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Villerupt : à la rencontre des derniers joueurs de boule lyonnaise


Le Villeruptien Gérard Jug est passionné de boule lyonnaise. Une passion qu’il explique facilement. (photo RL /Sébastien Bonetti)

Mineur durant huit années, jusqu’à la fermeture du site de Tressange, puis ouvrier métallurgiste à Belval, le Villeruptien Gérard Jug est un passionné de boule lyonnaise. L’un des derniers du Pays-Haut, puisque les clubs se font rares. Mais qu’est-ce qui le fait rester ?

Il fait partie des derniers «survivants» avec ses copains du club de Crusnes. Enfin, c’est ce que pense le Villeruptien Gérard Jug, pour qui la boule lyonnaise, à ne pas confondre avec la pétanque ou le jeu provençal, «disparaîtra dans quelques années dans notre coin. Les jeunes, surtout en Lorraine, ne s’intéressent presque plus à tout ça. Ils mordent moins à l’hameçon. Ils considèrent que c’est un sport de personnes âgées. D’autres membres du club ne sont pas d’accord avec moi. On verra qui a raison. Mais notre joueur le moins âgé a la cinquantaine, alors…»

Le virus

Le septuagénaire ne va pas se laisser abattre pour autant. Il compte continuer à s’adonner à sa passion le plus longtemps possible. «Je suis tombé dedans quand j’étais adolescent, vers l’âge de 15 ans. Ça s’est passé à Tucquegnieux. Mon père jouait là-bas et il nous a refilé le virus, à mes frères et moi. Avec le temps, on a fini en seniors. Pourquoi j’ai accroché ? Déjà, à l’époque, il n’y avait pas beaucoup d’autres activités à faire. Et je regardais les anciens jouer et j’ai tout de suite aimé cette ambiance détendue. Par la suite, je n’ai jamais vu de bagarre. Ça se frictionne peut-être un peu, mais ça ne va jamais au-delà. On peut aussi citer la stratégie, l’adresse, la réflexion que ça demande. Enfin, il ne faut pas croire, c’est assez physique. Je me suis installé un jour un podomètre et j’ai vu qu’à la fin d’un concours, qui peuvent s’étaler de 8 h du matin à 20 h le soir, voire plus, j’avais parcouru 12 kilomètres.»

Rien, durant ces 55 années de pratique, n’a arrêté l’ancien mineur (à Tressange), devenu ensuite métallurgiste à Belval au Luxembourg. Pas même la fatigue des tournées de ses emplois d’ouvrier. «Je me suis toujours arrangé pour trouver un créneau pour aller jouer. D’abord les entraînements en semaine, puis un concours le dimanche quand je le pouvais.»

«Refaire le monde»

Aujourd’hui, Gérard Jug n’affiche certainement pas le palmarès le plus fourni de son club, loin de là. Il y a bien eu trois aventures en championnat de France en 1991 (à Dijon), en 2019 (à Albertville) et en 2022 (à Valence). Mais l’essentiel n’est pas là. La convivialité de la boule lyonnaise reste son attrait le plus important pour le Villeruptien. « Franchement, c’est un bol d’air. On se retrouve entre copains, on discute, on refait le monde, quasiment tous les jours. En hiver, même si on ne peut pas jouer sur le terrain, on vient au local pour taper les cartes, à la manille ou la belote. Je suis casanier. Je sors peu. Sauf pour retrouver les potes. »

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