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Un jeu vidéo «Gilets jaunes»


Une partie de «Gilets jaunes : le jeu» coûte 1 euro. Des bons d'achat de carburant sont offerts aux gagnants. (photo Le Républicain lorrain/Samuel Moreau)

Alors que les «gilets jaunes» continuent d’occuper l’actualité, Olivier Bova a décidé de surfer sur la contestation en proposant un jeu vidéo sur le mouvement. Le but : rester en vie le plus longtemps possible avec le SMIC (le salaire minimum).

Médias, réseaux sociaux, ronds-points… Impossible d’échapper aux «gilets jaunes». Depuis le 24 janvier, on les retrouve même en héros de jeu vidéo. À Longwy-Haut, des bornes d’arcade ont été installées à L’Eden, à L’Appartement et au Diamond. Dotées d’écrans tactiles, elles permettent aux clients de s’essayer à Gilets jaunes : le jeu.

En insérant une pièce d’un euro, on peut y incarner un manifestant paré du désormais célèbre gilet. Le but : rester le plus longtemps possible en vie avec le SMIC en poche. Une tâche ardue puisqu’à mesure que le personnage avance, son salaire diminue. Il faut alors récupérer des pièces pour rester dans la course.

Un ancien avocat du barreau de Luxembourg

Cette initiative un peu rétro, les bornes d’arcade ayant déserté les cafés depuis quelques décennies, on la doit à Olivier Bova. Ancien avocat du barreau de Luxembourg, il s’est reconverti dans le conseil en matière de droit des jeux. Dès le début du mouvement de contestation, il a décidé de déposer la marque «Gilets jaunes» à l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) pour les logiciels de jeux, la maroquinerie ainsi que les vêtements. «Mais même si j’étais dans les premiers, d’autres avaient déjà récupéré le nom pour les deux autres catégories», précise Olivier Bova.

Partenariat avec une station-service de Rodange

Contraint de faire un jeu vidéo et rien d’autre, ce dernier s’est associé à Antoine Paget, un jeune programmeur informatique vivant dans le Jura. «Il est passé par l’École 42, l’établissement créé par Xavier Niel pour former des développeurs.» Grâce au cahier des charges élaboré par Olivier Bova, Antoine Paget a codé l’ensemble du programme. Dans le jeu, tous les éléments font référence aux «gilets jaunes». «Dans le décor, on retrouve des bâtiments publics existants.» Autre clin d’œil, le jeu offre des bons d’achat… de carburant en référence à l’une des premières revendications des «gilets jaunes». «J’ai un partenariat avec une station-service de Rodange.»

Chaque mois, 200 euros iront au joueur qui a fait le meilleur score et 75 euros seront offerts toutes les 222 parties. Mais le créateur réfute tout opportunisme ou récupération pour se faire de l’argent. «C’est un peu fort. J’ai profité du mouvement pour lancer un jeu vidéo mais ça ne me rapporte pas grand-chose. C’est une activité où je travaille à perte.»

Mais le jeu n’est qu’un premier pas pour Olivier Bova et sa société MSC Gaming dans le monde vidéoludique. Pour le moment, sept bornes sont opérationnelles (outre les trois sur Longwy, d’autres sont disponibles à Mont-Saint-Martin, Lexy, Tellancourt et Rehon) mais ce n’est qu’un début. Cette première vague d’implantations en appelle d’autres. «J’ai encore 25 bornes en préparation, il faut juste les monter.»

Jérémie Nadé/RL

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