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Un surveillant frappé par un détenu à la prison de Metz


(Photo : Archives RL)

Un jeune détenu de 21 ans a été condamné, ce vendredi, à Metz, à trois mois de prison ferme pour avoir frappé un surveillant de prison.

Quand un type à la réputation de détenu plutôt modèle se met à allonger une droite à un surveillant de prison, c’est tout un tribunal qui finit par douter. Ce Florangeois emprisonné à Metz-Queuleu, est ainsi passé de discret à agresseur en moins de deux, après avoir agressé l’agent pénitentiaire. « Quand je lis les dépositions de certains témoins, dites donc, j’ai l’impression que des surveillants sont plus délinquants que surveillants !, a relevé, ce vendredi, la présidente du tribunal correctionnel de Metz. Qu’est ce qui s’est passé au juste ? Tout ça pour une douche ! » Celle que le détenu souhaitait prendre ce 19 avril dernier, sur les coups de 8 h du matin. Celle qui l’a conduit à poser le drapeau sur la porte de sa cellule, signe d’un appel de surveillant.

« Je n’agresse jamais, sauf pour me défendre. »

« Je suis plutôt calme et j’ai demandé poliment à pouvoir aller me laver ; on me l’a refusé et c’est tout de suite devenu très tendu. Je n’agresse jamais, sauf pour me défendre. » Le Florangeois, détenu pour d’autres causes, aurait donc moyennement apprécié d’être jeté au sol et insulté. « Je lui ai mis une gauche qu’il a esquivée, puis une droite qu’il a prise. » Et les témoignages sont légion allant dans son sens. « Sauf qu’ils vous nuisent plus qu’autre chose », a apprécié la présidente. « Car les détenus, eux, disent qu’ils n’ont pas vu de coup porté. Alors à trop vouloir bien faire… »

Le ministère public, lui, place ses doutes ailleurs. La réputation de sage prêtée au prévenu ne le convainc pas : « Vous êtes incarcéré, entre autres, pour des violences aggravées. Et ces sept mentions à votre casier sont bien une réalité ! » La substitut du procureur réclame six mois de prison assortis d’un mandat de dépôt. Me Arnaud Blanc, pour sa défense, est ulcéré : « Si on écarte certains témoignages, alors on les écarte tous ! Et cessez donc de croire qu’en prison, tout est très manichéen. Non Madame le juge, ça n’est pas comme ça que ça se passe ! Les tensions sont dans tous les rangs et les surveillants n’ont pas toujours parole d’Évangile. Mon client aussi a eu un certificat médical, mais voyez-vous, on nous a interdit de le récupérer dans sa cellule ! »

De mandat de dépôt point, quant au quantum, il a été revu à trois mois. Aménageables… en prison.

S.-G.Sebaoui (Le Républicain Lorrain)

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