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Thionville : il vit sans téléphone mobile


Un mobile ? Non merci. Gérald Dillenseger ne veut pas en entendre parler. (Photo RL/Julio Pelaez)

Gérald Dillenseger fait partie des 8% de Français de 12 ans et plus à vivre sans téléphone mobile. Le Thionvillois explique n’en avoir aucune utilité. Et en fait aussi une question de mode de vie.

«Mes neveux et nièces ne comprennent pas. Ils me taxent de réactionnaire », sourit Gérald Dillenseger. Ce Thionvillois de 52 ans n’a jamais eu de téléphone mobile. Un comportement qui lui confère des allures d’extraterrestre auprès des 92% de 12 ans et plus qui en sont dotés. « A quoi bon ? », répond-il inlassablement à tous ceux qui s’en étonnent.

Célibataire et sans enfant, ce fonctionnaire travaillant au centre des finances de Longwy dit n’en avoir aucune utilité, ni familiale ni professionnelle. Et ne trouve donc que des mauvaises raisons de s’en procurer un : « L’invention est superbe, mais dévoyée. Je serais bien curieux de savoir combien de coups de fil intéressants sont vraiment passés », s’amuse le réfractaire. Même l’objet est vécu comme une contrainte : « C’est encombrant et cela demande une attention que je préfère mettre ailleurs. »

Esclavage

L’argument commercial revient aussi souvent : « Vous avez à peine acheté un modèle qu’il est déjà dépassé. Je n’ai jamais été un suiveur de mode. » Mais le ton se fait moins enjoué dès qu’il s’agit d’évoquer les liens sociaux : « Les gens ne se rencontrent plus. Ou quand ils le font, ils sont sur leur téléphone. Avec un portable, on se coupe de l’extérieur et on se centre sur soi. Les gens ne regardent plus autour d’eux. Ils ne se rendent pas compte à quel point ils en sont esclaves. Je trouve ces comportements ridicules. »

Gérald Dillenseger l’assure, ne pas avoir de mobile n’obère en rien son quotidien : « Quand je dois voir quelqu’un, au lieu d’improviser, je m’organise ! S’il y a besoin de me joindre, on finit toujours par y arriver. Et quand je suis en vacances, on ne me contacte pas ou alors sur un fixe. » Pas sûr pour autant qu’il tienne encore très longtemps.

Ni télé ni internet

Gérald Dillenseger ne se voit pas dans la peau du dernier des Mohicans : « Je finirai peut-être par en avoir un, par obligation. Cela m’embêterait de ne plus avoir le choix mais l’objectif n’est pas non plus d’être exclu de la société. »

Le quinqua n’en est pas encore là. Surtout qu’il a fait ses preuves en matière de résistance. Étonné par la capacité de l’homme à se créer des besoins, il n’a ni télé ni internet. De quoi susciter, au-delà de la surprise, un brin d’admiration : « Certains se disent que je ne me laisse pas avoir et ce n’est pas pour me déplaire. » Une démarche globale qu’il résume d’une phrase : « C’est une question de style de vie, c’est tout ! »

Philippe Marque (Le Républicain Lorrain)

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