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Fugue d’enfants à Rombas : une enquête interne à l’école


La petite école de Villers, à Rombas, d’où les enfants se sont enfuis, vendredi après-midi avant d’être retrouvés à Amnéville, trois heures plus tard. (photo Maury Golini / RL)

Après la fugue, vendredi, de deux enfants de l’école de Rombas, une enquête est en cours diligentée par les services du rectorat. Les parents, eux, ne décolèrent pas après une nouvelle entrevue, ce lundi, avec la direction.

Quatre jours après la fugue des deux écoliers de Rombas, retrouvés trois heures plus tard dans un supermarché à Amnéville, les services du Rectorat annoncent être en plein décryptage pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné : « Nous procédons à une analyse fine des procédures mises en place, de manière à faire en sorte que cela ne se reproduise plus. »

Pas plus de précisions sur les présumés couacs qui ont permis à deux bambins de 8 ans, élèves de CE2, une fois déposés à l’école par leurs familles, de filer à l’anglaise. Et dont l’absence en classe dès 14h n’a jamais été signalée aux parents. « Nous verrons s’il y a des points de protocole à revoir ou à aborder à nouveau. »

Les parents, eux, ont à nouveau été reçus hier matin par la directrice de l’école de Villers et par l’inspectrice de circonscription.

« Nous sommes passés, en un week-end, de l’état de victimes à celui de coupables», explique cette maman qui avait retrouvé son fils, une heure après la fin de la classe, à quatre kilomètres de Rombas. « C’est de notre faute ! C’est un problème d’éducation. Nos enfants ont disparu pendant trois heures sans que personne ne s’inquiète mais nous sommes responsables. On veut regarder ailleurs. Les causes réelles, on n’en parle pas. » Elle réfléchit depuis ce débriefing, qui ne la pas rendue plus sereine, l’incitant à changer son fils d’établissement.

Conseillée par un avocat, elle devait se rendre dès ce matin au commissariat pour voir comment il convient de procéder : « C’est difficile pour le petit, raconte Me Zouaoui. Il faut agir dans son intérêt essentiellement. D’après ce qui m’est rapporté, le déroulé des événements a été exposé à toute la classe dès 8h », ce lundi. La fugue, les vols à l’Intermarché. Il ne faut pas oublier que ces deux mômes venaient de faire une heure de marche, ils avaient soif alors, oui, ils ont pris des jus de fruit. Les parents ont tout remboursé, les jouets compris, avec lesquels ils s’amusaient lorsqu’ils ont été repérés par le vigile. Ce n’est pas simple désormais à l’école. »

L’autre parent regrette lui aussi que l’exposé en question ait plus ressemblé à une humiliation qu’à un débriefing… Il dit aussi avoir pris acte des échanges avec la direction. « Il a été admis qu’une porte est restée ouverte, ce qui a permis aux enfants de partir après la sonnerie, c’est une évolution depuis vendredi ! » S’agissant de l’absence d’alerte aux parents des deux élèves qui avaient laissé chaise vide : « Il y avait un contrat de confiance, on nous dit. Qui a pris fin désormais. » Il se rapprochera de l’autre famille afin de voir quelles seront leurs actions futures : une plainte immédiate ou après la communication des résultats de l’enquête interne. « La famille que je conseille ne comprendrait pas que tout cela ne soit pas suivi de sanctions », ajoute l’avocat.

Après la sonnerie, vendredi, les deux CE2 s’étaient carapatés. Ils avaient été retrouvés par leurs parents vers 17h, lorsqu’un vigile de l’Intermarché d’Amnéville les a repérés dans la galerie marchande.

S.-G. Sebaoui (Le Républicain lorrain)

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