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Pistes cyclables Alzette-Belval : ça coince !


Le projet de pistes cyclables transfrontaliers entre le territoire d'Audun/Villerupt et le Luxembourg capote pour des divisions politiques internes (Photo d'illustration : Pierre Heckler / Le Républicain Lorrain).

Pour promouvoir la mobilité douce par la création de pistes cyclables transfrontalières, le projet «Alzette Belval à vélo et à pied» a convaincu les financeurs européens mais pas les élus de l’intercommunalité du Pays-Haut Val d’Alzette (giron de Villerupt/Audun). La copie est à revoir.

Le projet a déraillé avant même le premier coup de pédale. Proposé aux élus de la Communauté de communes du Pays-Haut Val d’Alzette (CCPHVA) par le président, André Parthenay, et Marie-Rose Friio (Ottange), le plan Alzette Belval, à vélo et à pied devait convaincre tous les promoteurs de mobilité douce en attente d’une alternative au « tout voiture » frontalier.

Inscrit dans un programme de la Grande Région et, surtout, cofinancé par des fonds européens, ce projet prévoyait la réalisation d’une vingtaine de kilomètres de pistes cyclables sécurisées permettant de relier le territoire de la CCPHVA au réseau de voies vertes luxembourgeois.

Deux itinéraires, d’Aumetz vers Audun-le-Tiche via l’ancienne voie ferrée, et d’Ottange à Rumelange, devaient être réalisés par la CCPHVA. Une troisième liaison entre Micheville et Belval était assurée par l’EPA, l’établissement public aménageur des friches de Micheville. La CCPHVA aurait financé ce projet à hauteur d’1,8 M€ (pour un coût global de 3 M€).

Devant un manque évident de concertation et face aux querelles politiques, le projet a été rejeté par une très large majorité des élus.

Première interrogation portée par Alain Casoni (Villerupt) : « Je ne comprends pas comment ce rapport arrive sur la table du conseil communautaire alors que nous n’avons pas la compétence mobilité. Je ne comprends pas non plus comment cette somme d’1,8 M€ peut être inscrite au budget que nous avons déjà voté. » Plus directement, le maire de Villerupt, suivi par Patrick Habay (Boulange), Annie Silvestri (Thil) et Gilles Destremont (Aumetz), refuse d’adopter un projet qui « oublie toute une partie du territoire. »

« Ce projet-là, encore une fois, divise… »

« Autant nous devons promouvoir la mobilité douce, autant un signe fort aurait été de faire les choses ensemble. Un projet aura du sens s’il concerne l’ensemble du territoire. Ce projet-là, encore une fois, divise », appuie Annie Silvestri.

Sur un autre registre, Gilbert Kaiser s’inquiète du coût annoncé. « Même étalé sur trois ans, il faudrait augmenter nos taux de taxe foncière. La CCPHVA n’a pas les moyens de s’offrir près de 2 M€ de travaux. D’autant que la maintenance et l’entretien des équipements ne sont pas chiffrés », pointe le maire de Russange.

André Parthenay aura beau appuyer « un projet qui a du sens dans une agglomération transfrontalière », ça ne passe pas.

Tant pis pour les autres partenaires engagés (l’EPA, le GECT et les communes luxembourgeoises de Mondercange, Sanem et Schifflange), Alzette Belval, à vélo et à pied a manqué le départ.

Lucie Bouvarelle (Le Républicain Lorrain)

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