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La Moselle département pilote pour le vaccin Moderna en pharmacie


Ces doses étaient si précieuses il n'y a pas si longtemps. Aujourd'hui, le pays est quelque peu encombré par les milliers de doses qui ne trouvent pas preneur. (Photo : AFP)

La Moselle va devenir un « département pilote » avec la mise à disposition du vaccin Moderna en pharmacie, a annoncé vendredi le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale française.

Celui-ci n’a toutefois pas précisé le calendrier de ce déploiement qui « vise à lutter contre le variant sud-africain », lors d’une visioconférence de presse de l’Agence régionale de santé du Grand Est depuis Paris.

Ce variant a été très actif dans le département de la Moselle, représentant « presque 40% » des contaminations en février, selon le Pr Alain Fischer. Mais il est depuis en net recul puisqu’il est tombé « à 24% alors que 75% des cas » relevés à présent sont dus au variant britannique, a-t-il relevé.

Pour le Pr Fischer, il n’y a donc « strictement aucune raison » d’apporter des changements à l’actuelle politique vaccinale menée en Moselle et « d’arrêter la vaccination avec AstraZeneca ». Ce que déplore l’Ordre des médecins qui a exprimé son incompréhension ces derniers jours.

Il n’y « pas du tout d’indication que ce vaccin ne soit pas efficace à l’égard du variant sud-africain », fait valoir Alain Fischer.

Il a toutefois préconisé de continuer à maintenir l’espacement entre les deux doses de vaccins à 28 jours au lieu des 42 jours prévus au niveau national car « c’est l’intervalle optimal ».

Divergences avec l’Académie de médecine

Le Pr Fischer a par ailleurs exprimé sa vive opposition à la suggestion de l’Académie de médecine qui a prôné jeudi un écart de six mois au lieu de six semaines entre la première et la deuxième dose pour les vaccins Pfizer ou Moderna, chez les moins de 55 ans. Cela permettrait « d’atteindre une immunité collective beaucoup plus rapidement avec le même nombre de doses tout en assurant une protection individuelle satisfaisante », a estimé l’Académie.

« Cet avis représente celui de certains de mes collègues, mais pas celui de l’immense majorité des scientifiques et des médecins qui, de par le monde, s’intéressent à la vaccination », a répondu le Pr Fischer, lui-même membre de cette Académie, déplorant de « n’avoir pas été consulté ».

L’Académie de médecine n’a toutefois pas de pouvoir décisionnel. Il appartient à la Haute autorité de santé de prendre ce type de décisions qui nécessite l’aval du gouvernement.

LQ/AFP