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Ottange : le chat sauve son maître des flammes


Pussy, 6 mois à peine, a donné des coups de pattes sur le visage de son maître pour le réveiller. Sans la présence du petit félin, Emmanuel Boistol aurait pu perdre la vie dans l’incendie. (photo Pierre Heckler / RL)

Un habitant d’Ottange, dans le Pays-Haut, a échappé au pire grâce à son chat. Dimanche matin, alors qu’Emmanuel Boistol s’était assoupi, le feu s’est déclaré dans son appartement. Le félin l’a réveillé à coups de pattes.

Il avoue, pointe d’ironie dans la voix, ne pas être « dans le délire des p’tits chats, là, vous voyez ? » N’empêche. Après les événements d’hier matin, Emmanuel Boistol, 34 ans, va probablement regarder Pussy, un chaton de six mois à peine, avec une tendresse toute particulière. Car la petite boule de poils qui tremblote à présent au creux de ses bras lui a sauvé la vie.

Dimanche, à l’heure du laitier, après une « bonne » soirée, le jeune homme regagne son appartement, Grand-Rue à Ottange, une commune du Pays-Haut près d’Audun-le-Tiche, à la frontière luxembourgeoise. Pris d’une grosse fringale, il allume le barbecue électrique installé dans le salon et se prépare quelques saucisses. « En attendant que ça cuise, je me suis posé sur le canapé… Et comme j’étais claqué, je me suis endormi devant la télé. »

Des coups de pattes l’extirpent de ses rêves. « Le chat m’a carrément secoué, raconte-t-il. Il me donnait des coups au visage, sur les joues, mais sans les griffes, comme quand il veut jouer sans faire mal. Premier réflexe, je le balaye, j’étais encore dans le coltar. Quand j’ai ouvert les yeux, je ne voyais plus rien, j’étais comme dans un brouillard très épais. La pièce était noire de fumée et des flammes sortaient du barbecue. »

Le père de famille, qui confie avoir été pompier militaire à Paris pendant six ans, s’empare alors de couvertures et de coussins pour étouffer les flammes qui lèchent à présent le mur. Puis il alerte les secours. Le F1 bis, situé en rez-de-chaussée, est noir de suie, plongé dans les ténèbres. Le barbecue n’est plus qu’une épave calcinée. « Tout est à refaire » , murmure Emmanuel en embrassant les 60 m² du regard. Il occupait ce logement depuis quelques mois seulement.

« Sans le chat j’y restais »

Les secouristes, qui interviendront sur place quelques instants plus tard, procèdent aux relevés de carboxyhémoglobine. Les résultats font froid dans le dos : Emmanuel Boistol a frôlé l’intoxication au monoxyde de carbone. « Là c’est clair, sans le chat, j’y restais. Lui au moins, il a capté que ça craignait. Je me dis que j’aurais pu m’endormir comme ça, tranquillement, définitivement. Je réalise que j’ai eu beaucoup de chance. Moi, quand je dors, je dors ! Surtout après une soirée… »

Il fixe Pussy dont les poils ont pris une vilaine couleur noirâtre : « Il a forcé mon réveil, insiste-t-il. Quand on dit que les animaux ont un instinct, une forme d’intelligence ! Encore une fois, reprend ce papa séparé, les chats, à la base, je suis pas spécialement fan. Celui-là, c’est la mère de mon fils qui nous l’a donné parce que le précédent s’était sauvé. Là, Pussy, il a marqué des points ! »

Le petit félin, d’abord pris en charge dans l’urgence par le voisin d’en face – « un bon copain » – pendant l’intervention des sapeurs-pompiers, passera les prochaines nuits avec ses maîtres chez les parents d’Emmanuel, dans la localité. « D’habitude, j’ai mon fils avec moi, souffle Emmanuel, un voile dans le regard. Exceptionnellement, comme j’avais prévu de sortir, il dormait chez ses grands-parents. Imaginez, le drame… »

Joan Moïse (Le Républicain lorrain)

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