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Metz-Luxembourg : « La semaine dernière, c’était l’enfer »… dans le train avec les frontaliers


En gare de Thionville, les trains régionaux avalent des centaines de voyageurs à chaque passage. (Photo RL /Philippe Neu)

Après une semaine particulièrement difficile sur le rail pour les travailleurs frontaliers mosellans, le « calme » semblait revenu en début de semaine, en dépit des travaux en cours de part et d’autre de la frontière. Reportage embarqué dans le 7h12 au départ de Thionville.

Il est 6h40, le jour se lève à peine sur Thionville. Dans la lumière des réverbères, les silhouettes sombres prennent corps, et avancent d’un pas rapide, presque mécanique. Chaque matin, du lundi au vendredi, les travailleurs frontaliers du Luxembourg convergent en silence vers les quais de la gare SNCF où les accueille l’effervescence d’une longue journée qui démarre à l’aube par des quais bondés.

Les trains régionaux en provenance du sillon lorrain défilent et avalent, à chaque passage, une centaine de voyageurs supplémentaires, contraints de s’entasser dans les sas pour les derniers à monter. « C’est tous les matins comme ça. On voyage debout ou assis dans les escaliers, explique une habitante de Hettange-Sœtrich. « Les conditions de transport sont limites mais nous n’avons pas le choix. Par la route, c’est encore pire : il faut 1h30 pour faire Thionville Luxembourg au lieu de quarante minutes en train », souffle une frontalière de Yutz. « La semaine dernière, avec les travaux à Luxembourg, c’était l’enfer. Il y a eu des trains supprimés côté français et un seul TER au départ de Bettembourg. On était entassé, pire que du bétail, à deux doigts de suffoquer », reprend une Thionvilloise résignée.

« On se met dans sa bulle »

Dans la double rame en provenance de Metz et à destination de la gare centrale de Luxembourg, chacun a les yeux rivés sur son téléphone ou sur un bouquin, un casque sur les oreilles bien souvent. « On se met dans sa bulle », sourit une jeune salariée au Luxembourg qui découvre la vie de navetteur. « Avec les travaux et les suppressions de trains, c’est compliqué », poursuit la Tervilloise.

Pour les usagers du nord mosellan, le voyage jusqu’à Luxembourg se fait souvent debout aux heures de pointe. (Photo RL /Philippe Neu)

Depuis l’été, les travaux de modernisation de l’infrastructure ferroviaire entre Bettembourg et Luxembourg, lancés en 2018, ont pris un nouvel essor et imposent des fermetures du tronçon jusqu’au 20 novembre prochain, compensées par un service de bus. Or, depuis le 7 novembre, tous les TER en provenance et en direction du sillon lorrain circulant avant 9h et après 16h, du lundi au vendredi, sont directs.

En dehors de ces horaires, un changement de train (ligne 60) s’impose à Bettembourg. Mais comme si cela ne suffisait pas, des travaux de renouvellement des voies côté français sont également en cours depuis le 2 novembre. Ils n’ont, en réalité, que peu d’impact sur la circulation, si ce n’est une légère modification des horaires due au ralentissement des trains entre Hettange-Grande et Zoufftgen.

« Tous ces travaux, on nous dit depuis des années que c’est pour du mieux, mais on ne voit toujours rien venir, si ce n’est que c’est de pire en pire, s’agace un voyageur régulier de Thionville. Tout le monde parle du télétravail comme la solution à tous les problèmes , mais là encore, c’est un vrai chantier. »