis se développe et entend continuer dans cette voie sans crainte de se cannibaliser : « Ces projets sur Metz sont vraiment importants pour nous. Il n’y aura pas de concurrence entre les cinémas. Sur Waves, nous allons récupérer la clientèle du sud. À Saint-Julien-lès-Metz, l’évolution démographique du secteur va nous amener de nouveaux clients qui compenseront les pertes éventuelles générées par Waves et Muse. Nous ne sommes pas inquiets. »

Dernier point : sur le modus operandi, Kinepolis va déroger à sa politique patrimoniale en occupant des bâtiments construits par d’autres. « Normalement, nous préférons détenir les murs. » Dans le cas de Muse et Waves, l’exploitant apportera donc son expertise, son concept et son matériel, soit « entre 4 et 5 millions d’euros », précise Philippe Halhoutte qui n’attend plus que le clap de début.

Thierry Fedrigo (Le Républicain lorrain)

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