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Pancarte antisémite brandie à Metz : enquête en flagrance ouverte


Plus de 230 000 personnes ont manifesté samedi, dans toute la France. (photo AFP)

Le parquet a ouvert une enquête sur une pancarte au message « manifestement antisémite » brandie lors de la manifestation anti pass sanitaire samedi à Metz, a annoncé dimanche soir la préfecture de la Moselle.

Le préfet Laurent Touvet « condamne avec la plus grande fermeté ce message », a déclaré la préfecture, ajoutant qu’une « enquête est ouverte par le parquet de Metz ». Il a précisé qu’il s’agissait d’une enquête de flagrance.

La manifestation de samedi a réuni samedi 3 800 personnes, selon la police.

Une photo diffusée sur les réseaux sociaux montre une jeune femme brandissant la pancarte incriminée sur laquelle sont inscrits les noms de plusieurs responsables politiques, hommes d’affaires et intellectuels, dont certains sont juifs. « Cette pancarte est abjecte. L’antisémitisme est un délit, en aucun cas une opinion. De tels propos ne resteront pas impunis », a fustigé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur son compte Twitter.

Le maire de Metz, François Grosdidier (LR), s’est dit « outré, scandalisé, mais hélas pas surpris », dénonçant un « mélange tous les refus dans une convergence des extrêmes et dans un magma populiste et antisémite » : « J’espère que la personne qui porte la pancarte sera sanctionnée », a-t-il ajouté.

L’ambassade d’Israël « épouvantée »

La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a annoncé pour sa part son intention de porter plainte, considérant que l’ « on est très clairement en présence d’une pancarte à l’antisémitisme assumé ». Il « faut être intraitable », a-t-elle souligné. SOS Racisme a également déclaré « étudier » la possibilité de poursuites judiciaires.

« Consternant et révoltant », a dénoncé Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants. « L’antisémitisme a tué hier et tue encore aujourd’hui. L’antisémitisme n’est pas une opinion. C’est un délit, qui doit être condamné systématiquement », a renchéri, toujours sur Twitter la ministre déléguée à l’Égalité, Elisabeth Moreno.

L’ambassade d’Israël en France s’est dite « épouvantée d’une telle expression de la haine antisémite la plus abjecte ».

Autant de réactions saluées par la Licra, qui demande également aux organisateurs des manifestations contre le pass sanitaire de « se désolidariser de ce genre de propos ». Sur la pancarte, les noms encadrent le slogan : « Mais qui ? ». Celui-ci est apparu à la suite d’une interview en juin sur la chaîne Cnews d’un général à la retraite, Daniel Delawarde, signataire d’une tribune évoquant « le délitement » de la France publiée par Valeurs Actuelles. À la question « qui contrôle la meute médiatique ? » et après plusieurs relances, il avait répondu « la communauté que vous connaissez bien », avant d’être coupé par le présentateur.

Pour la Licra, ce slogan est « une autre manière de dire qu’on n’aime pas les juifs ». Le parquet de Paris avait ouvert peu après l’interview du général Delawarde une enquête pour « diffamation publique » et « provocation à la haine et à la violence à raison de l’origine ou de l’appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion ».

LQ/AFP

 

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