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Cigarettes du Luxembourg : la douane ouvre les coffres


Les douaniers de la brigade de surveillance thionvilloise ont effectué des contrôles approfondis à Volmerange-les-Mines, sur la route du tabac de milliers de consommateurs de l’est de la France. (Photo : Pierre Heckler/RL)

Comme évoqué hier, les agents de la douane se sont postés à 300 m de la frontière pour surveiller la circulation arrivant du Grand-Duché du Luxembourg, hier à Volmerange-les-Mines. Le même dispositif a été déployé simultanément le long de la frontière espagnole, à mille kilomètres de là.

Il s’agissait principalement de rappeler aux vacanciers revenant en France leurs obligations au regard des différentes réglementations : contrefaçons, médicaments, denrées alimentaires… et tabac, sujet toujours sensible à la frontière franco-luxembourgeoise. D’où un gros rappel, cette fois-ci plus pédagogique que répressif.

Un matin d’août, en pleine semaine, la circulation est, de toute façon, très sporadique à Volmerange-les-Mines. L’activité aux stations-service de Dudelange n’a rien de comparable à celle d’un week-end ordinaire, lorsque tout l’est de la France vient s’y ravitailler. D’ailleurs, les douaniers n’ont rien constaté d’anormal. Les gens ont ouvert les coffres des voitures avec le sourire, n’ayant strictement rien à se reprocher.
Commandes internet saisies

Il n’empêche, ce rappel à la loi, et en particulier de la circulaire du 3 décembre 2014, s’impose. Chaque automobiliste peut importer 4 cartouches de cigarettes ou 1 kg destiné à sa consommation personnelle, par individu majeur présent dans le véhicule. Mais le nombre de saisies de tabac effectuées par les douanes en Lorraine explose, avec déjà 1,3 t depuis le début de l’année, pour 1,1 t durant les douze mois de 2014.

L’inspecteur principal de Thionville Georges Dubois relève entre autres une hausse des saisies de fret postal pour des marchandises commandées par internet. « Il peut y avoir des colis de 15 à 20 kg », souligne-t-il. « Autre vecteur, le train prend aussi de l’ampleur pour les petits trafiquants. »
40 € économisés par cartouche

Trois cibles sont distinguées : les personnes se trouvant en infraction parce qu’elles achètent pour des proches, réalisant un gain financier au passage, les petits trafiquants qui en font un commerce et les membres d’organisations criminelles qui gèrent la fraude et transportent des produits de contrebande principalement fabriqués dans les pays de l’Est.

« La fiscalité au Luxembourg reste très attractive », observe l’inspecteur principal. La différence de taxes, et donc de prix, est de l’ordre de 40 € par cartouche de dix paquets de cigarettes. En se limitant aux quantités autorisées, un voyage permet d’économiser 160 € par personne, uniquement en tabac. Les consommateurs n’hésitent pas à venir de loin, de Haute-Saône ou de la région parisienne.

Ainsi, Ludovic, un Lunévillois contrôlé ce matin avec plusieurs pots de tabac à tuber : « Je viens une fois par mois et comme je suis le seul à avoir le permis de conduire, j’en prends pour deux personnes sans trop savoir quelle est la quantité autorisée. Moi, ce que je vois, c’est le prix. Cela me fait 150 km, 300 aller et retour. A 19 € la boîte au Luxembourg, alors qu’en France c’est 35 €, c’est rentable ! Et je n’ai même pas pris d’essence cette fois-ci. »

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