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Province de Luxembourg : le futur hôpital a réussi l’examen


La condition posée : préserver une vingtaine d’hectares pour des activités agricoles. (Photo : dr/archipelago)

Le nouvel hôpital devrait voir le jour. Le directeur général de Vivalia se réjouit bien entendu de la décision ministérielle après recours.

En février dernier, les responsables de Vivalia se montraient encore plutôt sereins pour l’avenir du projet de nouvel hôpital centre-sud. Et pourtant, l’administration wallonne avait remis un avis négatif sur la demande de permis de ce projet, pierre angulaire de Vivalia 2025. Mais l’intercommunale de soins de santé avait réagi très vite en décidant d’aller en recours auprès du gouvernement wallon. Un recours payant, donc, puisque les ministres Tellier et Borsus ont rendu une décision accordant le permis. Vivalia a juste eu connaissance de cette décision et devrait recevoir les détails dans les jours qui viennent.

Mais l’heure est déjà à la satisfaction. «Nous sommes ravis de cette décision qui profitera à la population, a réagi Pascal Mertens, directeur général de Vivalia. Les ministres montrent qu’il est important d’avoir des soins de santé de proximité en province de Luxembourg.»

Un permis accordé mais assorti d’une condition, à savoir préserver une vingtaine d’hectares pour des activités agricoles, dans le périmètre de la zone destinée à accueillir le nouvel hôpital. En ce qui concerne les bâtiments, la demande est acceptée en l’état. «Vivalia a toujours eu la volonté d’inscrire ce projet dans son environnement, dit Pascal Mertens. Le projet prévoyait des espaces verts. Vivalia a acquis, en tout, une cinquantaine d’hectares en sachant très bien que tout ne serait pas occupé par l’hôpital. Vivalia 2025 est un projet sociétal, donc un permis tenant compte de la spécificité de la province de Luxembourg cadre aussi tout à fait avec cela.»

Espéré pour 2028

Le permis accordé, Vivalia va désormais s’atteler à recevoir la confirmation de la participation financière de la Région wallonne à hauteur d’environ 70 %, pour ce projet hospitalier estimé à 420 millions d‘euros, hors TVA. «Cela sera la suite logique de la décision accordant le permis et le gouvernement wallon, déjà lors de la précédente législature, s’était toujours montré favorable au projet», rappelle Pascal Mertens.

Si cette décision ravit le directeur général de Vivalia, les opposants, dont des communes du sud (lire encadré), pourraient ne pas l’entendre de cette oreille en introduisant, par exemple, un recours au Conseil d’État. «Le débat sur la localisation est clos, répond le directeur général de Vivalia. La décision des ministres, je le répète, est un soutien à un véritable projet de société. Avoir des soins de santé modernes et de qualité est une priorité. Je me demande comment un responsable politique, qui voudrait combattre cette décision et ce qu’elle représente, endosserait cette responsabilité.»

Le projet, sauf nouveau rebondissement, va poursuivre son cheminement «dans les meilleurs délais». Le directeur général de Vivalia évoque désormais un nouvel hôpital opérationnel à Houdemont en 2028.

Réactions contrastées

Si les réactions dans la province saluent une «bonne nouvelle», voire une «occasion historique», d’autres sont bien plus contrastées. À l’image de François Kinard, bourgmestre d’Aubange, qui ne cache pas sa déception. «Je veux bien qu’on mutualise, qu’on construise un hôpital de nouvelle génération qui attirera des médecins, mais qu’on le fasse dans les règles de l’art. Quand on a un projet d’un demi-milliard, il faut qu’il soit le plus juste possible, le mieux étudié possible. On se trouve face à des politiques qui dérogent aux règles qu’ils ont décidées. Si le ministre avait déjà pris sa décision avant, alors pourquoi demander aux fonctionnaires de faire une analyse complète. À quoi cela a servi? Au niveau logique, c’est un non-sens absolu. Ce n’est pas transparent. C’est tout cela qui dégoûte la population de la politique. Je suis un peu écœuré du monde politique, même si j’en fais partie.»

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