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Florange : le sapeur qui était à la fois pyromane et… pompier !


«On a eu beaucoup de chance car les résidents se trouvaient à ce moment au réfectoire», a estimé l’avocat de la maison de retraite Les Séquoias de Florange. (Photo : Archives RL /Julio Pelaez)

À l’origine de trois départs de feu dans des maisons de retraite, à Florange et au Luxembourg, ainsi que dans un cabanon, un aide-soignant florangeois de 24 ans s’était ingénié ensuite à se présenter en sauveur. Au point de recevoir la Médaille d’honneur et du dévouement !

L’affaire débute l’an dernier au Luxembourg. Un aide-soignant français de 24 ans est interpellé par la police grand-ducale qui le soupçonne d’avoir mis le feu dans deux maisons de retraite. Pendant sa garde à vue, il reconnaîtra les faits mais avouera également deux autres incendies, dans une maison de retraite à Florange et au cabanon de son grand-père, également à Florange. C’est pour ces deux derniers faits que ce Florangeois a comparu mardi devant le tribunal correctionnel de Thionville, ceux commis au Luxembourg lui ayant déjà valu de purger une peine de trois mois de prison dans ce pays.

«Les pensionnaires se sont sentis trahis»

Le 27 janvier 2018, l’aide-soignant, qui dit «avoir subi des remarques désobligeantes» de la part de ses collègues, le «traitant de facho», décide de se venger en mettant le feu au matelas d’un résidant de l’Ehpad Les Séquoias où il est employé. Dès que l’alarme incendie retentit, celui qui est aussi sapeur-pompier volontaire va alors s’activer pour circonscrire le feu. Et bien montrer sa supposée capacité de réaction aux personnes présentes.

«Ce prétendu acte d’héroïsme lui vaudra d’ailleurs la Médaille du courage et du dévouement, remise par le préfet de la Moselle en personne et en présence de tout le personnel», s’étrangle l’avocat de la maison de retraite. «On a eu beaucoup de chance car les résidents se trouvaient à ce moment au réfectoire. L’incendie aurait pu embraser l’établissement ou diffuser des fumées toxiques», poursuit le conseil, qui ajoute que ces événements ont porté «préjudice à l’image de l’établissement. On a communiqué sur le sujet, dit que c’était la faute du résident, un gros fumeur, mais qu’il avait été sauvé par un héros. Les autres pensionnaires se sont sentis trahis.»

Besoin de reconnaissance

Le 6 août de la même année, c’est au cabanon de son grand-père, situé à Florange, que le jeune homme s’en prend. Même mode opératoire. Après y avoir mis le feu, il est le premier à s’activer pour l’éteindre quand les pompiers arrivent. «Quelles étaient vos motivations ?», lui demande la présidente du tribunal, Anne Rupp. «Je me sentais tout petit, j’avais besoin de reconnaissance de la part de ma famille», avoue-t-il, ce qui expliquerait en partie ce besoin de se faire passer pour un héros.

Le tribunal l’a condamné à une peine de 12 mois de prison avec sursis, avec obligation de soins, et interdiction de travailler dans une structure médicale et enfin d’exercer l’activité de sapeur-pompier. Il devra également verser la somme 3 000 euros à la maison de retraite pour les dommages subis.

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