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État d’urgence : les pétards interdits par la préfecture de la Moselle


Seuls les pétards de catégorie C1 ou Ki, contenant peu de matière active, sont autorisés. L’utilisation des autres est passible d’une amende de 38 euros. (Photo : RL)

L’arrêté préfectoral réglementant l’usage des pétards et interdisant les feux d’artifice pour les particuliers n’est pas au goût des vendeurs. Ces derniers déplorent un réel manque à gagner. Explications…

Avec le prolongement de l’état d’urgence jusqu’en juillet prochain, le préfet de la Moselle a décidé récemment, par arrêté, de réglementer temporairement la vente, l’utilisation, le port et le transport des pétards et articles pyrotechniques.

Une nouvelle qui ne fait pas le bonheur des vendeurs ! D’autant que l’an passé déjà, une mesure similaire avait été décidée après les attentats du 13 novembre. « J’ai été informé lundi matin par un de mes fournisseurs, explique Grégory, le directeur du magasin L’Infernal.

La vente des pétards de fin d’année, c’est un poste important même s’il l’est un peu moins que pour le 14 juillet. » Un manque à gagner que le directeur estime à 10 % du chiffre d’affaires de décembre. C’est aussi une grosse déception pour les clients, estime-t-il.

« Seuls les artifices contenant peu de matière active sont autorisés. Ce sont des pétards pour les enfants, presque des jouets. Et pour ceux qui auraient encore des pétards des années précédentes dans leurs caves, ils ne peuvent pas les utiliser. Les clients nous en demandent et ne comprennent pas toujours cette interdiction qui n’est pas valable d’un département à l’autre. Les pétards font partie de la fête et de la tradition du Nouvel an. »

À La Fiesta, Jennifer, la vendeuse, n’est pas au courant de l’arrêté. « Le stock est moins important que les années précédentes, précise la jeune femme. Nous sommes encore sur les réserves du 14-Juillet. En juillet, nous avions reçu un courrier de la mairie nous indiquant que tous les pétards étaient interdits. Cette fois-ci, personne ne nous a prévenus. »

À La Clowneraie, Brigitte, la gérante, ne décolère pas. « Je n’ai même pas été informée de cette interdiction ! C’est mon mari qui en a entendu parler. Je viens à peine de recevoir mes artifices. Et du coup, je vais avoir un stock qui va dormir à cause de Vigipirate ! C’est n’importe quoi ! Les affaires ne sont déjà pas faciles !

Nous sommes en région frontalière : les gens iront les acheter en Allemagne ou au Luxembourg où les réglementations ne sont pas les mêmes ! La fin d’année, c’est vraiment un moment fort pour un commerce comme le nôtre. Depuis 28 ans, on a toujours vendu des pétards et feux d’artifice.

Avant c’était à des gamins qui sont aujourd’hui devenus des pères et qui reviennent avec leur fils. »

Et le directeur de L’Infernal de conclure : « En enlevant cet objet de divertissement, on remet encore un peu plus les gens dans la morosité. Heureusement que les cotillons et déguisements ne sont pas encore soumis à la législation… ».

Delphine Dematte (Le Républicain Lorrain)

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