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Stupéfiante boulangerie en Lorraine


Six salles de cultures hermétiques ont été aménagées avec climatiseurs, déshumidificateurs, système d'irrigation avec sonde. (Photo : DR)

Le 11 octobre, 916 plants de cannabis ont été saisis dans le village meusien de Marville.

Les policiers du Pas-de-Calais ont reconnu avoir mis la main sur une «pointure» de la culture de cette drogue. Qui aurait imaginé que l’ancienne boulangerie du 8, Grand-Rue à Marville, village meusien de 530 habitants, abritait une véritable usine de cannabis?

Le 11 octobre, la brigade de sûreté urbaine de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, a mené sur place une saisie record de 3 320 «plots» de culture et 916 pieds en devenir. Ceci avec l’appui des gendarmes de Verdun et Montmédy. L’opération visait à porter un coup au réseau – en expansion – d’un trafiquant présumé, originaire du Nord.

Considéré comme un baron de la culture indoor de cannabis, l’homme vivait dans la clandestinité depuis 14 années, en empruntant différentes identités. Son interpellation est survenue à 200 mètres des six salles de culture de haut niveau. Elle vient clore un chapitre d’une enquête de longue haleine menée par la brigade des stupéfiants du commissariat de Saint-Omer…

Retour en juin 2015. Après une tentative de cambriolage, les hommes de la brigade des stups de Saint-Omer découvrent un premier hangar dans une zone résidentielle d’Arques (Pas-de-Calais) : 2 250 «plots» en laine de roche et 385 plants de cannabis. Le matériel dédié à leur croissance a été estimé entre 50 000 et 75 000 euros. Une jolie somme pour ce qui n’aurait été qu’un «brouillon» de l’usine marvilloise.

Deux interpellations à Longwy

À la suite de la prise d’Arques, une information judiciaire est ouverte au pôle criminel de Boulogne pour production de stupéfiants, importation, trafic et association de malfaiteurs dans le but de préparer ou commettre un crime ou délit puni d’une peine de dix ans de prison.

Complexes, les investigations mènent les policiers vers la Belgique et l’Italie. La coopération des services de ces pays permet d’identifier le principal mis en cause. Mais pendant l’été 2015, cet homme de 43 ans aurait disparu des radars en prenant le large vers l’Argentine.

Sa piste est réapparue début 2016, lorsque le fugitif s’est porté acquéreur de l’ex-boulangerie marvilloise. Rythmés par des surveillances, les mois suivants ont permis à la brigade des stupéfiants de Saint-Omer de mettre sur pied l’opération de grande ampleur du 11 octobre. Dès 6 h, une centaine de représentants des forces de l’ordre ont visé, simultanément, des objectifs entre le Nord, le Pas-de-Calais, la Dordogne, la Belgique, Marville et… Longwy! Les sept cibles ont été interpellées et placées en garde à vue. Dans la cité des Émaux, le RAID et les policiers longoviciens ont mis la main sur 150 plants supplémentaires et deux hommes.

Parmi eux figure celui qui est considéré comme le principal complice de la tête de réseau : un autre «ch’ti» âgé de 32 ans. Le duo a depuis été placé en détention provisoire dans une maison d’arrêt du Nord. Le troisième homme, un Longovicien d’environ 25 ans, est désormais sous contrôle judiciaire.

Xavier Jacquillard (Le Républicain lorrain)

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