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Pays-Haut : Mathias, 15 ans à peine, et déjà célèbre sur YouTube


Mathias compte 15 000 abonnés sur sa chaîne Youtube. (photo Julio Pelaez / RL)

Cyprien, Norman ou EnjoyPhoenix ne sont pas les seules stars de YouTube. À leurs côtés, de jeunes Youtubeurs anonymes, mineurs pour la plupart, reprennent leurs codes et forment une véritable communauté virtuelle. Nous sommes allés à la rencontre de l’un d’entre eux, Mathias Miranda, alias Yourmath, à Rédange.

Du haut de ses 15 ans, il compte déjà 15 000 abonnés sur sa chaîne YouTube et plus de 60 000 sur son compte Instagram. Mathias Miranda surfe sur la vague du succès rencontré par ses prédécesseurs : les Cyprien et autres Norman, qui cumulent des millions de vues sur Youtube.

Un héritage que le jeune Rédangeois ne renie pas : « Au début, j’ai commencé à les regarder, j’aimais bien leur style. Ça m’a inspiré » , confie-t-il. Mais la comparaison s’arrête là. Car là où les stars du web cartonnent avec des vidéos humoristiques, Mathias – Yourmath sur internet – y raconte sa vie, relève des défis lancés par les internautes, discute avec ses amis virtuels. Et ça marche : ses vidéos ont été vues plus de 271 000 fois en deux ans. Le succès de Mathias n’est ni exceptionnel ni marginal. Il s’inscrit au contraire dans une mode en marge de celle qui a mis en lumière les stars de YouTube.

Ici, les vidéastes sont pour la plupart mineurs (dès l’âge de neuf ans, certains internautes se mettent en scène), et constituent une communauté à part entière sur la toile. « En grande majorité, ce sont des filles âgées de 13 à 15 ans qui me regardent. Peut-être parce que je ne fais pas de vidéos gaming. Je ne les connais pas, je ne sais même pas comment elles s’appellent. Elles viennent parfois de très loin : Canada, États-Unis. Certaines deviennent des amies » , raconte-t-il. Une amitié qui prend parfois une ampleur telle qu’il reçoit régulièrement des cadeaux de la part de ses mystérieuses inconnues, via une boîte postale. Une célébrité qui s’exporte jusque dans la cour du lycée : « On m’a demandé des autographes. Le plus bizarre, c’est quand des mecs plus âgés m’en demandent. »

Mêmes préoccupations

Si Mathias jouit d’une notoriété somme toute respectable, ce n’est rien par rapport à d’autres jeunes Youtubeurs. Comme lui, The Léana compte 84 000 abonnés. Une ptite jajoux , 243 000 abonnés. Juste Zoé , 632 000 abonnés. Des chiffres monstres et à chaque fois derrière l’écran, les mêmes visages juvéniles. Et les mêmes thèmes abordés : des préoccupations propres aux collégiens ou aux lycéens comme les fringues, la cosmétique, les cours, les bijoux… Avec la même recherche de notoriété.

Mathias s’en défend : « Pour moi, ce n’est pas important. Je fais des vidéos pour m’amuser » , explique-t-il. Avant de nuancer : « Quand je n’ai pas beaucoup de vues, je suis un peu déçu. Alors j’essaye de faire mieux la fois d’après, je m’adapte aux attentes des gens qui me regardent. C’est important de plaire, même si le nombre d’abonnés, ce n’est qu’un chiffre. » Alors, comment expliquer ce besoin de développer des amitiés virtuelles ?

Et surtout, faut-il s’en inquiéter ? À en croire le principal intéressé, pas vraiment. « Ce n’est pas un métier, et c’est plutôt effrayant d’entendre des jeunes en parler en ces termes. Moi, ce qui m’attire, c’est juste rencontrer des gens. Mais je ne suis pas un geek, j’ai une vie dehors quand même ! »

Voilà qui devrait rassurer les parents, premiers largués par cette révolution numérique. Et, par voie de conséquence, parfois inquiets de voir leur progéniture se livrer plus aisément à la caméra qu’à eux-mêmes. La seule vraie interrogation, au final, réside dans la longévité d’une mode qui, à l’instar du minitel, des chats par SMS, Caramails , Skyblog , MySpace et autres MSN finira bien par être supplantée par une technologie plus avancée…

Ce n’est un secret pour personne : Youtube rémunère ses contributeurs les plus influents. Par le biais d’un contrat de monétisation, le géant du web verse de l’argent aux Youtubeurs dont les vidéos génèrent le plus de vues. Passé un million de vues, l’affaire devient rentable. Avec 271 000 vues, Mathias Miranda confie avoir touché 70 € en un an… Pas de quoi pavoiser.

En revanche, les choses sont plus sérieuses sur Instagram. Mathias est suivi par 60 000 abonnés. Ses photos sont donc vues des milliers de fois. Une donnée qui n’a pas échappé à certaines marques, qui se sont engouffrées dans le business : Daniel Wellington, Body Shop, Edie & Watson, Mercihandy. Des produits cosmétiques, des montres, des lunettes… Qu’il s’empresse de prendre en photo et de partager sur sa page.

« C’est du donnant-donnant avec ces marques. Elles m’envoient des colis, j’en parle sur les réseaux » , explique Mathias. Des cadeaux dont la valeur peut atteindre plusieurs dizaines d’euros, comme cette montre Daniel Wellington, d’une valeur de 150 €, que l’horloger lui a envoyée. Contactée, la marque n’a pas souhaité répondre à nos questions portant sur sa politique en matière de marketing en ligne.

Damien Golini (Le Républicain lorrain)

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