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Le haut-fourneau U4 d’Uckange, une usine à souvenirs


Les anciens salariés de l’usine Lorfonte d’Uckange étaient invités à partager leurs souvenirs, pour transmettre la mémoire ouvrière. Photo RL /Armand FLOHR

Pour son premier week-end d’ouverture, le parc du haut-fourneau U4 voulait marquer un événement symbolique : les 30 ans de la fermeture de l’usine, fin 1991. Les anciens salariés étaient invités à partager des souvenirs, autant d’anecdotes qui pourront enrichir les prochaines visites guidées du site.

«Une nuit, pendant la semaine de Pâques, une cloche est tombée dans le fourneau.» Trente ou quarante ans plus tard, l’histoire vraie fait sourire Jacques Wahl. Jeune ingénieur, à l’époque, il travaillait pour la maintenance de l’usine Lorfonte à Uckange et cette «cloche», un outil de chargement du haut-fourneau, a valu aux équipes au moins une semaine de travail non-stop pour remettre l’outil en état. C’est une anecdote, parmi tant d’autres, que les visiteurs curieux du passé industriel ont pu découvrir ce dimanche 3 avril au pied du monument historique d’Uckange.

Pour ce premier week-end d’ouverture, le site du U4 voulait aussi marquer un événement symbolique : les trente ans de la fermeture de l’usine d’Uckange, le 17 décembre 1991 , après un siècle d’activité. Pour l’occasion, l’équipe du parc et les guides de l’association Mécilor (Mémoire culturelle et industrielle Lorraine) ont invité sur le site plusieurs dizaines d’anciens salariés de l’usine. «Certains sont encore voisins, mais ils ne discutent pas», regrette Jean Larché, président de Mécilor. «Le pari était de les faire se retrouver au pied du haut-fourneau pour délier les langues.» Pari gagné et les discussions engagées seront autant de témoignages soigneusement collectés par l’association pour transmettre la mémoire ouvrière.

«La première chose qui revient dans ces témoignages, c’est l’histoire d’une solidarité, d’un travail d’équipe», relève Emmanuel Graff. Le réalisateur originaire d’Uckange était chargé par la communauté d’agglomération du Val de Fensch de capter ces souvenirs de l’usine. Et dans chaque anecdote racontée, l’émotion n’est jamais très loin. «La première fois qu’on me l’a demandé, je n’avais pas envie de revenir», avoue Jean-Louis Malys, responsable CFDT à la fermeture de l’usine. «Forcément beaucoup de choses remontent, mais j’ai toujours été favorable à la préservation du site (inscrit à l’inventaire des Monuments historiques en 2001, NDLR) Aujourd’hui, le lieu a été transformé, tout en respectant la mémoire. J’espère que les jeunes et les anciens vont continuer à se le réapproprier.»

Les guides de Mécilor proposent des visites guidées du haut-fourneau U4 tous les samedis, dimanche et jours fériés, à 14 h 15 et 16 h 30, jusqu’au 1er  octobre. Des visites hors circuit, de l’ensemble de la friche industrielle sont possibles, les dimanches.

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