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La future ligne TGV Paris-Berlin passera par Metz, Forbach et Sarrebruck


Un train ICE à grande vitesse, de la Deutsche Bahn, en gare de Forbach sur la ligne Paris-Francfort qui existe déjà. Photo Stéphane Mazzucotelli

La future ligne de TGV Paris-Berlin ne passera « probablement » pas par Strasbourg, a déclaré l’exploitant public allemand Deutsche Bahn, mentionnant un « accord » avec la SNCF.

« Pour une réalisation rapide de la nouvelle liaison directe Paris-Berlin, la SCNF et la Deutsche Bahn se sont mises d’accord pour étudier d’abord la connexion des lignes existantes Paris-Francfort et Francfort-Berlin », a déclaré un porte-parole du groupe allemand.

Le futur TGV roulera donc « probablement via Sarrebruck », une ville allemande située plus au nord, plutôt que par Strasbourg et Karlsruhe, a-t-il ajouté.

Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, de passage en Alsace la semaine passée pour une réunion avec les élus du Grand Est, a confirmé cette nouvelle, rapportent nos confrères du Républicain Lorrain.

Deux tracés sont en concurrence pour le train à grande vitesse qui doit être mis en service pour 2024 entre les deux capitales européennes. Finalement, c’est bien la liaison via la Sarre, et donc le département de la Moselle, qui tient la corde. Essentiellement pour des raisons techniques.

Il est apparemment trop complexe pour la Deutsche Bahn de faire passer ses trains par Strasbourg, notamment en raison de l’encombrement sur le pont de Kehl. En fait, le tracé via Sarrebruck constitue un simple prolongement de la ligne déjà existante entre Paris-Francfort, qui passe déjà par Metz, Forbach et Sarrebruck.

Paris et Berlin doivent être reliées par un nouveau train de nuit en décembre 2023 et par une nouvelle ligne de TGV fin 2024, mais le tracé de cette dernière a fait l’objet de nombreux débats ces derniers mois.

Les mairies de Strasbourg et de la ville allemande voisine de Karlsruhe, ainsi que plusieurs députés et élus des deux régions frontalières, ont exprimé dans une lettre ouverte fin mai leurs inquiétudes de voir la future ligne TGV leur échapper.

« Un autre choix de tracé est incompréhensible et incohérent », avaient déclaré Jeanne Barseghian, maire EELV de Strasbourg, Franck Mentrup, son homologue de Karlsruhe, et plus d’une vingtaine d’élus locaux, mettant en avant la dimension européenne de la ville.

L’entourage du ministre français des Transports Clément Beaune a indiqué que « la priorité du ministre et du gouvernement demeure un passage par Strasbourg », précisant que « c’est la demande qui a été exprimée clairement à la SNCF ».

La Deutsche Bahn défend depuis le début le trajet via Sarrebruck, arguant du fait que le futur train de nuit « passerait par Strasbourg » et que « deux tiers des trains français longue distance » passaient déjà la frontière par ce chemin.

« Optimiste pour Strasbourg »

Aucune décision finale n’a toutefois pour le moment été prise, assure la Deutsche Bahn.

Après une réunion avec le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, la mairie de Strasbourg a d’ailleurs assuré dans un communiqué que restait « ouverte la possibilité d’une liaison Paris-Strasbourg-Berlin, dès lors que l’ensemble des parties prenantes (…) parviennent à en définir les modalités de mise en oeuvre ».

« Je ne peux pas imaginer qu’on passe outre l’accessibilité de la capitale européenne à Strasbourg », a réagi Mme Barseghian, qui a « le sentiment que c’est plus compliqué côté allemand, du côté de l’État fédéral et de la Deutsche Bahn ».

« Je me refuse à croire que c’est plié » et « je reste toujours optimiste pour Strasbourg », a-t-elle insisté. Mais ça nécessitera « une bonne coordination des deux États, des deux gouvernements, français et allemand, et évidemment aussi entre les deux opérateurs ferroviaires ».

À l’inverse, le maire de Metz, ville voisine de Sarrebrück, l’ex-LR François Grosdidier, s’est réjoui dans un communiqué de la perspective d’un TGV passant par ses terres, saluant une nouvelle « positive » qui « contribuera à renforcer le maillage de transport et les opportunités d’intermodalité dans la région ».

Il n’existe pas à l’heure actuelle de train direct entre Paris et Berlin. Il faut plus de huit heures pour joindre les deux villes avec au moins un changement.

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