Devinette : qu’est-ce qui aura bientôt 62 « yeux » et des antennes à toutes les entrées de Longwy ? Réponse : le futur système de vidéoprotection de la ville.
La préparation de son installation a débuté. La municipalité en est aux dernières démarches administratives. L’implantation devrait débuter en juin : terrassement, pose de fibre optique, d’antennes, déroulage de câbles… et installation des caméras pour un investissement « d’un peu plus de 600 000 euros TTC », rappelle Sylvie Balon, adjointe aux travaux, à la proximité et à la sécurité.
Les 62 caméras seront installées par la société Electrolor, d’Hussigny-Godbrange, « dans l’ensemble des quartiers », précise l’élue. Seules seront décalées les interventions dans le quartier Voltaire et autour de la place Leclerc, deux secteurs en cours de réhabilitation. « Notre projet a été élaboré avec le référent sûreté départemental de la Police nationale, souligne le maire, Jean-Marc Fournel. Ces services sont les plus à même d’avoir des éléments d’information sur les lieux connaissant des problèmes de délinquance, d’incivilité, de circulation, etc. »
Seront donc placés sous l’œil des caméras : la place Darche, le quartier du 8-Mai-1945, l’intersection de la Croix de mission (près du collège Vauban), le carrefour du pont supérieur (à proximité de la résidence pour personnes âgées Saint-Louis), la place de l’Église à Gouraincourt, chaque entrée de la commune, ses principaux axes routiers, etc. Par conséquent, il sera possible de retracer le parcours d’un véhicule de « son entrée à sa sortie de la ville ».
Pour autant, le maire se veut rassurant : « Il ne s’agit pas de vidéosurveillance : il n’y aura pas d’agent derrière les écrans de contrôle 24h/24. » Ces moniteurs seront centralisés à l’annexe de l’hôtel de ville de Longwy-Haut, plus précisément dans les locaux de la police municipale. Le chef de ce service devra toujours être présent lors de la consultation en direct. Il sera le seul à pouvoir plonger dans les archives vidéo.
« Pas assez » de policiers
L’unique exception se trouve au commissariat de Mont-Saint-Martin, vers lequel un déport des images sera effectué. De là, un fonctionnaire de police pourra prendre la main sur les caméras longoviciennes afin d’évaluer un fait en cours et envoyer des moyens sur place, si nécessaire.
En revanche, toute consultation par des policiers des bandes passées se verra « encadrée par des conditions très précises », insiste Jean-Marc Fournel. Ceci sachant que les enregistrements sont automatiquement « effacés au bout de quinze jours », prévient Alain Casel, dirigeant d’Electrolor. Selon les consignes reçues par l’entreprise, le réseau devra être opérationnel pour la « fin novembre ». Alain Casel peut faire confiance à la Ville pour… surveiller ce planning.
Avoir des caméras, c’est bien. S’en satisfaire, ça craint… La formule résume, un peu trivialement, la pensée du maire de Longwy. Selon Jean-Marc Fournel, l’investissement « nécessite un complément indispensable : que nous ayons les ressources nécessaires au niveau police. Aujourd’hui, il manque toujours une dizaine d’effectifs au commissariat de Longwy. Je l’ai encore rappelle au ministère de l’Intérieur, quand j’y étais mi-mars avec Christian Ariès ». Et l’ancien député d’alors d’enfoncer le clou : « En février 2017, l’hôtel de police de police avait touché quinze élèves sortis d’école de police. Lors de la dernière promotion, il n’y en a eu que deux… Ce n’est pas assez ! Il faut que le député prenne la mesure de la situation ! » A bon entendeur.
Xavier Jacquillard (Le Républicain Lorrain)