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Corrosion à la centrale nucléaire de Cattenom : où en sont les réparations ?


Le nucléaire est un secteur exigeant. Dans les ateliers de la société Endel à Richemont, même les soudeurs les plus expérimentés sont repassés par la case formation. (photo RL/Philippe Neu)

Le redémarrage des unités 1 et 4 de la centrale nucléaire de Cattenom est attendu pour octobre. Un calendrier qu’EDF estime tenable. La réserve est de mise concernant le réacteur 3 où les investigations de corrosion des circuits d’injection de sûreté se poursuivent.

Le directeur de la centrale de Cattenom est clair : «Au fur et à mesure des investigations, nous cernons mieux le phénomène de corrosion sous contrainte qui se traduit par de microfissures dans des portions de tuyauteries», relève Jérôme Le Saint. En l’occurrence, ce sont les systèmes d’injection de secours du circuit de refroidissement qui sont visés. «Ce phénomène, très localisé, ne compromet pas l’intégrité des circuits de secours. L’ensemble des fonctions de sûreté n’a jamais été remis en cause.»

Les failles détectées

La tranche 3 est la plus impactée ; une déclaration d’incident générique a déjà été faite auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire. «Quatre tronçons ont été découpés, il nous faut maintenant identifier le périmètre concerné. Deux semaines d’expertises sont encore prévues : cela nous dira combien de longueur de tuyaux il faudra remplacer», indique Jérôme Le Saint. Le recouplage de la T3 au réseau électrique a été annoncé pour le 11 décembre, mais cette date reste hypothétique. «Tout dépend de ce que l’on va trouver…»

Sur la tranche 1, plus de 15 soudures ont été inspectées par ultrasons. Deux fines traces de corrosion ont été relevées sur 15 millimètres de long et sur 2 et 4 millimètres de profondeur, mais EDF maintient le redémarrage au 1er novembre. «Les calculs montrent que l’on peut fonctionner en l’état plusieurs mois encore», assure Jérôme Le Saint.

La tranche 4 s’avère indemne. Après les contrôles par ultrasons, 4 portions de 1 mètre ont été découpées ; 12 soudures ont été expertisées. Deux laboratoires, un à Chinon, l’autre en Allemagne, ont décortiqué les échantillons prélevés. Les réparations sont achevées ; EDF se prépare à redémarrer l’unité mi-novembre. Un programme de surveillance permanent du circuit sera mis en place sur ce réacteur de 30 ans d’âge.

1 kilomètre de cordon de soudure

Toute la filière industrielle est sur les dents afin de réparer au plus vite, mais il y a un impératif : «Les soudures de qualité nucléaire ne tolèrent aucun défaut», insiste le patron de Cattenom. De quoi mettre la pression aux équipes des sociétés Endel (basée à Richemont) et Sigedi (Lyon), qui interviennent depuis début juillet sur site. «Nous avons anticipé dès janvier sur la formation de nos équipes, notamment pour ce qui concerne le soudage automatique avec caméra déportée. À ce jour, nous avons réalisé 1 kilomètre de cordon de soudures ; plus de 1 500 contrôles ont été réalisés pour être sûr et certain d’avoir des soudures parfaites», débite Adrien Chanuard, directeur de projets chez Sigedi.

Soixante personnes sont mobilisées sur ce chantier hors norme. «Il y a eu des arbitrages, nous avons repoussé d’autres chantiers moins urgents», indique Xavier Jost, directeur régional chez Endel. Les congés d’été ont été annulés, «même nos meilleurs soudeurs sont repassés par une phase d’entraînement pour s’habituer à la géométrie spécifique des tuyaux». L’entreprise s’apprête à envoyer des soudeurs en renfort sur le site de Penly 1 afin d’instaurer une 3e équipe. À l’échelle nationale, EDF s’est fixé le même objectif de production que l’hiver dernier.

Chrystelle Folny

2 plusieurs commentaires

  1. Est ce vraiment bien le seul problème ?

  2. Les travaux son terminés.
    Les retards s’accumulent à cause d’une grève maintenue sous silence médiatique.
    Dommage que l’article n’en fasse pas mention.

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