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Metz : les conseillers pénitentiaires en manque de reconnaissance


Au centre de rétention pénitentiaire de Metz-Queuleu, les conseillers d’insertion et de probation suivent en moyenne 120 personnes. À Sarreguemines, chaque agent suit de 200 à 230 mesures. (Photo : RL)

Conditions de travail difficiles, faibles rémunérations, formations dévoyées, les conseillers d’insertion et de probation se sentent oubliés. Vendredi, ils manifestaient une nouvelle fois devant la prison de Queuleu.

Comme tous leurs collègues en milieu pénitentiaire, les conseillers d’insertion et de probation n’ont pas de droit de grève. Quand ils tractent ou manifestent, ils le font au petit matin, avant de pointer, ou à la pause de midi. Vendredi, à l’heure du casse-croûte, une dizaine d’agents se sont rassemblés devant le centre pénitentiaire de Metz-Queuleu, à l’appel de l’intersyndical FO-CGT-SNUEPAP-FSU.

À la prison, on a l’habitude de les voir battre le pavé sous les miradors car leur mouvement a démarré il y a plus de quatre mois. À Metz, mais aussi à Sarreguemines, Thionville et un peu partout en France. À Queuleu, le service du SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation) compte sept conseillers – dont l’un en temps déchargé -, une assistante sociale ainsi qu’un agent administratif sur les deux postes à pourvoir.

Chargés d’accompagner jusqu’à la sortie les personnes détenues ou libres par décision de justice, ces agents sont spécialisés dans la prévention contre les risques de récidive. « Nous travaillons aussi bien avec des personnes qui ont commis un crime comme un simple vol. Notre mission devrait pouvoir se faire au cas par cas. Or, un agent doit suivre 120 personnes en milieu ouvert et 100 personnes en milieu fermé ! C’est deux fois plus que les préconisations européennes pourtant adoptées par la France », relèvent les conseillers.

À Sarreguemines, le nombre de personnes suivies par CPIP monte à 230 et à Thionville (milieu ouvert) à 160. Le plan triennal de 1 000 recrutements annoncé en 2014 devait permettre de décharger les agents. Mais « il a pris du retard. Et il ne tient pas compte des départs ! », objectent les manifestants. Comme leurs 3 000 collègues en France, ils revendiquent aussi un accès à la catégorie administrative A, « comme les infirmières ou les éducateurs. On a un Bac + 2 et deux années de formation qui ne sont pas reconnues », regrettent-ils.

Une formation dévoyée, jugent-ils, puisque « la deuxième année normalement consacrée au stage voit les pré-affectés remplacer des titulaires ». Pour se faire entendre, les agents observent des journées mortes : « On ne va pas aux entretiens, on ne répond pas au téléphone, on ne participe pas aux commissions ».

Vendredi, les organisations syndicales étaient reçues à la direction administrative pénitentiaire à Paris pour relayer ces doléances une nouvelle fois.

Cé.K. (Le Républicain Lorrain)

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