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La Belgique s’engage à «protéger et renforcer» l’UE


L’ambassadeur belge au Luxembourg, Thomas Lambert, est venu présenter, lundi, les priorités que la Belgique s’est fixées pour la présidence tournante de l’UE. (Photo : tania feller)

Le Royaume prend la présidence du Conseil de l’UE à quelques mois des élections européennes. En dépit du lourd contexte géopolitique, nos voisins se montrent très ambitieux.

On pourrait affirmer qu’il s’agit d’une routine pour nos voisins. Ce 1er janvier, la Belgique a en effet pris pour la 13e fois la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. L’ambassadeur belge au Luxembourg, Thomas Lambert, utilise aussi le mot «routine». «Mais, en même temps, il nous faut rester agiles pour se préparer à tout ce qui arrivera d’inattendu. Il faudra être capables de faire face aux « inconnues connues«  et « connues inconnues« », martèle-t-il.

Et pour cause : la Belgique assumait la présidence de l’UE lors des attentats terroristes du 11 septembre 2001 à New York et Washington. «Une fois que vous avez connu un tel épisode, vous savez que vous devez être capable de pouvoir tenir le bateau en toutes circonstances. Cela est encore plus vrai au vu du contexte géopolitique actuel. Même si on ne le souhaite pas, on ne peut pas exclure qu’une escalade ait lieu en Ukraine, au Proche-Orient ou en mer Rouge», développe Thomas Lambert.

S’y ajoute une autre circonstance particulière pour le gouvernement emmené par Alexander De Croo. La Belgique hérite en effet de la présidence dans la toute dernière ligne droite de la législature, à moins de six mois des élections européennes, fixées du 6 au 9 juin. «Vous prenez la présidence à un moment charnière, en fin de mandat de la Commission européenne. Il s’agit d’un mandat stratégique», souligne d’ailleurs Anne Calteux, la représentante de l’exécutif européen au Luxembourg. Lundi dernier, elle a présenté, aux côtés de l’ambassadeur Thomas Lambert, les priorités que s’est fixées la Belgique pour son semestre à la tête de l’UE.

Le sommet du 1er février,
un premier tournant

La devise choisie est «Protéger, renforcer, prévoir». «Nous comptons protéger les citoyens européens et défendre nos valeurs démocratiques, tout en affichant l’unité des Vingt-Sept. Nous voulons aussi renforcer la compétitivité de l’UE, notamment dans le cadre d’une transition écologique et digitale qui doit être juste et équitable. Et puis, il nous faut prévoir l’avenir stratégique de l’UE, en anticipant les défis futurs», résume Thomas Lambert. Il cite d’ailleurs son Premier ministre venu souligner que l’Europe «doit d’abord devenir meilleure avant de devenir plus grande».

Deux des trois grandes priorités sont la conclusion d’un accord assurant un «soutien stable à l’Ukraine, à la fois sur le plan politique, financier et militaire» et la révision du budget pluriannuel de l’UE. Ces deux dossiers sont encore bloqués par la Hongrie de Viktor Orbán. «Le rôle de la Belgique sera de dégager des compromis», souligne l’ambassadeur belge. Un premier tournant majeur sera le sommet européen extraordinaire du 1er février, convoqué pour réaffirmer le soutien inconditionnel à l’Ukraine.

La présidence belge aura aussi encore à évacuer une centaine d’initiatives législatives en cours, dont le très épineux Pacte migratoire, débloqué à la fin décembre par la présidence espagnole. «On souhaite que le dossier avance rapidement et qu’il y ait déjà du concret avant les élections européennes aussi pour éviter certaines influences néfastes sur le scrutin», lance Anne Calteux, qui espère que les négociateurs belges parviennent, avec succès, à «renforcer» les trois institutions de l’UE (Commission, Conseil européen et Conseil de l’UE).

Succession de Charles Michel :
«On stresse trop sur cette question»

Charles Michel, le président du Conseil européen – à savoir le cercle des 27 chefs d’État et de gouvernement – va se présenter aux élections européennes pour le compte de son parti, le MR. En cas d’élection, le Belge devrait céder la présidence du Conseil, ouvrant la voie – très théorique – à un intérim qui serait assuré par le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, dont le pays exercera la présidence de l’UE au second semestre 2024.

«Je pense qu’on stresse trop sur cette question», tranche Thomas Lambert, l’ambassadeur belge au Luxembourg. «J’ai toute confiance dans le processus, surtout que les chefs d’État et de gouvernement peuvent s’y atteler dès maintenant. Un successeur à Charles Michel sera connu bien avant la fin de la présidence belge», met en perspective le diplomate.

Des rumeurs envoient Xavier Bettel à Bruxelles. Le désormais ministre des Affaires étrangères a fait savoir, sur RTL, qu’il n’était pas demandeur et que sa priorité était de rester au Luxembourg. Il a toutefois laissé une petite porte ouverte. «S’il y a une crise institutionnelle», soit une impasse sur le choix du candidat, Xavier Bettel ne semble pas être opposé à l’idée de prendre la présidence du Conseil européen.

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