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Le Drag Power Show, rendez-vous des fous de vitesse


Le Fire King II trône fièrement dans le hall de l'aéroport de Metz-Nancy. Plus de 6 000 chevaux, seulement 750 kilos, un 0-400 mètres départ arrêté en 6 secondes, une vitesse record de près de 468 km/h... (photo Le Républicain lorrain)

Donald Pottier, pilote de dragster, sera présent à l’occasion de la grande fête de ces fous de vitesse, le Drag Power Show, du 1er au 3 mai sur l’ancienne base aérienne de Chambley.

Lui dit y être allé tout doucement. Il parle ici de la découverte de sa passion  : le monde du dragster. Il est vrai que lorsque l’on voit Donald Pottier pour la première fois, short, tongs et une certaine nonchalance, on a l’impression que ce grand mince n’est pas un homme pressé. Et pourtant…

Non content de filer à près de 500  km/h dans un engin sorti tout droit des flammes de l’enfer, Donald a assez vite fait les choses. Déjà le 20e Drag Power Show, célèbre rassemblement de dragsters que l’on ne présente plus.

La manifestation, qui a contribué à la renommée de la base aérienne de Chambley, se tiendra une nouvelle fois sur le tarmac du site meurthe-et-mosellan.

chambley

Pourtant, comme l’assure celui qui est à l’origine de l’événement, rien ne le prédestinait à s’enflammer pour ces avions de chasse sur roues.

Au départ, ce presque sexagénaire (il a 58  ans) se passionne pour la moto. L’homme aime pétarader au guidon de sa mob sur les rives de la Moselle, dans sa ville de Pont-à-Mousson où il réside toujours.

« En 1976, j’étais même allé avec une petite deux-temps au Bol d’or et au Grand Prix moto de Spa », sourit l’intéressé. C’est tout naturellement qu’il s’inscrit, au début des années 80, au club de moto du coin. Et très vite, « pour je ne sais encore quelle raison aujourd’hui », le futur pilote de dragster se retrouve propulsé à la présidence de l’association. Le démarrage de sa vocation.

« On faisait beaucoup de courses sur terre. J’ai proposé un jour que l’on fasse un « run », avec deux motos qui s’affrontent côte à côte en ligne droite. » Les premières éditions – l’année inaugurale remonte à 1983 –, sur la Zac du Breuil à Pont-Am, affichent un certain folklore, même si Donald affirme que les premières motos dragsters sont venues dès la première année.

« J’avais découvert ces engins dans la revue Moto Journal . En fait, je n’avais jamais vu de course de dragsters avant que l’on n’organise la toute première cette année-là! »

Plus de 6 000 chevaux

Sur ces diables de machines, Donald résiste encore moins au démon de la vitesse. Même s’il vit ces nouvelles sensations par procuration  : hors de question d’être aux commandes de l’une de ces mécaniques démentielles. « Un dragster, ça ne se prête pas. Qu’est-ce que l’on fait si l’emprunteur se tue ou, au mieux, casse le moteur? Je ne vous dis pas les tensions… »

C’est donc bien des années plus tard, au début des nineties, que le Mussipontain joue les hommes-fusées. Non pas sur deux mais quatre roues. « J’avais un copain pilote qui divorçait et qui avait besoin de sous. Il avait bradé son dragster et grâce à un autre ami qui m’avait prêté une grande partie de la somme, j’ai pu l’acquérir », relate le retraité, ex-technicien spécialisé chez EDF.

Sa «voiture» d’hier est encore celle d’aujourd’hui  : le Fire King II, qui trône actuellement dans le hall de l’aéroport Metz-Nancy-Lorraine. Plus de 6 000 chevaux, seulement 750  kilos, un 0-400 mètres départ arrêté en 6 secondes, une vitesse record de près de 468 km/h… et une magnifique tête de canard ornant le capot. Sa marque de fabrique.

Franchir la terrifiante barre des 500 km/h

« On ne s’est jamais moqué de mon prénom, pas même à l’école. Au contraire, il m’a servi dans le monde du dragster, il m’a ouvert des portes. Les gens m’ont identifié plus facilement », narre celui qui n’a pas oublié son premier très grand excès de vitesse, son baptême du feu au volant de son engin aux flammes incandescentes. « Quand je l’ai acheté, je ne l’ai pas tout de suite piloté. Il y avait toute une procédure à suivre, des instructions techniques à assimiler. »

Puis vint le grand jour à Chambley, à la veille d’un des Drag Power. « Je me suis retrouvé enfermé dans le cockpit. Et là, le temps m’a paru incroyablement long  : au saut à l’élastique, on te pousse. Là, t’es le seul à décider de te lancer ou pas. » Donald vainc sa peur mais coupe les gaz au bout de 200 mètres (au lieu des 400 habituels). « J’avais dû franchir à peine les 200 km/h. »

Depuis, il est allé plus vite, plus loin. Il rêve désormais de franchir la barre terrifiante des 500 km/h. « Je tenterai ce record cette année à Chambley ou l’an prochain. » Pour faire partie des rois de la discipline, Donald préfère prendre son temps, ne pas brûler les étapes…

Le Républicain lorrain

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