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Thionville : à l’école Poincaré, la nature entre dans la cour de récré


C’est une cour de récréation comme nulle autre pareille qui se dessine à l’élémentaire Poincaré. D’autres suivront, l’objectif étant de végétaliser une école par an. (Photo RL /Armand Flohr)

Terminé, le plateau de bitume austère, froid en hiver et intenable en été. À l’avenir, la cour de l’école Poincaré sera végétalisée et dotée de plusieurs espaces différenciés où les enfants pourront s’amuser, se reposer, lire et même se cacher. Les travaux sont engagés.

Plus verte, plus vertueuse, plus inclusive. Une cour de récré comme on aurait tous aimé en avoir. Voilà ce qui se trame à l’école Poincaré, premier établissement de la ville où la cour fait l’objet d’une totale refonte.

« Le réchauffement climatique, le phénomène des îlots de chaleur contre lesquels il nous faut lutter en ville, la problématique de la gestion de l’eau nous imposent de penser la végétalisation des cours de récréation », admet l’adjointe à l’environnement, Patricia Renaux.

Un chantier pilote

En ce dernier jour de classe de l’année, l’élue nous sert de guide sur le chantier commencé depuis deux mois à Poincaré. « Un chantier pilote », car c’est la première fois que la Ville se lance dans pareille aventure avec tout ce que cela comporte de nouveautés en termes d’usages. Malgré la fine pellicule de neige et de givre, on comprend que les choses ont déjà commencé à changer.

Le vieux bitume imperméable a complètement disparu au profit de revêtements drainants, qui vont permettre aux eaux de pluies de s’infiltrer naturellement et servir les futurs espaces végétalisés. Par ailleurs, deux zones que l’on appelle des noues, vont servir de réservoir après avoir absorbé les eaux qui ruissellent des allées en béton désactivé. « Les noues n’ont pas vocation à être des zones de jeu, elles seront d’ailleurs clôturées au départ », détaille un technicien municipal. En revanche, elles aideront la mini-forêt et les futurs espaces verts à boire lorsque nécessaire.

Au Luxembourg, Joëlle Welfring lance un appel à projets

Il n’y a pas qu’en Moselle qu’on chasse le béton des écoles. Au Grand-Duché, la ministre de l’Environnement Joëlle Welfring a lancé un appel à projets dans le cadre du Pacte nature. Celui-ci cible le réaménagement des places publiques et des cours d’école. «Dans certaines communes rurales, les écoles n’ont parfois aucun arbre», notait la ministre.

L’initiative doit permettre de ramener des îlots de fraîcheur en ville et de lutter contre la bétonisation. En plus d’améliorer le cadre de vie des habitants et de favoriser la biodiversité, la re-végétalisation est un moyen simple et naturel de réduire les risques de sécheresse et d’inondations en retenant l’eau. Une enveloppe de deux millions d’euros a été allouée à ce projet.

Réinventer l’espace

Toute l’architecture de la cour a été repensée. Les grands tilleuls n’ont évidemment pas été touchés. Le sol autour a été décaissé juste ce qu’il faut pour permettre à la pluie d’atteindre les racines. En surface, on trouvera à l’avenir une épaisse couche de copeaux de bois et là, disséminés sous le port majestueux de ces grands arbres, des agrès en rondin de bois façon parcours de santé et d’autres reproduisant un petit amphithéâtre.

Jusqu’ici désert et uniforme, le plateau de 3 800 m² se découpe en divers espaces : on retrouve une clairière multisports avec un terrain en béton drainant, un labyrinthe végétal, divers espaces végétalisés avec par endroits des tables et des bancs pour jouer à des jeux de société mais aussi quantité de jeux de plein air n’ayant rien à envier aux parcs publics. Soixante-dix arbres et arbustes sont en commande.

À l’entrée côté rue Mangin, un espace nommé agora sera un carrefour de rencontres. Un tableau géant fera son apparition sur un mur de soubassement de l’école.

Un nouveau verger pour l’école

Dans le fond de la cour, le potager pédagogique existant sera naturellement conservé ; un verger sera planté. Une cabane à livres pourrait trouver sa place, là, quelque part, dans un coin tranquille. Mis bout à bout, l’ensemble des travaux se chiffre à 370 000 € mais les subventions sont conséquentes (lire par ailleurs).

Les travaux entrepris début novembre doivent s’achever au printemps. Bientôt c’est certain, la récréation aura une autre saveur.

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