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Metz : chez IKEA, pas de bonus sous le sapin


Les salariés du gros magasins situé le long de l'A31 ont montré leur colère ce week-end (Photo : le Républicain Lorrain/Gilles Wirtz)

Zéro euro de bonus, zéro euro de participation. Juste des cartes cadeaux de 15 euros et un sapin en guise de remerciements. C’est la goutte de trop pour les salariés.

Derrière le concert de casseroles, d’applaudissements et de klaxons, sous le couvert d’une manifestation bon enfant, c’est bel et bien de grogne dont il s’agissait samedi matin, devant les portes du magasin IKEA à La Maxe. Sous les banderoles portant les couleurs de FO, de l’UNSA et de la CFE-CGC, des salariés ont distribué des centaines de tracts à des clients, pour la plupart solidaires du mal-être exprimé. Dans le viseur des manifestants : la direction générale d’IKEA France et son PDG, Walter Kadnar. En lettres rouges et noires, leurs griefs se résument en quatre mots : «Indécence, fake, exploitation et absurdité».

«Alors que le groupe communique sur sa bonne santé financière, que les chiffres de 2020 sont quasiment identiques à ceux de 2019, on perd nos bonus et notre participation. À la place, on nous gratifie d’un sapin et de bons d’achat de 15 euros à dépenser dans les boutiques suédoises…», résume le représentant FO, Olivier Baudin. Fort de vingt ans de boîte, le vendeur libre-service insiste : «Nous ne manifestons pas contre notre direction locale, mais contre des décisions nationales.» Il décrit «une détérioration des conditions de travail». Un virage amorcé, selon les syndicats, depuis 2018 et le décès du fondateur, Ingvar Kamprad. Amplifié en 2020 sur fond de crise sanitaire. «Au premier confinement, on nous a demandé de poser des jours de congés payés et de donner des heures de modulation. De mai à novembre, le pic de clientèle a été hallucinant. Nous avons croulé sous le travail. Et puis est arrivé le deuxième confinement où, quels que soient les services, les salariés sont devenus préparateurs de commandes de clique et collecte. Ce qui a fortement impacté le moral des équipes auxquelles on a demandé beaucoup d’efforts.»

«La goutte d’eau de trop»

«En 2019, avec trois milliards de chiffre d’affaires, IKEA a enregistré son meilleur résultat depuis son arrivée en France. En 2020, en dix mois au lieu de douze, il atteint 2,8 milliards et, étonnement, affiche des résultats en baisse de 37 %», renchérit Éric Brunelle, en pointant du doigt «un manque de clarté et d’honnêteté». Le délégué CFE-CGC, par ailleurs membre du comité social et économique (CSE), poursuit : «Par le biais d’une lettre ouverte intersyndicale, nous attendions un geste de la part de notre PDG, mais, alors que nous avons déjà perdu des centaines de collaborateurs dans toute la France, il ne fait que poursuivre sa feuille de route, loin des valeurs de partage voulues par le fondateur.»

Au regard des bénéfices substantiels de la branche meubles IKEA France, le «malheureux» 1 % d’augmentation obtenu lors des négociations obligatoires annuelles (NAO) lui reste en travers de la gorge. «Sachant que les salaires sont plutôt bas, les bonus et la participation représentent beaucoup pour les employés. En être privés a été la goutte d’eau de trop.» C’est peu ou prou le même discours que tenait le délégué général France des dépôts IKEA pour l’UNSA il y a quelques semaines. Décidément, la confiance se fissure chez le géant du meuble suédois.

M.O.C (Républicain Lorrain)

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